Lunettes éco-conçues : s’inspirer de la nature tout en œuvrant à sa protection

Optic 2000 lance en collaboration avec Sea2See une nouvelle collection de lunettes de soleil éco-conçues à partir de filets de pêche recyclés. Pour une vision de la vie plus durable et plus douce pour les océans.

De Rédaction National Geographic
Publication 21 mai 2021, 06:00 CEST
Optic 2000 s'associe à Sea2See pour une nouvelle gamme de 16 lunettes de soleil éco-conçues, disponible ...

Optic 2000 s'associe à Sea2See pour une nouvelle gamme de 16 lunettes de soleil éco-conçues, disponible dans les points de vente Optic 2000.

PHOTOGRAPHIE DE Optic 2000

« Aucune zone de l'océan n'est à l'abri du problème plastique » se désole Britta Denise Hardesty, chercheuse principale à l’Agence nationale australienne pour la recherche (CSIRO) et co-auteure d’une récente étude révélant que 14 millions de tonnes de microplastiques jonchaient les fonds océaniques.

Nul lieu ne semble échapper à la pollution plastique. Après les glaces de l’Antarctique, les eaux de l’océan Arctique ou celles de la Méditerranée, du plastique a été retrouvé dans les entrailles des créatures peuplant les abysses. Selon de récentes évaluations, les océans contiendraient 51 000 milliards de morceaux de plastique, dont 90 % seraient des microplastiques, c’est-à-dire des débris dont la taille ne dépasse pas 5 millimètres, formés par désagrégation dans les cours d’eau puis dans les océans.

Notre dépendance au plastique a de graves conséquences sur la faune et la flore mondiales, et participe d’une manière plus générale au dérèglement climatique d’une planète pourtant si propice à la vie.

Ce tableau, très sombre, peut sembler sans espoir. Il est pourtant encore possible de sauver les océans, de réduire la pression anthropologique exercée sur les écosystèmes terrestres depuis de trop nombreuses années. De fait, malgré toutes les menaces qui pèsent sur les océans - le réchauffement climatique, la surpêche, la pollution plastique - nous avons des raisons et les moyens d'espérer. Car se préoccuper du devenir des océans au 21e siècle, c'est poser un dilemme : d'une part constater et regretter les pertes incommensurables, en termes écologiques et de biodiversité, d'autre part nourrir un optimiste sincère en constatant ce que nous pouvons encore sauver et les belles initiatives qui voient le jour.

Au-delà de réduire le nombre de déchets plastique se frayant un chemin vers l’océan par le biais de plus de 1 000 cours d’eau, en recyclant davantage, en limitant au maximum l’achat de plastique à usage unique par exemple, que faire du plastique déjà présent dans les océans ? Des opérations de collectes des déchets plastiques ont été organisées ces dernières années, comme celles menées dans l’océan Pacifique par The Ocean Cleanup, une organisation à but non lucratif fondée par Boyan Slat. Ce jeune Néerlandais de 26 ans a constaté au hasard d'une plongée sous-marine révélatrice le désastre écologique de la pollution plastique des océans et a conçu un système permettant de nettoyer la moitié du Pacifique à l’horizon 2050. Des collectes sur les littoraux et les plages par des citoyens sont par ailleurs proposées par des associations locales ou régionales comme Initiatives Océanes ou Planète Mer.

Pour aller plus loin, ces déchets plastiques repêchés peuvent-ils avoir une deuxième vie, ou plutôt une deuxième utilisation ? Comment les traiter et les transformer pour donner un sens nouveau au recyclage de ces déchets aux effets dévastateurs ? C’est le questionnement qu’a eu François van den Abeele, fondateur de Sea2See, qui transforme les déchets marins collectés en Espagne, en France et en Afrique de l’Ouest en lunettes de soleil et de vue. Ce projet qui semble aussi fou que plein de sens, lui a été inspiré par l’engagement de Boyan Slat. « J’ai commencé à imaginer un produit avec un impact environnemental, quelque chose que tout le monde pourrait porter pour sensibiliser son entourage à la contamination des océans » indique François van den Abeele sur le site de la fondation. « J’ai alors réalisé que la production durable de lunettes était quasi inexistante sur le marché de l’optique. [J’ai réalisé qu’] une paire de lunettes faite à partir de déchets marins recyclés pouvait participer à préserver les océans. »

Le processus de récolte des matières premières – les filets de pêche pour la nouvelle collection de lunettes de soleil lancée par Optic 2000 – est assez fastidieux. Aux filets de pêche récoltés en mer s’ajoutent les filets de pêche usagés ou abîmés déposés directement par les marins dans les centres Sea2See. Tout est trié à la main pour pouvoir ensuite transformer les filets de pêche en billes de plastique recyclé. Vient ensuite l’étape de la certification Cradle to Cradle Certifiedtm, un label international attribué aux matières premières et produits entièrement réutilisables, et l’un des standards les plus avancés d’un point de vue économie circulaire. La matière première certifiée est ensuite utilisée pour fabriquer de nouvelles montures de lunettes, respectant la règle la règle des 3 R (réduire, raffiner, remplacer) résumée en une gamme qui au-delà de l’esthétique présente l’avantage de soulager un peu les océans des déchets plastiques qui les submergent.

« Nous avons commencé par discuter de la faisabilité d’industrialiser le mode de fonctionnement de Sea2See pour savoir si cela pouvait être mis à l’échelle d’un grand réseau comme Optic 2000 » explique Charly Pineau, Chef de projets RSE chez Optic 2000. « Après le travail fait pour élaborer la collection, nous avons voulu créer un univers de vente cohérent, notamment au sein du magasin avec l’écoconception des PLV (publicités sur les points de vente, ndlr) pour faciliter leur réutilisation ou leur recyclage. Cette dynamique a été prolongée au niveau local pour que les opticiens puissent prendre la parole auprès du grand public. De cette collaboration a ainsi découlé une campagne de ramassages citoyens, co-organisés avec Lakaa et son réseau de plus de 600 associations locales partenaires. Les premiers ramassages ont eu lieu en septembre 2020 et l’enseigne a bon espoir de pouvoir la relancer à partir de cet été ».

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    Optic 2000 s'associe à Sea2See pour une nouvelle gamme de 16 lunettes de soleil éco-conçues, disponible dans les points de vente Optic 2000.

    PHOTOGRAPHIE DE Optic 2000

    Cette nouvelle collection de lunettes de soleil éco-conçues s’inscrit dans la continuité d’une démarche durable de l’enseigne, qui propose depuis 2015 aux opticiens de trier et de recycler les verres de présentation des lunettes. Les opticiens renvoient au siège les verres de présentation, remplacés par des verres correcteurs. Triés dans plus de 800 magasins Optic 2000 et LISSAC, ils sont collectés au siège et envoyés deux fois par an dans une entreprise française de recyclage qui les transforme en granulés pour la fabrication d’objets du quotidien comme des cintres ou des pièces plastique pour les voitures. Quarante tonnes de plastique ont ainsi pu être recyclées en six ans.

    Et si d’aucuns aiment à penser que la mode écoresponsable se limite aux signatures de créateurs sacrifiant l’esthétique sur l’autel de la durabilité, il n’en est rien ! La première gamme de lunettes née de la collaboration Optic 2000 x Sea2See avait d’ailleurs rencontré un grand succès public : « Les opticiens n’avaient pas vu un produit d’appel aussi efficace depuis longtemps. Peu de produits arrivent à faire rentrer de cette manière les gens dans les magasins. Il y a la qualité, l’esthétique, c’est une gamme de lunettes écoresponsables qui suit les tendances et qui est faite pour le grand public. » souligne Charly Pineau.

     

    Maud Le Car, Vice-championne d'Europe de surf en 2013, est de cet avis. Elle est l'égérie de la gamme de lunettes Optic 2000 x Sea2See. Constatant l’ampleur de la pollution plastique sur les plages et dans les océans, la surfeuse est depuis plusieurs années engagée sur les questions environnementales. Elle a notamment créé la fondation Save la Mermaid, qui lutte pour la protection des océans et sensibilise le grand public sur les dangers de la pollution plastique marine.

    Avec ces seize nouveaux modèles, Optic 2000 n’essaye pas de changer le monde avec des lunettes de soleil, mais vous invite à voir les choses différemment… d’une manière plus durable, en donnant un sens à l’achat de votre prochaine monture.

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