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Page du photographe
Hashem Shakeri
Le 8 mai 2021, quelques mois avant l’arrivée au pouvoir des talibans, une voiture piégée a explosé devant les grilles de l’école de filles Sayed Ul-Shuhada. Près d’une centaine de personnes, principalement des jeunes filles, ont été tuées. Mahin* (ici photographiée), douze ans, a été gravement blessée. Elle a été soignée en Turquie, d’où elle a assisté à distance à la prise de Kaboul par les talibans. L’une des premières décisions du groupe après avoir pris le contrôle du gouvernement a été de fermer les écoles de filles.La population du quartier de Dasht-e Barchi, à Kaboul, où se trouvait l’école de Mahin, appartient majoritairement à la communauté hazara. Les Hazaras d’Afghanistan sont persécutés en raison de leur identité ethnique, mais aussi de leur religion : ce sont des fidèles de la branche chiite de l’islam, dans un pays majoritairement sunnite. La situation est particulièrement difficile pour les femmes hazaras, qui sont souvent agressées en raison de leur sexe dans cette société profondément patriarcale.Le photographe Hashem Shakeri a rencontré Mahin à son retour en Afghanistan. C’était deux mois après la prise de pouvoir des talibans. Leur rencontre a eu lieu dans une maison située à l’ouest de Kaboul, dans les montagnes qui entourent la capitale afghane. Comme la plupart des femmes et des filles, Mahin n’est pas sortie de sa maison, de crainte pour la sécurité de sa famille.
Cheveux au vent, Rana, dix ans, pose sur le toit de la maison familiale à Kaboul. La famille de la fillette habite dans l’un des quartiers les plus pauvres de la ville et vit dans une pauvreté extrême, qui s’est aggravée depuis le retour au pouvoir des talibans. Face à la dure réalité d’une nation dirigée par les talibans, dans laquelle les femmes et les filles sont confrontées à une discrimination systémique extrême, son avenir semble et demeure incertain.
Safar Mohammad, soixante-cinq ans, est arrivé en Iran voilà plusieurs décennies, où il a pu vivre confortablement en vendant du thé. Il a cependant perdu ses revenus après s’être cassé la jambe il y a peu. C’est à ce moment que les expulsions ont commencé. Heureusement, il a fait la rencontre de Jan Mohammad Mirzaei, vingt-huit ans, immigré lui aussi et originaire de la province afghane de Badakhshan, qui lui a proposé son aide alors qu’il rentrait en Afghanistan.À la frontière entre les deux pays qui ont grandement façonné sa vie et son identité, Mohammad était très inquiet quant à son avenir. Il ne connaît qu’une personne en Afghanistan, une vieille connaissance qu’il n’a pas vue depuis des années. Ni la personne qui l’accueillera en Afghanistan ni le pays dans lequel il retourne ne lui sont familiers.
Erfan, sept ans, fait partie des milliers d’Afghans à avoir été contraints de quitter leur lieu de naissance, l’Iran, pour l’Afghanistan. Alors que sa famille retourne dans son pays d’origine sans réelle promesse de sécurité ou d’aide financière, il a trouvé du réconfort auprès de deux amis à plumes, Ali et Fereshteh, qui, il l’espère, lui permettront de se remémorer sa vie en Iran.
La transformation de l’Afghanistan, qui est passée d’une république démocratique à une nation autoritaire fondamentaliste, est particulièrement visible par la présence de milliers de combattants talibans armés qui patrouillent dans les rues de la capitale afghane.Tasal, vingt-deux ans, Ekrama, vingt ans, et Badruddin, vingt-deux ans, surveillent Kaboul depuis le sommet de la colline Wazir Akbar Khan, située en plein centre de la capitale afghane et qui offre une vue panoramique sur la cité ancienne. Originaires de la province de Wardak, située à l’ouest de Kaboul, les trois hommes se sont joints à la lutte contre l’armée afghane alors qu’ils n’étaient que des enfants. Ils ont fait cela pendant des années sans rien gagner et en vivant dans des conditions financières extrêmement difficiles. Ce n’est que récemment, depuis leur arrivée à Kaboul et leur intégration aux forces de sécurité, qu’ils ont commencé à recevoir un petit salaire, encore insuffisant pour vivre.
Yasmin, douze ans (au centre), photographiée avec son frère Yasin, onze ans (à gauche) et sa sœur Atena, sept ans (à droite) n’ont jamais vécu ailleurs qu’en Iran, où ils ont grandi, sont allés à l’école, se sont fait des amis et ont eu le sentiment d’appartenir à une communauté. Leur famille détient des documents juridiques les autorisant à vivre et travailler dans le pays, mais ils n’avaient que peu de valeur face à la décision du gouvernement iranien de les expulser.Leur vie a basculé du jour au lendemain lorsqu’il leur a été ordonné de quitter l’Iran et de retourner dans un pays où ils n’ont pas de famille, de maison ou de communauté, et qui ne dispose d’aucun système de soutien pour les aider à repartir de zéro. La situation est particulièrement délicate pour les femmes et les jeunes filles, qui vont vivre pour la première fois sous le régime taliban, lequel multiplie les restrictions à leur encontre et les prive de leurs libertés.
Près de deux millions d’immigrants afghans ont été expulsés d’Iran et du Pakistan au cours du premier semestre 2025. Ces expulsions forcées, parfois violentes, sont souvent provoquées par des évènements géopolitiques qui nourrissent de profonds sentiments d’hostilité à l’égard des migrants dans la région.Pour Razia, dix-neuf ans (photographiée ci-dessus) et sa famille, la guerre opposant Israël à l’Iran leur a fait perdre leur foyer d’adoption en Iran, où elle a grandi et vécu pendant de nombreuses années après avoir échappé à la guerre en Afghanistan. Comme bon nombre d’Afghans, ils ont été accusés d’espionnage pour le compte d’Israël, une accusation formulée par le gouvernement iranien qui s’est propagée dans les communautés iraniennes.Razia se rappelle les insultes de plus en plus nombreuses dont elle a fait l’objet à l’école et le refus des organisations caritatives de lui donner de la nourriture, tout simplement parce qu’elle est Afghane. « Même nos amis proches nous ont tourné le dos », raconte-t-elle à Hashem Shakeri, assise à la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan sur une pile d’affaires que sa famille a pu emporter avec elle. L’ordre du gouvernement iranien de quitter le territoire reçu, Razia craint un avenir incertain dans un pays où l’identité des femmes ne signifie pas grand-chose. « J’ignore ce qui nous attend, mes sœurs et moi ».
L’Afghanistan est un pays qui possède des collines verdoyantes, des rivières somptueuses, des barrages naturels à l’eau cristalline et de magnifiques vallées. Par le passé, il n’était pas rare de voir des familles préparer un panier de pique-nique rempli de bonnes choses et de grandes quantités de thé pour passer le week-end à la campagne, dans des parcs d’attractions comme celui photographié ci-dessus.Moins de personnes se rendent dans ces parcs désormais (les femmes ayant été bannies de la plupart des espaces publics), mais on y croise fréquemment des combattants talibans, a observé Hashem Shakeri. Le photographe a trouvé étrange, presque détonnant, de voir des combattants armés, comme ce groupe originaire de la province de Wardak de passage à Kaboul, se promener dans des parcs d’attractions. En tant que membres d’un groupe militant qui a passé près de deux décennies à combattre, rares sont ces hommes à avoir eu une enfance normale, la plupart ayant été radicalisés très tôt. Ils sont encore moins nombreux à être familiers avec la notion de loisirs.
En raison des restrictions imposées par les talibans, les femmes sont non seulement bannies de la plupart des espaces publics, mais aussi interdites de voyager sur de longues distances sans un mahram, un tuteur légal masculin. Par conséquent, elles peuvent rarement consulter un médecin ou rechercher une assistance médicale en cas d’urgence. Et même si elles parviennent à aller à l’hôpital ou à la clinique, elles ne peuvent recevoir le traitement d’un médecin de sexe masculin si leur tuteur légal n’est pas présent.Mohsen, vingt-huit ans, est ici photographié avec sa fille, Taranom. Cet Hazara originaire de la province de Daykundi est devenu médecin dans l’espoir de servir sa communauté en tant que médecin généraliste. Mais avec les restrictions imposées par les talibans, Mohsen a de grandes difficultés à recevoir des patientes. Dans le même temps, le manque de femmes médecins, dont beaucoup ont fui le pays après le siège des talibans, et le fait que les étudiantes soient bannies des écoles de médecine, réduisent l’accès aux soins de santé pour les femmes, déjà compliqué dans un pays où elles ont du mal à bénéficier d’une assistance médicale de base.
Si certains talibans sont favorables à l’éducation des femmes, ces dernières sont toujours bannies des lycées et universités en Afghanistan.Alors que la société afghane est de plus en plus marquée par la séparation entre les hommes et les femmes, les perspectives d’emploi et les opportunités économiques ont également été réduites, les talibans ayant contraint les femmes à quitter leurs emplois dans la fonction publique, les établissements universitaires et d'autres professions libérales et spécialisées. Ce déficit de compétences croissant a eu un impact évident sur le PIB national au cours de la première année suivant la prise de pouvoir par les talibans. Selon la Banque mondiale, l’économie afghane a reculé de 20 % au cours de cette première année, dont 5 % sont attribués à l’exclusion des femmes de la population active.