Afghanistan : la vie sous le régime des talibans
Découvrez l’histoire de ces femmes bannies de la plupart des espaces publics, de ces citoyens afghans expulsés des pays voisins et des groupes ethniques marginalisés qui font face aux persécutions et à la violence.

Le 8 mai 2021, quelques mois avant l’arrivée au pouvoir des talibans, une voiture piégée a explosé devant les grilles de l’école de filles Sayed Ul-Shuhada. Près d’une centaine de personnes, principalement des jeunes filles, ont été tuées. Mahin* (ici photographiée), douze ans, a été gravement blessée. Elle a été soignée en Turquie, d’où elle a assisté à distance à la prise de Kaboul par les talibans. L’une des premières décisions du groupe après avoir pris le contrôle du gouvernement a été de fermer les écoles de filles.
La population du quartier de Dasht-e Barchi, à Kaboul, où se trouvait l’école de Mahin, appartient majoritairement à la communauté hazara. Les Hazaras d’Afghanistan sont persécutés en raison de leur identité ethnique, mais aussi de leur religion : ce sont des fidèles de la branche chiite de l’islam, dans un pays majoritairement sunnite. La situation est particulièrement difficile pour les femmes hazaras, qui sont souvent agressées en raison de leur sexe dans cette société profondément patriarcale.
Le photographe Hashem Shakeri a rencontré Mahin à son retour en Afghanistan. C’était deux mois après la prise de pouvoir des talibans. Leur rencontre a eu lieu dans une maison située à l’ouest de Kaboul, dans les montagnes qui entourent la capitale afghane. Comme la plupart des femmes et des filles, Mahin n’est pas sortie de chez elle, de crainte pour la sécurité de sa famille.
Lorsque le photographe iranien Hashem Shakeri est retourné à Kaboul en août 2022, cela faisait un peu moins d’un an qu’il avait visité pour la première fois la capitale afghane. C’était également moins d’un an après le retour au pouvoir des talibans, eux qui en avaient été chassés vingt ans auparavant à la suite d’une invasion conduite par les États-Unis. Il s’est alors trouvé dans un pays très différent. « J’ai été profondément troublé par l’ampleur de cette noirceur, l’incertitude et le renversement de tout », se rappelle-t-il.
Le projet du photographe, justement baptisé « Staring into the Abyss » (Au bord du gouffre) est une collection de clichés profondément émouvants, qui saisissent la lente désintégration des rêves engendrée par l’effondrement rapide de la société. L’Afghanistan est, à bien des égards, un pays qui ressemble au sien. Hashem a grandi en Iran, un pays qui partage une histoire et une culture avec l’Afghanistan, ainsi qu’une langue commune, ce qui lui a permis d’acquérir une perspective unique une perspective unique sur le nouveau régime et la manière dont son instauration a affecté les classes complexes et interconnectées de la société.
« Tout ce pour quoi le peuple [afghan] s’est battu a été soudainement effacé. Il est revenu à la case de départ, voire pire », observe Hashem Shakeri.
Les clichés du photographe témoignent de cette perte, visible aux quatre coins d’un Afghanistan submergé par la pauvreté, le chômage et la famine. Ils visent aussi à mettre en avant les histoires d’individus, en particulier les femmes et les membres des groupes marginalisés, qui ont perdu leurs droits et leurs libertés alors que les talibans utilisaient leur identité même contre eux.
Le résultat, comme illustré dans les photographies d’Hashem Shakeri, est un pays en apparence figé dans le temps, dont la population vit dans un espace liminaire entre ce qu’il était et ce qu’il aurait pu devenir. « C’est comme un trou noir d’ignorance qui a absorbé toute la lumière et la retient, sans que l’on sache s’il va un jour cesser de la dévorer », analyse le photographe tandis qu’il décrit le gouffre dans lequel se trouve désormais l’Afghanistan contrôlé par les talibans.
Hashem Shakeri espère que ses clichés susciteront l’empathie en humanisant des communautés qui ont survécu à des années de conflits, d’invasions, de colonisation et de fondamentalisme. « Lorsque le public prend conscience de la vie et des personnalités des gens, il ne les voit plus comme de sombres “étrangers”. Il reconnaît leur humanité partagée », confie-t-il.
Les noms marqués d’un astérisque dans les légendes ont été changés pour des raisons de sécurité. Les âges mentionnés sont ceux des personnes au moment où elles ont été photographiées.

Resserrant leur emprise sur la société afghane, les talibans ont progressivement limité ou complètement fermé les espaces sociaux pour les enfants, en particulier les filles. Certains enfants, comme ce groupe d’adolescents et adolescentes, ont toutefois continué à chercher des espaces où apprendre et se détendre, comme ici où ils s’entraînent au jonglage avec leur professeur, malgré une situation de plus en plus délicate.


C’est dans le Helmand, une province du sud du pays, qu’ont eu lieu les batailles les plus intenses opposant les talibans aux forces étrangères au cours des vingt années d’existence du gouvernement de la République d’Afghanistan, soutenue par l’OTAN. Les talibans n’ont jamais vraiment disparu du Helmand, bien que la province a été en grande partie contrôlée par l’armée britannique après l’invasion de 2001. C’est pourquoi elle revêt une importance symbolique dans la victoire des talibans.
Alors qu’Hashem Shakeri visitait la région, des combattants talibans qui contrôlaient les ruines lui ont demandé de la nourriture. Pour eux, en particulier ceux nés après les invasions étrangères, la guerre a presque toujours fait partie de leur vie.
En 2025, plus de deux millions de jeunes filles afghanes ont été forcées d’abandonner l’école en raison des restrictions liées au genre imposées par les talibans sur l’enseignement supérieur. Mais certaines femmes contournent souvent ces règles de manière discrète et clandestine pour continuer à apprendre, et notamment à lire, activité devenue une forme de résistance pacifique en Afghanistan. À Kaboul, un groupe de femmes avait ouvert cette petite bibliothèque dont le nom se traduit par « Femmes » en français.
La bibliothèque, qui comptait quelques milliers d’ouvrages en anglais, en perse, en arabe et en pashto, avait été créée pour offrir aux femmes afghanes un lieu sûr où apprendre et partager leurs idées. Les talibans l’ont définitivement fermée quelques mois après son ouverture. Curieusement, l’éducation demeure l’un des rares sujets sources de différends parmi les chefs des talibans. Certains membres appellent ainsi leur chef suprême à rouvrir les écoles de filles.

Le 15 août 2021, après près de deux décennies de combat contre les forces de l’OTAN conduites par les États-Unis, les talibans ont pris Kaboul, siège du pouvoir du pays. Alors que les puissances étrangères organisaient l’évacuation de leurs concitoyens à la va-vite et que le gouvernement afghan s’effondrait, les talibans sont entrés dans les villes de tout le pays, gagnant progressivement Kaboul. En l’espace de quelques semaines, la capitale est devenue méconnaissable.
Autrefois un curieux mélange entre un centre cosmopolite animé et une région lourdement militarisée, Kaboul est devenue la ville du chaos et de la peur. En dehors de la capitale, plus d’un million d’Afghans ont fui le pays, notamment le président afghan Ashraf Ghani, alors soutenu par les États-Unis. C’est avec une forte appréhension que ceux restés sur place ont vu leur pays prendre un tournant historique pendant que les talibans savouraient leur conquête.

Dans la province de Bamyan, Hashem Shakeri a assisté à l’union d’un jeune couple. L’ambiance était terriblement tendue pour un mariage. Ce genre de célébrations peut facilement provoquer la colère des talibans, qui désapprouvent la musique et la danse.
La police talibane mène des raids à l’occasion d’évènements privés et publics pour interdire la musique et les festivités. Il arrive que des talibans débarquent à un mariage pour arrêter le marié et les invités, faisant parfois feu sur la fête. De ce fait, ces célébrations, autrefois grandioses au sein des communautés afghanes, sont désormais souvent tenues à huis clos.

Le 31 août, les talibans ont organisé un défilé de la victoire commémorant le retrait des troupes étrangères d’Afghanistan, célébré par des milliers de combattants dans le pays. Dans la ville de Mazar-e Sharif, située au nord du pays, Hashem Shakeri a immortalisé un moment de calme pendant les festivités.

Originaire de la province de Daykundi, Zeinab, âgé de quarante-huit ans, vit désormais à Mazar-e Sharif. Elle tient ici une photographie de son fils, Mohammad Reza Ghasemi, qui a été tué à l’âge de vingt-et-un ans lorsque son fourgon, qui transportait majoritairement des passagers hazaras, a été pris pour cible dans un attentat à la bombe.
Les talibans, qui sont pour la plupart des Pachtounes, ont exacerbé la marginalisation des communautés chiites hazaras depuis leur prise de pouvoir en Afghanistan. Les Pachtounes, qui sont en grande partie des musulmans sunnites, constituent la majorité de la classe dirigeante du pays. L’État islamique, antenne régionale du groupe terroriste originaire d’Irak et de Syrie, qui s’est donné le nom d’État islamique au Khorassan (EI-K), a revendiqué les assassinats. L’EI-K considère les Hazaras comme des hérétiques et cible souvent les écoles et les lieux de culte de cette minorité afghane. Malgré des idéologies extrémistes partagées, l’EI-K attaque souvent les intérêts et les chefs du régime taliban, qu’il voit comme un mouvement moins fondamentaliste et soutenu par des puissances étrangères.
Selon Zeinab, de telles attaques sont de plus en plus fréquentes. Quatre ont eu lieu dans les mois précédant sa rencontre avec Hashem Shakeri. Au début, c’était les talibans, raconte-t-elle, maintenant c’est l’EI-K qui continue de massacrer les Hazaras. Les jours se sont transformés en mois, mais Zeinab a gardé les affaires de Reza. Elle a lavé ses vêtements et a demandé à Ishaq, son autre fils et le frère aîné de Reza, de les accrocher pour les faire sécher. Alors qu’Hashem commençait à prendre des photos, Ishaq a sorti du coffre familial un keffieh qui appartenait à Reza. Après l’avoir serré contre lui et senti, il l’a posé sur les vêtements fraîchement lavés de son frère décédé.

Si certains talibans sont favorables à l’éducation des femmes, ces dernières sont toujours bannies des lycées et universités en Afghanistan.
Alors que la société afghane est de plus en plus marquée par la séparation entre les hommes et les femmes, les perspectives d’emploi et les opportunités économiques ont également été réduites, les talibans ayant contraint les femmes à quitter leurs emplois dans la fonction publique, les établissements universitaires et d'autres professions libérales et spécialisées. Ce déficit de compétences croissant a eu un impact évident sur le PIB national au cours de la première année suivant la prise de pouvoir par les talibans. Selon la Banque mondiale, l’économie afghane a reculé de 20 % au cours de cette première année, dont 5 % sont attribués à l’exclusion des femmes de la population active.

En raison des restrictions imposées par les talibans, les femmes sont non seulement bannies de la plupart des espaces publics, mais aussi interdites de voyager sur de longues distances sans un mahram, un tuteur légal masculin. Par conséquent, elles peuvent rarement consulter un médecin ou rechercher une assistance médicale en cas d’urgence. Et même si elles parviennent à aller à l’hôpital ou à la clinique, elles ne peuvent recevoir le traitement d’un médecin de sexe masculin si leur tuteur légal n’est pas présent.
Mohsen, vingt-huit ans, est ici photographié avec sa fille, Taranom. Cet Hazara originaire de la province de Daykundi est devenu médecin dans l’espoir de servir sa communauté en tant que médecin généraliste. Mais avec les restrictions imposées par les talibans, Mohsen a de grandes difficultés à recevoir des patientes. Dans le même temps, le manque de femmes médecins, dont beaucoup ont fui le pays après le siège des talibans, et le fait que les étudiantes soient bannies des écoles de médecine, réduisent l’accès aux soins de santé pour les femmes, déjà compliqué dans un pays où elles ont du mal à bénéficier d’une assistance médicale de base.

L’Afghanistan est un pays qui possède des collines verdoyantes, des rivières somptueuses, des barrages naturels à l’eau cristalline et de magnifiques vallées. Par le passé, il n’était pas rare de voir des familles préparer un panier de pique-nique rempli de bonnes choses et de grandes quantités de thé pour passer le week-end à la campagne, dans des parcs d’attractions comme celui photographié ci-dessus.
Moins de personnes se rendent dans ces parcs désormais (les femmes ayant été bannies de la plupart des espaces publics), mais on y croise fréquemment des combattants talibans, a observé Hashem Shakeri. Le photographe a trouvé étrange, presque détonnant, de voir des combattants armés, comme ce groupe originaire de la province de Wardak de passage à Kaboul, se promener dans des parcs d’attractions. En tant que membres d’un groupe militant qui a passé près de deux décennies à combattre, rares sont ces hommes à avoir eu une enfance normale, la plupart ayant été radicalisés très tôt. Ils sont encore moins nombreux à être familiers avec la notion de loisirs.

Près de deux millions d’immigrants afghans ont été expulsés d’Iran et du Pakistan au cours du premier semestre 2025. Ces expulsions forcées, parfois violentes, sont souvent provoquées par des évènements géopolitiques qui nourrissent de profonds sentiments d’hostilité à l’égard des migrants dans la région.
Pour Razia, dix-neuf ans (photographiée ci-dessus) et sa famille, la guerre opposant Israël à l’Iran leur a fait perdre leur foyer d’adoption en Iran, où elle a grandi et vécu pendant de nombreuses années après avoir échappé à la guerre en Afghanistan. Comme bon nombre d’Afghans, ils ont été accusés d’espionnage pour le compte d’Israël, une accusation formulée par le gouvernement iranien qui s’est propagée dans les communautés iraniennes.
Razia se rappelle les insultes de plus en plus nombreuses dont elle a fait l’objet à l’école et le refus des organisations caritatives de lui donner de la nourriture, tout simplement parce qu’elle est Afghane. « Même nos amis proches nous ont tourné le dos », raconte-t-elle à Hashem Shakeri, assise à la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan sur une pile d’affaires que sa famille a pu emporter avec elle. L’ordre du gouvernement iranien de quitter le territoire reçu, Razia craint un avenir incertain dans un pays où l’identité des femmes ne signifie pas grand-chose. « J’ignore ce qui nous attend, mes sœurs et moi ».


Yasmin, douze ans (au centre), photographiée avec son frère Yasin, onze ans (à gauche) et sa sœur Atena, sept ans (à droite) n’ont jamais vécu ailleurs qu’en Iran, où ils ont grandi, sont allés à l’école, se sont fait des amis et ont eu le sentiment d’appartenir à une communauté. Leur famille détient des documents juridiques les autorisant à vivre et travailler dans le pays, mais ils n’avaient que peu de valeur face à la décision du gouvernement iranien de les expulser.
Leur vie a basculé du jour au lendemain lorsqu’il leur a été ordonné de quitter l’Iran et de retourner dans un pays où ils n’ont pas de famille, de maison ou de communauté, et qui ne dispose d’aucun système de soutien pour les aider à repartir de zéro. La situation est particulièrement délicate pour les femmes et les jeunes filles, qui vont vivre pour la première fois sous le régime taliban, lequel multiplie les restrictions à leur encontre et les prive de leurs libertés.
En Afghanistan, la résistance est réprimée par des actes de violence à caractère rétributif. Masoud, qui travaillait dans un kiosque à jus à Téhéran, en Iran, lorsqu’il a rencontré pour la première fois Hashem Shakeri, en a fait les frais lorsqu’il a été expulsé d’Iran vers son pays natal. Remontant sa manche, Masoud, qui est depuis retourné en Iran, a révélé une cicatrice sur son bras. Des talibans lui ont brûlé la peau pour effacer un tatouage représentant Ahmad Shah Massoud, son homonyme et célèbre opposant au régime taliban, qui a été assassiné par Al-Qaïda en septembre 2001, quelques jours avant les attentats du 11 septembre.
Comme lui, Masoud est originaire du Panchir, une petite vallée située au nord de Kaboul. La dernière fois qu’Hashem a eu des nouvelles de Masoud après leur rencontre, ce dernier avait du mal à joindre les deux bouts et était à nouveau menacé d’expulsion.

La transformation de l’Afghanistan, qui est passée d’une république démocratique à une nation autoritaire fondamentaliste, est particulièrement visible par la présence de milliers de combattants talibans armés qui patrouillent dans les rues de la capitale afghane.
Tasal, vingt-deux ans, Ekrama, vingt ans, et Badruddin, vingt-deux ans, surveillent Kaboul depuis le sommet de la colline Wazir Akbar Khan, située en plein centre de la capitale afghane et qui offre une vue panoramique sur la cité ancienne. Originaires de la province de Wardak, située à l’ouest de Kaboul, les trois hommes se sont joints à la lutte contre l’armée afghane alors qu’ils n’étaient que des enfants. Ils ont fait cela pendant des années sans rien gagner et en vivant dans des conditions financières extrêmement difficiles. Ce n’est que récemment, depuis leur arrivée à Kaboul et leur intégration aux forces de sécurité, qu’ils ont commencé à recevoir un petit salaire, encore insuffisant pour vivre.

Erfan, sept ans, fait partie des milliers d’Afghans à avoir été contraints de quitter leur lieu de naissance, l’Iran, pour l’Afghanistan. Alors que sa famille retourne dans son pays d’origine sans réelle promesse de sécurité ou d’aide financière, il a trouvé du réconfort auprès de deux amis à plumes, Ali et Fereshteh, qui, il l’espère, lui permettront de se remémorer sa vie en Iran.

Safar Mohammad, soixante-cinq ans, est arrivé en Iran voilà plusieurs décennies, où il a pu vivre confortablement en vendant du thé. Il a cependant perdu ses revenus après s’être cassé la jambe il y a peu. C’est à ce moment que les expulsions ont commencé. Heureusement, il a fait la rencontre de Jan Mohammad Mirzaei, vingt-huit ans, immigré lui aussi et originaire de la province afghane de Badakhshan, qui lui a proposé son aide alors qu’il rentrait en Afghanistan.
À la frontière entre les deux pays qui ont grandement façonné sa vie et son identité, Mohammad était très inquiet quant à son avenir. Il ne connaît qu’une personne en Afghanistan, une vieille connaissance qu’il n’a pas vue depuis des années. Ni la personne qui l’accueillera en Afghanistan ni le pays dans lequel il retourne ne lui sont familiers.

Cheveux au vent, Rana, dix ans, pose sur le toit de la maison familiale à Kaboul. La famille de la fillette habite dans l’un des quartiers les plus pauvres de la ville et vit dans une pauvreté extrême, qui s’est aggravée depuis le retour au pouvoir des talibans. Face à la dure réalité d’une nation dirigée par les talibans, dans laquelle les femmes et les filles sont confrontées à une discrimination systémique extrême, son avenir semble et demeure incertain.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.