Trente-cinq ans plus tard, la vie suit son cours à Tchernobyl

Malgré les évacuations massives juste après la catastrophe nucléaire, Tchernobyl n’a jamais vraiment été laissée à l’abandon.

De Jennifer Kingsley
Photographies de Pierpaolo Mittica, Parallelozero
Publication 3 mai 2021, 11:06 CEST
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Les particules radioactives peuvent être décapées au sable de la surface du métal pour le décontaminer en vue de le revendre. Les bénéfices sont importants, mais les risques également puisque l'air de l'atelier se charge alors d'une poussière radioactive.

PHOTOGRAPHIE DE Pierpaolo Mittica

Chaque année, le 25 avril, une foule se rassemble à la tombée de la nuit autour d'un ange dressé sur un socle de pierre dans la ville de Tchernobyl, au nord de l'Ukraine. Le corps de l'ange est fait de métal, une silhouette fragile dessinée sur le ciel par des barres d'armatures, et il porte à ses lèvres une longue trompette. Cette sculpture représente le troisième ange de l'Apocalypse. Selon la Bible, lorsque cette trompette sonna, il tomba du ciel une grande étoile ardente comme un flambeau ; elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources d’eau […] et beaucoup d’hommes moururent à cause de ces eaux, parce qu’elles étaient devenues amères.

À la date anniversaire de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire, une foule se rassemble dans le centre de Tchernobyl pour commémorer l'événement et ceux qui y ont perdu la vie.

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D'anciens habitants de la zone d'exclusion se rendent sur les tombes de leurs proches morts à Tchernobyl.

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Ces retrouvailles font ressurgir de vives émotions, notamment au printemps lors du rassemblement à Tchernobyl pour la commémoration de la catastrophe.

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Cette parabole est devenue le symbole de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, qui a commencé à 01 h 24 le 26 avril 1986, lorsqu'une explosion a éventré le réacteur Numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, située à 17 km de la ville. Même si l'incident a donné lieu à des évacuations massives, le voisinage immédiat de la centrale n'a jamais vraiment été déserté. Comment aurait-il pu l'être ? Une catastrophe radioactive de cette envergure représente trop de dangers pour que l'on s'en détourne tout à fait. À ce jour, plus de 7 000 personnes vivent et travaillent à l'intérieur et autour de la centrale, alors qu'une poignée d'anciens locaux sont retournés vivre dans les villages voisins, en dépit du danger.

La nuit de l'anniversaire de la catastrophe, une foule de résidents, d'ouvriers et de visiteurs se rassemble pour commémorer un événement si complexe, aux impacts si étalés dans le temps, qu'il est encore difficile d'en prendre toute la mesure 35 ans plus tard. Les participants allument de fines bougies à la cire d'abeille qu'ils laissent couler dans la paume de leurs mains. Ils écoutent les chants et les poèmes interprétés par les survivants et se laissent aller à leurs émotions. Pour Yuriy Tatarchuk, ancien adjoint au service d'information de la zone d'exclusion de Tchernobyl, il y a dans cette cérémonie « un mélange de joie et de tristesse. C'est un peu comme célébrer la fin d'une guerre, les gens pleurent et sourient en même temps. » Même ici, au plus près de l'épicentre de la pire catastrophe nucléaire de l'Histoire, il y a un sentiment de solidarité, un sentiment d'appartenance.

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    Depuis 2016, un nouveau sarcophage en forme d'arche recouvre les vestiges du Réacteur Nº 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il est visible depuis les ruines de l'hôtel Polissya dans la ville abandonnée de Pripiat.

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    En 1986, quelques secondes avant l'explosion du Réacteur Nº 4, la température à l'intérieur de son noyau atteint 4 650 °C. À titre de comparaison, celle de la surface du Soleil est de 5 500 °C. Équivalente à 66 tonnes de TNT, la puissance de l'explosion souffle le toit du bâtiment de 20 étages et détruit complètement l'intérieur du noyau en propulsant 28 tonnes de débris radioactifs, au bas mot, autour de la centrale. L'explosion a également déclenché un incendie radioactif qui a brûlé pendant près de deux semaines, laissant échapper d'énormes nuages de gaz et d'aérosols radioactifs dans l'atmosphère qui ont ensuite dérivé vers le nord et l'ouest au gré des vents. Plusieurs dizaines de substances radioactives sont ensuite retombées sur terre, souvent à cause de la pluie.

    Parmi ces retombées figurait notamment de l'iode 131, du césium 137 et du plutonium 239, aucune n'est présente naturellement dans l'environnement et toutes sont extrêmement dangereuses pour l'Homme et les animaux. La décomposition de chacune de ces substances suit un schéma qui lui est propre appelé « demi-vie », le temps nécessaire à leur radioactivité pour diminuer de moitié. Il faut compter huit jours pour l'iode 131 qui s'accumule rapidement dans la glande thyroïde et provoque le cancer de la thyroïde. Pour le césium 137, qui persiste dans les sols et produit des rayons gamma dont l'énergie est des centaines de milliers de fois supérieure à celle des rayons du soleil, elle est d'environ 30 ans. Enfin, pour le plutonium 239, hautement radiotoxique en cas d'inhalation, la demi-vie est de 24 000 ans. Aussi obscures et imprévisibles soient elles, le profil des retombées radioactives a pu être établi rapidement après l'accident, mais il reste à ce jour des particules radioactives en mouvement, à la merci de l'eau et du vent. (À lire : Les enfants des survivants de Tchernobyl ne présentent pas plus de mutations génétiques que les autres.)

    La ville de Pripiat a été construite pour les employés de la centrale nucléaire. L'évacuation de ses 50 000 habitants a débuté 36 heures après l'accident.

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    Aujourd'hui encore, Pripiat est une ville fantôme avec ses objets du quotidien rongés par le temps et la radioactivité, comme ces boîtes à lettres en bas d'un immeuble.

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    Vladimir Verbitskiy a vécu dans cet appartement de Pripiat avec ses parents avant l'évacuation de la ville en 1986. Il est revenu travailler sur la zone en tant que liquidateur puis guide touristique.

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    Malgré la grande distance couverte par les particules radioactives, les efforts de nettoyage se sont concentrés sur la zone d'exclusion de Tchernobyl, dans un rayon de 30 kilomètres autour de l'épicentre. Dans cette zone, les évacuations ont commencé 36 heures après l'accident avec les 50 000 habitants de Pripiat, une ville située à trois kilomètres de la centrale nucléaire où étaient logés ses employés et leurs familles. Pripiat, ses immeubles d'appartements, ses terrains de jeux et ses monuments publics relèvent encore aujourd'hui de la ville fantôme.

    Au pied de la statue du troisième ange se trouve une plaque de béton représentant la partie ukrainienne de la zone d'exclusion. Lors des commémorations, elle s'illumine des lueurs orange qui émanent de la multitude de petites lanternes. L'ange est également le point de départ d'une allée verdoyante bordée de panneaux portant le nom des villages ukrainiens évacués, plus d'une centaine.

    Cependant, alors que des dizaines de milliers de personnes étaient contraintes de fuir un foyer qu'elles ne reverraient jamais, il en arrivait autant sur les lieux de la catastrophe, la plupart sur ordre de travailler à la décontamination et d'autres au nom de la science. Certains ont même bravé l'interdiction de s'approcher de la zone pour réemménager le plus vite possible dans leurs villages.

    Chacun de ces panneaux porte le nom d'un village ukrainien abandonné après la catastrophe. À la date anniversaire, les anciens habitants de la zone d'exclusion reviennent sur les lieux pour commémorer la tragédie.

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    D'anciens liquidateurs et habitants de la zone d'exclusion attendent le début des cérémonies.

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    L'opération de nettoyage portait le nom officiel de « Liquidation des conséquences de l'accident de la centrale de Tchernobyl » et les ouvriers étaient appelés les liquidateurs. Ils avaient pour mission l'impossible. Dans les zones les plus exposées, les particules radioactives avaient tout contaminé, des briques au bétail en passant par les feuilles tombées au sol. Ces particules invisibles, inodores et insipides ne peuvent pas être détruites ; le seul moyen d'action des liquidateurs était donc de les enterrer ou de les sceller d'une manière ou d'une autre. Certains ont travaillé autour des villages pour raser les cultures, abattre les forêts ou même enterrer purement et simplement la couche superficielle de terre.

    Autour de la centrale nucléaire, certaines tâches étaient si dangereuses que les ouvriers pouvaient absorber des doses létales de radiation en quelques minutes à peine, notamment lorsqu'il fallait soulever des débris hautement radioactifs ou couler le béton destiné à sceller le réacteur. Les estimations du nombre de liquidateurs varient fortement car il n'existe aucun registre officiel des citoyens enrôlés, mais il se chiffre probablement en centaines de milliers, voire plus d'un demi-million. Ils sont venus de toute l'Union soviétique et la plupart étaient de jeunes hommes à l'époque. Dix pour cent sont encore en vie aujourd'hui. À en croire le bilan soviétique officiel, 31 personnes seraient mortes des suites directes de l'accident.  

    Evgeniy Valentey est informaticien ici depuis 10 ans et la catastrophe résonne encore en lui : « Je pense à toutes les victimes du processus de liquidation. Dans l'Union soviétique, la stratégie était de tout couvrir avec des vies humaines. »

     

    VIVRE DANS UNE VILLE FANTÔME

    Elena Buntova et d'autres scientifiques ont cédé à l'appel de Tchernobyl pour une tout autre raison que celle des liquidateurs. En tant que biologiste, elle est venue après l'accident pour étudier les effets de la radioactivité sur la faune. Elle n'est jamais repartie.

    « Dans les premières années après l'accident, les plus grands scientifiques de toute l'URSS sont venus à Tchernobyl pour travailler, c'était vraiment intéressant de pouvoir collaborer avec eux, » témoigne Buntova. C'était l'opportunité d'une vie et c'est également à cette période qu'elle a rencontré son mari, Sergei Lapiha. Il a grandi près de Tchernobyl et leur rencontre a eu lieu dans un café à l'intérieur de la zone d'exclusion. 

    Sergei Lapiha (à droite) et sa femme Elena Buntova prennent une pause café dans leur salon avec leur ami Valeriy Pasternak. Ils ont tous travaillé de nombreuses années dans la zone.

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    Lapiha était photographe et il a notamment travaillé à l'intérieur du premier sarcophage construit pour recouvrir les ruines du Réacteur Nº 4. Au fil des années, il a réalisé l'inventaire photographique des vestiges de la catastrophe, notamment un objet célèbre à l'intérieur du réacteur connu sous le nom de pied d'éléphant. Cette masse noire et luisante est ce qu'il reste de la lave radioactive qui s'est écoulée dans le couloir avant de se solidifier à la manière d'une stalagmite à taille humaine. Sa radioactivité est telle qu'il suffit de cinq minutes à ses côtés sans protection pour être mortellement exposé.

    En raison de leur âge et de leur lien avec le lieu, Buntova et Lapiha font partie d'un petit groupe d'habitants autorisés par le gouvernement ukrainien à vivre en permanence dans la zone. Ils ont conscience des risques et des inconvénients liés à leur décision, notamment le fait que la zone soit interdite aux enfants. Tous deux avaient des enfants avant de se rencontrer, mais étant donnée la sensibilité des moins de 18 ans aux rayonnements ionisants, ils n'ont jamais pu leur rendre visite dans la zone. Aujourd'hui, il en va de même pour leurs petits-enfants. Malgré tout, ils vivent ici depuis plus de trente ans ; désormais soixantenaires et retraités, ils n'ont pas l'intention de partir. Lorsqu'on lui demande pourquoi, Lapiha s'arrête une minute et répond : « Je suis heureux à Tchernobyl. » 

    Il règne une ambiance chaleureuse à l'intérieur de leur petite maison en brique. D'autres comme eux ont réinvesti les logements abandonnés qu'ils ont restaurés au fil des années. Il y a l'embarras du choix. La ville de Tchernobyl comptait environ 14 000 habitants. Dans le salon, il y a des plantes d'intérieur à côté de la fenêtre, quelques fauteuils moelleux, une télévision et un aquarium lumineux rempli de poissons chatoyants. Dehors, ils ont installé des ruches et veillent sur quatre chiens errants de la zone d'exclusion. Après avoir étudié la faune en tant que scientifique pour le centre d'écologie de Tchernobyl, Elena sait mieux que quiconque à quel point ils peuvent être contaminés. Baloo est un énorme chien-loup, mais il est le plus jeune de la meute. Alors que Lapiha joue avec lui en murmurant, « gentil loup, gentil chien, » il ne semble pas si inquiet.

    Maria Semenyuk avait 78 ans lorsque cette photo a été prise en 2015. Elle est morte l'année suivante à Paryshev, où elle a vécu toute sa vie, et repose aujourd'hui au cimetière local.

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    Quelques habitants ont réinvesti le village de Kupovate, l'un des nombreux hameaux situés dans la partie ukrainienne de la zone d'exclusion.

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    Les habitants de cette maison à Kupovate sont morts en 2015. Il n'est pas rare de voir des lieux comme celui-ci où tous les objets de la vie d'une personne ont été laissés tels quels.

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    À Tchernobyl, un homme attend que le spectacle commence dans le Palais de la culture. Au programme des divertissements : concerts, récitals et conférences.

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    Bon nombre de néohabitants morts ces dernières années ont demandé à être enterrés dans les villages où ils étaient nés. La zone d'exclusion compte de nombreux cimetières, celui-ci se trouve à Opachici.

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    La zone d'exclusion ne compte qu'une poignée d'habitants à l'année. Ceux qui ont bravé l'ordre d'évacuation et regagné leur village natal après l'accident sont désormais octogénaires et plusieurs sont morts au cours des cinq dernières années. Les résidents se nourrissent principalement des aliments qu'ils cultivent dans leurs jardins ou récoltent dans la forêt, notamment une espèce abondante de grands champignons particulièrement doués pour absorber le césium 137, émetteur de rayons gamma et bêta. Ces champignons finissent parfois dans les fours à bois des maisons. D'ailleurs, le bois utilisé pour alimenter ces fours peut lui aussi être radioactif et chaque flambée est donc synonyme de mini-retombée à proximité. La radioactivité est un compagnon de tous les jours ici-bas. Dans les zones habitées, les niveaux ambiants restent généralement faibles. À d'autres endroits, ils s'envolent. Quoiqu'il en soit, il est impossible d'évaluer la radioactivité sans dosimètre ou compteur Geiger, un équipement rare dans les environs et dont beaucoup se passent volontiers.

     

    LES HABITANTS DE LA ZONE

    Sur les 7 000 personnes qui vont et viennent entre la zone et leur lieu de travail, plus de 4 000 sont organisés en roulements de 15 jours par mois ou quatre jours par semaine, de façon à minimiser l'exposition aux rayonnements ionisants. Ils sont agents de sécurité, pompiers, scientifiques ou œuvrent à la maintenance de l'infrastructure de cette communauté unique en son genre. Puisqu'ils ne vivent qu'à mi-temps à Tchernobyl, ils occupent une partie des logements évacués en 1986. Le soir, la vie y est plutôt paisible. Certains lisent et d'autres regardent des films. Lorsqu'il fait chaud, il leur arrive de passer outre les recommandations liées à la radioactivité pour aller se baigner dans la rivière.

    Le personnel de la salle de contrôle du Réacteur Nº 2 au travail. Bien que les Réacteurs Nº 1, 2 et 3 ne produisent plus d'électricité, leur démantèlement se poursuivra jusqu'en 2065.

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    Chaque visiteur de Pripiat doit passer par un poste de contrôle et présenter les autorisations nécessaires. Les gardes à l'entrée se relient toutes les douze heures.

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    Une centaine de scientifiques travaillent dans les laboratoires de Tchernobyl pour surveiller la contamination et étudier les effets de la radioactivité sur l'environnement. Après l'accident, des spécialistes du nucléaire ont afflué de toute l'Union soviétique pour mener des recherches sur les conséquences de la catastrophe.

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    Le reste des employés se rend chaque jour en train à la centrale nucléaire. Même si elle ne produit plus d'électricité, le démantèlement des trois derniers réacteurs de la centrale se poursuivra au moins jusqu'en 2065 ; et une division entière de l'Institute for Safety Problems of Nuclear Power Plants est dédiée au confinement du Réacteur Nº 4. En 2016, un nouveau sarcophage en forme d'arche gigantesque a été installé ; il devrait résister un siècle, mais les matériaux dont il est composé seront radioactifs pendant des millénaires. 

    Certes, la zone d'exclusion est moins radioactive aujourd'hui qu'elle ne l'a été, mais à Tchernobyl le temps s'écoule différemment. À l'échelle d'une vie humaine, 35 ans, ce n'est pas rien, et c'est également considérable pour des matériaux tels que le césium 137 ou le strontium 90, dont la demi-vie est d'environ 30 ans. En revanche, pour des matériaux dont la décomposition nécessite plusieurs milliers d'années, ce laps de temps est insignifiant. Quelle est la valeur d'un sarcophage conçu pour durer 100 ans lorsqu'il est censé nous protéger d'un matériau dont la demi-vie est de 24 000 ans ? De plus, il y a d'autres menaces, comme les feux de forêt qui enflamment des arbres radioactifs et peuvent créer de nouvelles zones de danger.

    Selon Bruno Chareyron, directeur de laboratoire pour la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la RADioactivité (CRIIRAD), l'humanité ne dispose pas encore des solutions techniques ou des moyens financiers pour gérer une catastrophe comme celle-ci. En bref, malgré les milliers de personnes employées chaque jour sur le site, « la catastrophe nucléaire de Tchernobyl est loin d'être contrôlable. »

    La salle de sport de la ville de Tchernobyl est un lieu d'exercice et de détente, pour un match de ping-pong après une dure journée.

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    Même à Tchernobyl il y a des cafés pour prendre du bon temps avec ses amis. « Rester en permanence dans un lieu abandonné, c'est déprimant, » témoigne Yuriy Tatarchuk qui a passé plus de 20 dans la zone.

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    De nombreux employés ne restent qu'à temps partiel dans la zone, 15 jours par mois ou 4 par semaine. Sur place, ils occupent les anciens appartements ou les dortoirs et achètent ce dont ils ont besoin aux épiceries de la ville.

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    Pour s'occuper pendant sa retraite, Sergei Lapiha se porte volontaire pour entretenir l'église orthodoxe locale. Ses murs extérieurs sont d'un blanc immaculé, avec des arches au bleu éclatant et le toit coiffé de deux dômes dorés. Comparée aux immeubles abandonnés et aux ruines qui l'entourent, l'église semble flambant neuve.

    Avant le rassemblement annuel au pied du troisième ange, une messe nocturne est donnée la nuit du 25 avril. Après le service, les participants sortent et sonnent la cloche de la mémoire suspendue à une arche qui lui est propre dans la cour de l'église. Ils la sonnent autant de fois que d'années écoulées depuis la catastrophe, cette année elle a donc retenti 35 fois.

     

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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