Quand les femmes fuient la pauvreté, les violences ou les catastrophes naturelles
The Everyday Projects recourt à la photographie pour combattre les stéréotypes et multiplier les récits à travers la planète. Huit femmes photographes se sont unies pour montrer les effets de la migration sur les femmes dans le monde.

Après avoir lavé des vêtements dans une flaque d’eau, une femme rentre chez elle en traversant un champ frappé par la sécheresse, au Somaliland. Dans la Corne de l’Afrique, des conditions climatiques extrêmes ont dévasté des millions de vies. Alors que leurs animaux mouraient, les éleveurs semi-nomades, comme cette femme, n’ont eu d’autre choix que l’exil.
Un jeune dromadaire tire sur le hidjab de Cadar Maxamed, à Xinjiinle, dans le nord du Somaliland. Les dromadaires et d’autres animaux constituent le fondement de la richesse des éleveurs de la région.
Dans le centre du Somaliland, une femme observe une nuée de criquets pèlerins envahir le ciel. Des conditions météorologiques extrêmes ont entraîné la plus grande infestation depuis vingt-deux ans de ces insectes qui dévastent les récoltes.
Raxma Xasan Maxamuud, 36 ans, est bloquée depuis trois ans dans un camp de déplacés, à l’extérieur de Burao, au Somaliland. L’abondance et le bonheur de sa vie antérieure d’éleveuse lui manquent.
Maryan Youssouf, 15 ans, et Xaawa Youssouf, 12 ans, deux sœurs, apprennent l’arabe dans la cour familiale, dans le nord du Somaliland, sous le regard de leur mère, Caasha Jaamac, 40 ans (au centre). De nombreux Somalis comptent sur l’instruction pour préparer un avenir plus viable à leurs enfants.
Kataleya Nativi Baca, une femme transgenre de 28 ans, a fui le Honduras après avoir subi des années de harcèlement violent. Ici, elle poursuit son périple vers la frontière américaine, après être entrée au Mexique en canot pneumatique depuis le Guatemala.
Samanta Hilton, Alexa Smith et Escarle Lovely se détendent, dans leur ville natale de San Pedro Sula, au Honduras. Pour les femmes transgenres, comme elles, l’Amérique latine est la région la plus dangereuse du monde.
Kataleya a passé quatre mois dans la ville de Tapachula, dans le sud du Mexique. Elle y a obtenu un visa, qui lui a permis de parcourir en car les 4 000 km jusqu’à la frontière des États-Unis, au lieu de devoir marcher ou faire de l’auto-stop.
Tijuana, à la frontière mexico-américaine, a marqué le début de sa procédure de demande d’asile. Elle avait déjà attendu plusieurs mois quand les États-Unis ont fermé leur frontière à tous les immigrants, en mars 2020, à cause de la pandémie de Covid-19.
Cette Vietnamienne a épousé un Singapourien il y a onze ans et a eu deux enfants de lui. Elle craint de divorcer, car, comme d’autres migrantes par le mariage, elle dépend de son mari pour le renouvellement de son permis de séjour et risque de perdre la garde de ses enfants.
Ngoc Tuyen et Tony Kong passent du temps ensemble, le jour de leur mariage, à Singapour, en novembre 2019. Un agent matrimonial a organisé leur première rencontre, au Viêt Nam, deux mois plus tôt.
L’agence matrimoniale Mayle est l’une des rares qui subsistent à Singapour. Les autorités ont pris des mesures répressives à l’encontre de la profession, à la suite d’infractions aux législations relatives à l’immigration et à la traite des êtres humains, ainsi que d’escroqueries financières.
Sajeda Bahadurmia, 32 ans, serre dans ses bras l’aînée de ses six enfants, Asma, 16 ans, sur une plage proche de Sydney. Musulmanes rohingyas, elles ont fui les persécutions au Myanmar. Mais le refuge qu’elles ont trouvé en Australie reste incertain, car elles ne disposent pas encore de permis de séjour permanent.
Noor Asma, une Rohingya du Myanmar, tient sa nouvelle-née pendant un cours d’anglais, à Sydney. La plupart des femmes rohingyas de sa classe sont arrivées en bateau entre 2013 et 2016,
fuyant les violences.
Sajeda (au centre) manifeste pour réclamer des droits pour les réfugiés en Australie, où beaucoup n’ont que des visas temporaires depuis des années, sans titre de séjour permanent. D’autres sont maintenus dans des centres de rétention. « Je veux que nos femmes aient les mêmes opportunité que les autres, explique- t-elle. Je veux que tout le monde puisse, comme moi, prendre son envol.»
À la demande de sa famille, Bibi Sabar, 22 ans (à gauche), est partie à Islamabad pour étudier les technologies de l’information, car il était dangereux pour elle d’aller à l’université dans sa ville natale de Quetta, en raison des violences à l’encontre des membres de l’ethnie hazara.
À Islamabad, Bibi prend le bus avec d’autres étudiants pour aller dans un centre commercial. À Quetta, une sortie de ce type aurait été rare car les violences perpétrées par des militants sunnites à leur encontre dissuadaient les chiites hazaras de s’aventurer hors de leurs enclaves ceintes de murs.
Haleema, 22 ans (à gauche), une Hazara de Quetta, échange avec des condisciples pendant un cours de poésie. Pour payer ses cours à l’université d’Islamabad, Haleema enseigne à l’école maternelle. Elle veut devenir institutrice ou professeure d’université.
Farheen, 22 ans, une autre Hazara de Quetta, étudie la littérature anglaise à Islamabad. Elle effectue ici ses devoirs dans un foyer de femmes près de son université. Au-dessus de son lit sont affichées les photos de stars de la K-pop dont les chansons, pense-t-elle, lui ont ouvert l’esprit sur des questions telles que l’homophobie et la santé mentale.
