Au Japon, la tradition séculaire de la chasse à l'ours
Le photographe Javier Corso a passé deux semaines aux côtés des Matagis, ces chasseurs traditionnels du nord du Japon dont les rites spirituels sont menacés.
Publication 17 nov. 2017, 09:14 CET, Mise à jour 2 sept. 2020, 16:04 CEST
Hideo-san est l'un des chefs de la communauté Animatagi. Il apparaît ici vêtu d'une tenue traditionnelle et tient une lance appartenant à sa famille depuis neuf générations.
Le capitaine Sato tire son couteau matagi afin de procéder au démembrement de l'animal. Son nom de famille est gravé sur la lame.
La tête d'un ours noir d'Asie après avoir été tranchée et écorchée par les chasseurs.
Dans le cadre du rituel de chasse, les Matagis démembrent l'animal à mains nues dans la forêt et laissent une partie des intestins en guise d'offrande à la déesse de la montagne. Le reste sera ensuite réparti avant d'être ramené au village.
Après une partie de chasse fructueuse, un chasseur matagi fume au pied de la montagne.
Les chasseurs utilisent désormais des fusils et des tenues modernes, qu'ils associent à des ustensiles traditionnels propres à leur communauté. Les Matagis du 21e siècle sont de véritables tireurs d'élite. Les vives couleurs de leurs gilets leur permettent de se distinguer du feuillage et d'éviter tout accident.
Suite à la distribution de l'animal, les chasseurs Oguni se réunissent chez le capitaine Sato dans le cadre d'un rituel. Endo-san, l'un des Matagis les plus respectés de la communauté, préside la prière avec le cœur d'un ours et une bouteille de saké.
De retour de la chasse, tous les participants s'attellent à la tâche et divisent l'animal en parts égales. Chaque personne se voit attribuer la même portion de viande et de peau.