
Ne vous fiez pas à son apparence, Fractofusus misrai n’est pas une feuille, mais l’une des premières créatures complexes apparues sur Terre. Elle date de 570 millions d’années. Son empreinte fossilisée a été retrouvée à Terre-Neuve, au Canada, dans la réserve biologique de Mistaken Point. Les édiacariens découverts sur ce site ne ressemblent et ne sont liés à aucun animal actuel. Fractofusus était constitué de ramifications de plus en plus petites, ce qui augmentait énormément sa surface corporelle et lui permettait d’absorber directement les nutriments dans l’eau de mer.
PHOTOGRAPHIE DE Département de paléontologie des invertébrés du musée royal de l'Ontario, spécimen 41145Ce ver de 508 millions d’années, Canadia spinosa, provient des schistes de Burgess, en Colombie-Britannique (Canada). Il fait partie de « l’explosion cambrienne » de biodiversité, au moment où apparut l’essentiel des principaux groupes d’animaux actuels. Il a pour descendant le ver à soie, dont le mode de vie n’a que très peu changé depuis 500 millions d’années.
PHOTOGRAPHIE DE Département de paléontologie des invertébrés du musée royal de l'Ontario, spécimen 41145Pikai est l’un des premiers cordés (des animaux possédant une corde dorsale protégeant leur système nerveux) du Cambrien. Il ressemble à un poisson, sans en être un. Cette tige cartilagineuse flexible s’est ensuite développée en colonne vertébrale chez les vertébrés.
PHOTOGRAPHIE DE David LiittschwagerAu Cambrien, puis à l’Ordovicien, vers - 485 millions d’années, des arthropodes appelés trilobites ont constitué l’un des groupes d’animaux les plus diversifiés. Ce sont les ancêtres des insectes. Cette plaque de calcaire, vieille de 452 millions d’années, a pétrifié une collection d’ordoviciens, dont des échinodermes et des trilobites – comme Ceraurus, en forme de tortue, visible sur le bord gauche.
PHOTOGRAPHIE DE David LiittschwagerL’étonnante prolifération de nouvelles espèces animales lors du Cambrien découle en partie d’une nouvelle façon de s’alimenter : le fait de manger d’autres animaux. Les prédateurs développent des pinces pour saisir et des bouches pour mâcher ; en retour, les proies se dotent de carapaces et adoptent des comportements de fuite. Dans cette course aux armements, Anomalocaris, qui se nourrissait peut-être de trilobites, compta parmi les premiers superprédateurs. Trois de ses armes sont visibles ci-dessus : des pinces, des palettes natatoires et, à la base des pinces, des yeux sur pédoncule. Apparue au Cambrien, la vue constitue une aide pour les prédateurs autant que pour les proies. L’un des descendants d’ Anomalocaris : l’uropyge, une sorte d’arachnide possédant deux yeux sur le devant du corps et trois autres de chaque côté de celui-ci.
PHOTOGRAPHIE DE David LiittschwagerTout comme les arthropodes, les mollusques se sont implantés au Cambrien et se sont subdivisés en une multitude de formes. Parmi celles-ci, un fossile de Nectocaris pteryx, préservé dans les schistes de Burgess. Voilà 508 millions d’années, cet animal possédait des caractéristiques que l’on retrouve chez les calmars, les poulpes et d’autres céphalopodes (une classe de mollusques) modernes. Ces traits communs sont les tentacules, les yeux et, en dessous, un siphon servant à la propulsion. La plupart des premiers mollusques vivaient sur les fonds marins, mais Nectocaris avait la particularité de se déplacer dans l’eau à diverses profondeurs.
PHOTOGRAPHIE DE David LiittschwagerUne organisation symétrique autour d’une bouche centrale : on retrouve ce plan chez des échinodermes bien connus, comme les étoiles de mer et les oursins, mais aussi chez Archaeocrinus (photo), qui vivait à l’Ordovicien, et chez l’actuel gorgonocéphale géant. Cramponné au fond marin par un pédoncule, Archaeocrinus se nourrissait grâce à ses bras, en attrapant dans l’eau des particules qu’il portait à sa bouche. 450 millions d’années plus tard, le gorgonocéphale géant emploie peu ou prou la même méthode : il étend ses nombreux bras ramifiés pour filtrer autant d’eau que possible.
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