À New York, les travailleurs pauvres à la merci du coronavirus
Quand la pandémie ne sera plus qu’un lointain souvenir, quand les manifestations s’essouffleront, qu’adviendra-t-il des communautés de couleur aux États-Unis ?

Almoth Hoyte, conducteur auprès de la Metropolitan Transportation Authority (MTA) de New York avoue être constamment hanté par l’idée de contracter le virus. Plus de 130 employés de la MTA sont morts, victimes de la pandémie.
Barry Wilson, assistant au funérarium Andrew T. Cleckley de Brooklyn, s’arrête un moment pour prendre l’air. « C’est pire qu’un film d’horreur », admet-il.
Les employés du Coney Island Hospital font la queue pour recevoir des équipements de protection individuelle avant de commencer leur travail.
Dominique Shy, étudiante et aide-soignante à domicile, a récemment commencé un travail de livreuse de pizzas chez Domino’s. « Je voulais me sentir utile pendant cette pandémie », dit-elle. « Je suis contente de le faire. L’idée de faire partie du personnel en première ligne m’enchante. »
Un conducteur de camion de glaces Mr. Softie guette ses clients habituels de Howard Avenue à Brooklyn. Le bruit de son camion annonce le début de l’été mais les habitants hésitent à sortir de chez eux. « On travaille peu », insiste-t-il. « Il faut du temps pour que l’activité démarre à nouveau. Tout le monde est confiné. »
Les employés d’un restaurant mexicain à Brooklyn ont travaillé sans relâche, motivés par le sens du devoir envers leur quartier de Bed-Stuy. Certains se plaignent des clients qui prennent les risques à la légère. « C’est pour cette raison que nous devons porter des masques, même lorsqu’il fait très chaud », dit Marcos Castro. « C’est si inconfortable de porter un masque pendant plus de huit heures d’affilée. »
Sekeina Dow, membre de la police-secours, pose un moment devant son appartement avant de se rendre au travail. Certains de ses collègues ont été emportés par la COVID-19. Elle doit donc travailler environ 16 heures par jour. « C’est un peu fatigant, j’avoue, mais très stimulant aussi. L’idée d’aider toutes ces personnes qui en ont besoin me motive », explique-t-elle.
Des travailleurs du bâtiment ramassent les débris d’un immeuble à Jackson Heights dans le Queens.
Les pompiers de New York se reposent quelques instants après avoir maîtrisé un incendie dans le quartier ouest de Manhattan.
« Nos collègues tombent malades et meurent. Tout comme nos patients. C’est terrifiant », dit Rob Gore, médecin urgentiste et professeur clinicien au Kings County Hospital-SUNY Downstate Department of Emergency Medicine, en parlant des conditions stressantes auxquelles les travailleurs de première ligne ont dû faire face durant la pandémie.
À New York, le transport en métro est limité en raison de la pandémie, même si nombre d’habitants l’utilisent pour aller au travail. Une grande partie des travailleurs de première ligne n’ont pas les moyens d’habiter dans les quartiers où ils travaillent.
Un banlieusard porte un masque lors d’un trajet en bus dans le Bronx. Environ 75 % des travailleurs de première ligne font partie des minorités.
A volunteer with DRUM (Desis Rising Up & Moving) makes boxes of groceries. The nonprofit hands out food to members of the South Asian and Indo-Caribbean community in Queens who can’t get food for economic or health reasons.