Les Yuan, une dynastie multiculturelle

Dans la dynastie Yuan, les Mongols contrôlaient le gouvernement central. Pour les assister dans leur administration, ils nommaient à des postes de pouvoir d'anciens nomades et musulmans d'Asie Centrale ou du Moyen-Orient et même des Européens. Les fonctionnaires chinois pouvaient quant à eux diriger des services de niveau inférieur, mais une méfiance profondément ancrée les empêchait de gravir les échelons.
Kubilai a également collaboré avec les musulmans de Perse, à l'instar de Moiz al-Din qui lui a suggéré la création de l'Académie Perse, Huihui Guozixue, pour la formation des interprètes. L'astronome Jamal ad-Din a mis au point un calendrier pour Kubilai en 1267 et fourni au gouvernement mongol des instruments d'astronomie, comme un astrolabe et une sphère armillaire.
Même si Kubilai mettait un point d'honneur à respecter les traditions chinoises, il avait une forte préférence pour le bouddhisme tibétain et nomma plusieurs lamas, les prêtres bouddhistes du Tibet, à la tête des affaires religieuses de la Chine. Les locaux s'opposaient à leur influence et les accusaient d'arrogance et de corruption. Un profond ressentiment s'est progressivement installé pendant la dynastie Yuan et de nombreux moines ont participé aux révoltes qui méneraient à sa chute en 1368.
Des Européens également visitaient l'Empire mongol, comme les marchands vénitiens Niccolò et Matteo Polo, le missionnaire Giovanni da Pian del Carpine et l'ambassadeur français Guillaume de Rubrouck. L'influence des Européens gagna également la cour mongole ; l'explorateur Marco Polo (fils de Niccolò) fut chargé de diverses missions à travers l'Asie par Kubilai et aurait également occupé la fonction de percepteur des impôts.