En images : l’Inde rurale n’arrive pas à faire face à la deuxième vague
Services de santé hors d’atteinte. Stigmatisation sociale. Mortalité sous-estimée. Autant de failles dont les populations rurales du pays auront à endurer les conséquences au cours des années qui viennent.

Des médecins pratiquent une opération sur un nourrisson de deux mois infecté par la COVID-19 pour drainer le pus qui s’accumule dans ses genoux à l’hôpital de la fondation Jan Swasthya Sahyog.
Dans l’État du Chhattisgarh, des feuilles de tendu, qu’on utilise pour rouler une cigarette locale, ont été mises à sécher sur les terres d’une école de Mendrapara, dans le district de Bilaspur. Rapportées des forêts du centre de l’Inde pendant l’été, ces feuilles sont une source importante de revenus pour les familles qui s’y aventurent avant l’aube pour aller les cueillir. Selon Tarachand Yadav, acheteur de 30 ans présent sur le site, il y a plus de feuilles cette année car les familles voient cette activité comme une bonne échappatoire à la peur provoquée par la COVID-19 dans les villages.
La dépouille d’une femme de 18 ans enveloppée dans une protection en plastique est allongée dans la benne d’un pick-up à l’hôpital MAHAN Trust, en attendant d’être transportée dans son village. Mariée depuis six mois seulement, elle est morte de complications quelques minutes après être arrivée dans l’unité de soins intensifs. Elle a fini par être incinérée sur ses terres.
Un technicien réalise un examen aux rayons X sur un homme de 47 ans dans l’unité dédiée aux patients malades la COVID-19 de l’hôpital de la fondation Jan Swasthya Sahyog, à Ganiyari, dans l’État du Chhattisgarh.
Dans un ashram du Maharashtra administré par Bhanal Jawarkar, 70 ans, à droite sur la photo, Manohar Patil, 50 ans, maintient une chèvre sacrificielle pendant que sa fille et son beau-fils prient. Selon la famille More, Bhanal Jawarkar aurait guéri Jamuna More d’un cancer buccal il y a deux ans, par la prière, après que les médecins l’ont laissée à son sort. C’est un exemple de la confiance aveugle qu’on peut accorder dans certains endroits de l’Inde à ces pratiques qu’on fait primer sur la médecine moderne.
Dans l’unité de soins intensifs du Government Medical College Hospital, Ashik Parvez, 28 ans, fait écouter une prière musulmane enregistrée sur son téléphone à son père Nabi Khan, 50 ans, sévèrement touché par le virus.
Au Government Medical College Hospital, le personnel médical s’occupe d’une femme qui s’est évanouie dans l’unité de soins intensifs à la vue d’un prélèvement réalisé dans le nez de son mari pour savoir s’il était atteint du champignon noir (la mucormycose).
Un camp de dépistage de la COVID-19 au Centre de santé de Khudiya, dans le district de Mungeli. Ce jour-là, 12 des 19 prélèvements réalisés se sont révélés positifs lors d’un test rapide antigénique. Les tests PCR, plus fiables, ne sont disponibles que dans un hôpital qui se trouve à près de 20 kilomètres de là.
À l’hôpital MAHAN Trust, Ashish Satav, à gauche, passe voir son patient de 60 ans, positif à la COVID-19. Les bâches en plastique sont rabattues quand le docteur Satav vient voir ses patients, car il ne faudrait pas que le seul médecin expérimenté à s’occuper de cas de COVID soit infecté.
La famille d’un homme 32 ans atteint d’une infection fongique grave qui touche des malades de la COVID-19 écoute un médecin venu de l’hôpital MAHAN Trust d’Amaravati, dans l’État de Maharashtra, leur recommander de le transporter immédiatement vers un autre hôpital, à quatre heures de route de là, pour qu’il y reçoive un traitement plus adapté. Ici, on croit que transporter les malades dans des hôpitaux éloignés est un point de non-retour, et nombreux sont ceux qui préféreraient ramener leurs proches à la maison pour qu’ils y meurent.