Le Serengeti dans toute sa splendeur
Les défis individuels, écologiques et culturels façonnent le Serengeti, une région où l’équilibre fragile de la nature est confronté à des menaces grandissantes.

À l’aube, deux lions mâles dévorent un éland (la plus grande des antilopes), tué la nuit passée. Les vautours rôdent, attendant leur tour. Ils regarderont les fauves se repaître du cadavre trois jours durant.
Ce léopard est monté dans un arbre pour protéger d’une hyène agressive ou d’un lion affamé l’impala qu’il vient de tuer, et le dévorer en paix. Timides, insaisissables, les léopards cherchent des branches robustes où se percher. Un seul faux pas et la victime toute fraîche pourrait tomber à portée d’un autre prédateur.
Les impalas doivent faire face à des prédateurs, mais aussi à des concurrents. Les jeunes mâles pratiquent très tôt le combat ; quand ils sont plus âgés, ils s’approprient des territoires et veillent sur des groupes de femelles. Lorsqu’ils doivent fuir les lions, les léopards, les guépards et les hyènes dont ils sont la proie, les impalas peuvent faire des sauts de 10 m de long et bondir à 3 m du sol.
Au lever du soleil, des hippopotames barbotent dans une rivière du Masai Mara. Ils passent jusqu’à seize heures par jour dans l’eau. Ils y dorment en groupes de dix à trente individus afin de protéger leurs petits, particulièrement vulnérables aux attaques des crocodiles. La nuit, ils paissent, parcourant jusqu’à 10 km et consommant environ 40 kg d’herbe. Leur bouse, riche en nutriments, préserve la santé des cours d’eau africains et profite à de nombreuses espèces.
Une fois que les guépards approchent de leur proie, la chasse ne dure généralement pas longtemps. Ils peuvent passer de 0 à 100 km/h en 3 secondes. Ici, deux guépards attaquent un couple de gnous qui se sont écartés du troupeau. Mais rien n’est joué d’avance. Les guépards tuent leurs proies moins de la moitié du temps et les gnous peuvent quant à eux galoper jusqu’à 80 km/h.
Des petits de hyène tachetée sortent de leur tanière, au coucher du soleil. Chasseurs autant que charognards, ces carnivores sont indispensables dans le Serengeti, où ils régulent la population des espèces proies. Les petits naissent avec les yeux ouverts, les dents formées et des muscles prêts à passer à l’action.
Ces guépards mâles, qui chassent ensemble depuis plus de quatre ans, ont été surnommés « les Cinq Mercenaires » par les guides de la réserve nationale du Masai Mara, au Kenya. Normalement, les mâles entrent en compétition, mais l’espèce, sociable, s’adapte facilement – et ces félins ne se sont pas quittés tant qu’ils pouvaient tirer profit de leur alliance.
