La mortalité infantile au cœur des préoccupations sanitaires
En 2016, 5,6 millions d’enfants de moins de 5 ans sont décédés. Sans action significative, plus de 60 millions d’enfants perdront la vie d’ici 2030.
Les Nations Unies ont publié, ce jeudi 19 novembre, un rapport portant sur les « Niveaux et tendances 2017 en matière de mortalité infantile ». Chaque jour en 2016, 15 000 enfants ont perdu la vie avant leur cinquième anniversaire. Environ 46 % d’entre eux sont décédés dans les 28 jours suivant la naissance : 7 000 nourrissons meurent chaque jour dans le monde.
LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT RESTENT LES PLUS GRAVEMENT TOUCHÉS
La mortalité infantile chez les enfants de moins de 5 ans est très élevée et ce qui inquiète, a fortiori, les autorités et organisations sanitaires, c’est l’accroissement de la proportion de décès dans le premier mois de vie, passée de 41 % à 46 % entre 2000 et 2017. S’ajoutent à ces chiffres plus de 2,6 millions de mortinaissances chaque année dont la moitié surviennent après le début du travail. Ce constat alarmant confirme la position de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’UNICEF qui placent les soins néonatals de mauvaise qualité en tête des causes de mortalité infantile. Les deux organisations affirment que 75 % des décès de nouveau-nés pourraient être évités grâce à un accès à de meilleurs soins pour, par exemple, prévenir la pneumonie et la diarrhée, les deux premières maladies infectieuses emportant les enfants de moins de 5 ans.
La gravité de la situation a trait à une mauvaise gestion sanitaire dans les pays en développement. Les deux régions les plus touchées sont l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne et plus particulièrement l’Inde (24 %), le Pakistan (10 %), le Nigéria (9 %), la République démocratique du Congo (4 %) et l’Ethiopie (3 %). Le Dr Flavia Bustreo, sous-directeur général de l’OMS, rapporte que l’un des enjeux majeurs reste la difficulté à rencontrer les familles marginalisées socialement et géographiquement. On note de façon significative les effets de ces inégalités dans les pays subsahariens qui se traduisent par la mort d’un enfant sur 36 durant les 28 premiers jours, contre un sur 333 dans les pays à revenus élevés comme la France.
LES ACTIONS MENÉES ÉCLAIRCISSENT L'HORIZON
Si 5,6 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans en 2016 reste bien trop élevé, il s’agit pourtant d’un chiffre encourageant lorsque l’on sait que qu’en 2000, ils étaient près de 9,9 millions. L’UNICEF et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) travaillent main dans la main à l’amélioration de la situation. Ils ont, au fil des années, réussi à mettre en place des actions globales et de proximité. L’UNICEF distribue plus de 40 % des vaccins pour les enfants dans les pays en développement et espère étendre cette couverture vaccinale à 90 %. Les deux organisations favorisent également, par des actions de distribution, la bonne nutrition des enfants mais aussi des mères dans le but de favoriser un allaitement régulier et de bonne qualité qui permet de lutter contre les infections respiratoires et les diarrhées et favorise le bon développement de l’enfant. Pour encourager la proximité avec les populations et ainsi les aider à se sentir concernées, des actions et organisations dites « communautaires » sont mises en place. Ces communautés bénéficient ainsi d’un véritable soutien technique et financier pour prendre en charge la santé des mères pendant et après la grossesse. Des campagnes de sensibilisation visant à améliorer les soins à la maison est également en cours de développement avec une sensibilisation des familles et une formation aux premiers secours.
Ces actions sont appuyées par le Groupe inter-organisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité juvénile. Créé en 2004, ce groupe est dirigé par l’UNICEF et est composé de l’OMS, le Groupe de la Banque mondiale et la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales.
L’UNICEF et l’OMS estiment que près de 3 millions de nouveau-nés et de mères pourraient être sauvés uniquement grâce à une amélioration de la qualité de vie ainsi qu’un meilleur suivi médical. Ce sont également 3 millions de vies qui pourraient être préservées chaque année avec un simple investissement supplémentaire de 1,15$ par personne.