La mission National Geographic pour sauver le delta de l’Okavango

De l’Angola au désert du Kalahari, une équipe soutenue par National Geographic a entrepris, depuis plus de deux ans et sur 6 500 km, de recenser le patrimoine naturel du fleuve Okavango et de son delta.

De Rédaction National Geographic
Publication 27 oct. 2017, 11:57 CEST
Soutenu par la National Geographic Society, l’Okavango Wilderness Project dresse un état des lieux de la ...
Soutenu par la National Geographic Society, l’Okavango Wilderness Project dresse un état des lieux de la région pour mieux protéger les affluents du delta. L’expédition a débuté en 2015 par une mission en Angola, à la source de la rivière Cuito – si étroite que l’équipe devait haler ses pirogues.
PHOTOGRAPHIE DE Cory Richards

Vu de l’espace, le delta de l’Okavango évoque une fleur gigantesque imprimée sur le nord du Botswana. Sa tige pointe en diagonale vers la Namibie, et ses pétales se déploient sur 150 km dans le bassin du Kalahari. Cette zone humide, l’une des plus vastes de la planète, est une immense étendue de cours d’eau, de marais et de lacs saisonniers.

Bizarrement, ce delta ne s’ouvre pas sur la mer. Entièrement délimité par son bassin, il s’interrompt au sud-est et disparaît dans les profondeurs sablonneuses du Kalahari. On pourrait le considérer comme la plus grande oasis de la Terre. Le delta constitue un refuge pour toutes sortes d’animaux : éléphants, hippopotames, crocodiles, lycaons (chiens sauvages d’Afrique), antilopes, buffles, phacochères, lions, zèbres, ainsi qu’une abondance d’oiseaux de multiples espèces. En outre, le tourisme dans le delta représente des centaines de millions d’euros par an. Mais, depuis le ciel, il y a quelque chose que vous n’apercevrez pas : d’où arrive toute cette eau. Elle provient en quasi-totalité de l’Angola, le turbulent voisin du Botswana, via la Namibie. Elle dévale des hauts plateaux humides, s’écoule ensuite vers le sud-est, et forme rapidement une première grande rivière, la Cubango, et une seconde aux eaux plus lentes, la Cuito, alimentant des lacs, eux-mêmes sources de rivières. Puis les eaux franchissent paresseusement des terres inondables et herbeuses, des dépôts de tourbe et de profondes couches sablonneuses, avant de se disperser dans divers affluents. Les deux rivières, Cuito et Cubango, convergent alors le long de la frontière sud de l’Angola pour donner naissance à un fleuve, l’Okavango. Celui-ci traverse l’étroite bande de Caprivi, en Namibie, avant de s’enfoncer dans le Botswana.

Le débit moyen annuel du fleuve est de 9 400 milliards de litres (un peu moins que la Seine à Paris). Sans cet apport, le delta de l’Okavango disparaîtrait et, avec lui, les hippopotames, les sitatungas (antilopes des marais) et les pygargues qui le peuplent. Or des changements sont en cours en matière de gestion foncière, de répartition des eaux, de densité démographique et d’activités commerciales dans le sud-est de l’Angola. C’est pourquoi certains commencent à s’intéresser à la Cuito et à la Cubango. Et qu’un groupe international de scientifiques, de représentants des autorités, d’experts en planification des ressources naturelles et de jeunes explorateurs intrépides s’est formé, sous la houlette du Sud-Africain Steve Boyes, un biologiste de la conservation passionné, soutenu par la National Geography Society. Chacun sait que l’avenir du delta de l’Okavango est en jeu, tout comme l’avenir du sud-est de l’Angola.
 

Le magazine National Geographic de novembre 2017 revient sur « l'Okavango Wilderness Project  », qui compte réunir un maximum de données sur la région.

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