Au Rwanda, ces jeunes entrepreneurs réinventent le quotidien

À Kigali, la capitale du Rwanda, nous avons rencontré le jeune entrepreneur qui a créé SafeMotos. Une start-up de motos-taxis qui propose un service de transport efficace, abordable et sans danger.

De Rédaction National Geographic
Publication 1 déc. 2017, 15:09 CET
L’application de la société SafeMotos aide à trouver des motos-taxis sûres à Kigali, au Rwanda. Peter Kariuki, son cofondateur, un autodidacte du codage, espère l’exporter dans toute l’Afrique.
PHOTOGRAPHIE DE Ciril Jazbec

En 2010, à 18 ans, Peter Kariuki, un jeune informaticien kenyan, se rend au Rwanda. Il est embauché pour concevoir un système de titres de transport automatisé pour le réseau de bus de Kigali. À l’époque, le service de transports en commun (des mini-bus bondés et irréguliers) laisse à désirer. Les habitants n’ont guère d’autre choix que de se déplacer en motos-taxis, mais leurs chauffeurs sont notoirement casse-cou.

En Afrique subsaharienne, les accidents de la route sont en train de rattraper le sida et la malaria en tête des causes de décès. Peter Kariuki et son colocataire, Barrett Nash, qui venait du Canada et rêvait de monter sa start-up, étudient alors les statistiques de la police : à Kigali, 80 % des accidents de la route impliquent des motos.

Le soir, une fois leur ordinateur portable éteint, tous les deux se baladent jusqu’à un bar en plein air. Là, ils débattent d’un problème de base : comment proposer un service de motos-taxis à la fois efficace, abordable et sans danger ? Le duo a sa petite idée : une sorte d’Uber pour les motos-taxis. Il décrit son concept dans une vidéo, qu’il poste sur un site Internet spécialisé dans la recherche de capital-risque. Un « accélérateur de start-up » (un réseau d’investissement et d’aide) le contacte par courriel, et l’invite pour trois mois de mentorat (soutien professionnel) tous frais payés, à Cork, en Irlande. Peter Kariuki et Barrett Nash vérifient qu’il ne s’agit pas d’un canular, puis quittent tous les deux leur travail.

En 2015, ils reviennent à Kigali avec leur logiciel finalisé. Ce jour-là, le ciel est menaçant. Nash et Kariuki prennent chacun une moto-taxi. En pleine averse, leurs deux conducteurs font la course. Au milieu d’une côte, un camion fait marche arrière juste devant eux. Kariuki est projeté à terre. Le jeune homme s’en tire avec une rotule brisée, trois dents cassées et une lèvre fendue. « Que s’est-il passé ? », demande le chirurgien qui lui recoud la bouche. Peter Kariuki répond que le chauffeur de sa moto a eu un accident. « Je vois ça à longueur de journée », soupire alors le praticien.

Cette remarque met la dernière touche à l’étude de marché du jeune homme. Le nom de son projet ? SafeMotos : des motos sûres. Aujourd’hui, la start-up rwandaise est la première et la plus grande compagnie de motos-taxis partagées d’Afrique. À Kigali, elle s’est associée à 400 conducteurs possédant une licence et scrupuleusement surveillés. Chiffre d’affaires prévu pour 2017 : plus de 900 000 euros.

Le rêve de Peter Kariuki : étendre son service dans dix autres villes. 

 

Dans le numéro de décembre 2017 du magazine National Geographic, rencontre avec des jeunes entrepreneurs qui veulent moderniser l’Afrique avec les nouvelles technologies.

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