Londres, capitale mondiale de la vidéosurveillance

Depuis les années 1990, Big Brother a envahi la capitale anglaise. Suite à une vague d’attentats perpétrés par l’Armée républicaine irlandaise au début de la décennie, la ville s’est équipée d’un véritable arsenal de mouchards électroniques.

De Rédaction National Geographic
Publication 2 févr. 2018, 15:50 CET
Street art dans le quartier de Shoreditch, à Londres, dénonçant la vidéo-surveillance.
Street art dans le quartier de Shoreditch, à Londres, dénonçant la vidéo-surveillance.
PHOTOGRAPHIE DE Zabou, Chance Street, Shoreditch, Londres

Londres est la ville la plus surveillée du monde ! Une armada de caméras de vidéosurveillance y a été installée au début des années 1990, dans la foulée de deux attentats à la bombe perpétrés par l’Armée républicaine irlandaise. S'en est suivi une propagation effrénée des techniques de surveillance dans tout le pays. Au total, près de 6 millions de caméras ont été installées sur l’ensemble du territoire britannique.

Les premières infrastructures de sécurité de la ville ont été étendues aux grands axes routiers, par la technologie de lecture automatisée de plaques d’immatriculation (Lapi).

Aujourd’hui, le pays compte 9 000 caméras de ce type. Elles photographient et stockent entre 30 et 40 millions d’images par jour de toutes les plaques d’immatriculation qui passent.

Hormis la crainte des attentats, l’omniprésence de la surveillance au Royaume-Uni peut s’expliquer par des éléments de peur et de romanesque. Durant la Seconde Guerre mondiale, les services d’espionnage ont sauvé le pays en décryptant les codes du renseignement allemand.

À Islington, dans le nord de Londres, deux opérateurs de vidéosurveillance peuvent regarder des images issues des 180 caméras du quartier. À Londres, le vaste réseau de vidéosurveillance a permis d’identifier les auteurs des attentats à la bombe de 2005, qui firent 52 morts.
PHOTOGRAPHIE DE Toby Smith

C’est également la patrie de James Bond, le fringant espion imaginé par Ian Fleming, un ancien agent du renseignement naval britannique devenu écrivain. L’agent 007 est intimement lié à l’image que le pays se faisait de lui-même après-guerre.

Ainsi, en matière de protection des citoyens, la population laisse faire son gouvernement, plus que dans n’importe quelle société libre. Même après qu’Edward Snowden, un ancien contractuel de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), a révélé que les services de renseignements américains et britanniques pratiquaient une collecte massive des données de leurs propres citoyens, le Parlement s’est contenté d’entériner ces pouvoirs, à la fin de 2016, avec l’Investigatory Powers Act, sans soulever de tollé.

C’est ce que confirme David Omand, ancien directeur du Government Communications Headquarters (GCHQ, quartier général des communications du gouvernement britannique), l’un des services dont Snowden a montré qu’ils collectaient des données en masse : « Dans l’ensemble, nous considérons que notre gouvernement est efficace et bienveillant. Il gère le National Health Service (système de santé), l’enseignement public et l’aide sociale. Et, Dieu merci, nous n’avons pas connu la situation où des hommes en imperméable de cuir marron viennent frapper à votre porte à 4 heures du matin. Donc, quand on parle de surveillance étatique, l’écho est différent, ici. »


Dans le numéro de février 2018 du magazine National Geographic, une vaste enquête sur le déploiement des technologies de surveillance dans les grandes villes du monde.

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