Le virus Ebola se propage à nouveau en République Démocratique du Congo

En RDC, ces dernières semaines ont fortement été marquées par une recrudescence du virus Ebola.

De Juliette Heuzebroc
Publication 1 juin 2018, 15:56 CEST

La première quinzaine de mai a marqué le début de la neuvième épidémie du virus Ebola. Ce début s’est traduit par la propagation de fortes fièvres menant à des hémorragies internes et externes, symptômes principaux du virus Ebola.

Le 25 mai 2018, on dénombrait 52 cas signalés, dont 31 confirmés et 22 décès. L’épicentre de l’épidémie se situe à Bikoro, zone forestière caractérisée par une absence presque complète d’infrastructures. Les cas d’Ebola ont également commencé à se multiplier dans la ville de Mbandaka, province équatoriale de la RDC. Au-delà de la gravité de la situation sanitaire, l’inquiétude des autorités avec cette flambée de cas réside dans le fait que Mbandaka est la ville étape majeure entre Kinshasa et Kisangani, toutes trois reliées par le fleuve Congo qui pourrait s’avérer être un fort vecteur de contamination.

Si le virus nous est à l’origine transmis par les animaux sauvages, et notamment les chauves-souris frugivores, l’un des facteurs majeurs de contamination est la contagion interhumaine par contact directs avec du sang ou liquides biologiques infectés. Or, beaucoup de personnes transitent par bateaux à Mbandaka, augmentant ainsi les risques de propagation du virus et d’épidémie urbaine majeure car « une fois que le virus Ebola pénètre dans les zones urbaines, en particulier dans les bidonvilles, il devient plus difficile de se débarrasser de la maladie » explique le responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’OMS ainsi que l’ONU se sont très rapidement mobilisés conjointement avec les autorités du pays afin de coordonner leurs efforts pour endiguer la rapide propagation de la maladie. Les deux agences onusiennes ont ainsi débloqué trois millions de dollars de leurs fonds d’urgence et ont envoyé plus de 7 500 vaccins en RDC.

Virus Ebola (famille des Filoviridae). Virus filamenteux (le plus long que l'on connaisse). Image colorisée.
PHOTOGRAPHIE DE Institut Pasteur

« Nous savons qu’une réponse rapide et coordonnée sera essentielle pour contenir cette épidémie. Cette allocation du CERF aidera nos partenaires humanitaires à fournir des services vitaux aux personnes dans les communautés affectées et à arrêter la propagation du virus », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

Cependant, une problématique de taille entrave le processus sanitaire : aucun vaccin n’est officiellement reconnu pour le virus Ebola. Les doses envoyées correspondent à un vaccin expérimental qui n’a pas encore été approuvé et qui fait l’objet de réticences chez les autorités locales. Qui plus est, ce vaccin n’a qu’une fonction préventive et n’est donc pas une solution pour les personnes déjà infectées. L’OMS espère toutefois pouvoir lancer les vaccinations avec l’aval du gouvernement et atteindre un objectif de 10 000 personnes vaccinées dans le mois à venir.

En complément des opérations d’assainissement des eaux, l’agence a également envoyé des épidémiologistes sur place afin qu’ils prélèvent des échantillons, mènent des actions de prévention et favorisent la récolte et gestion des données liées à l’épidémie.

Découvert en 1976 lors d’une épidémie au Soudan et en RDC, ce virus connaît un taux moyen de létalité d’environ 50 % selon l’OMS. Entre 2013 et 2016, plus de 11 000 décès lui ont été attribués. Les neufs pays voisins de la RDC ont rapidement été placés en état d’alerte bien que les experts estiment que le risque de propagation internationale soit « relativement faible ». Entre autres actions, la Centrafrique a d’ores et déjà déployé de nombreuses équipes pour anticiper tout début d’épidémie.

 

Retrouvez Juliette Heuzebroc sur Twitter.

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