Yémen : nouvelle campagne de vaccination pour lutter contre l'épidémie de choléra

Une campagne de vaccination portée par l’ONU et l’UNICEF, et soutenue par le Yémen a pour objectif de vacciner 500 000 personnes. Une nécessité pour ce pays qui a dépassé le million de malades en fin d’année dernière.

De Guillaume Marchand
Publication 9 août 2018, 18:42 CEST

Après avoir vécu ces derniers mois l’épidémie de choléra la plus importante de son histoire, le gouvernement yéménite a décidé de soutenir samedi dernier la mise en place d’une campagne de vaccination contre la maladie de l’ONU et l’UNICEF. Cette opération d’une semaine cible actuellement 500 000 habitants jugés prioritaires comme les enfants ou les individus les plus vulnérables.

Outre les vaccins administrés, des infrastructures permettant l’amélioration des conditions de vie seront mises à disposition des populations tel que l’installation de cabinets de toilettes ou encore des points de distribution d’eau potable. 

Depuis 2015, le Yémen est en proie au conflit qui oppose le gouvernement soutenu par les pays arabes mitoyens aux forces rebelles houthistes. Ces combats dégradent, entre autres, les conditions de vie des habitants. Selon les chiffres de l’Unicef, 1 enfant sur 3 souffre de malnutrition.

Face à cette situation, l’Organisation Mondiale de la Santé en décembre 2017 fait état de plus d’un million de cas de choléra pour 2 227 décès. Un chiffre qui ne faiblit pas, et ce notamment à cause de la dégradation et la destruction des réseaux d’eau potable. Les habitants doivent alors chercher l’eau dans les rivières et les puits où se développe la bactérie responsable de la maladie.

Le blocus instauré par l’Arabie Saoudite sur le pays en proie à la guerre civile n’arrange pas sa situation sanitaire. Celui-ci ralentit énormément l’action des organisations humanitaires. Plus de 70 % des aides internationales transitent par la ville portuaire d’Hodeïda - la quatrième plus grande ville du Yémen -. Soumise à des contrôles de marchandises, ces derniers peuvent durer jusqu’à plusieurs mois, retardant le traitement des nécessiteux.

 

CHOLÉRA : UNE PATHOLOGIE SOCIALE

Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. Très présente dans les pays pauvres, cette pathologie est un bon indicateur du développement sanitaire et social d’une région. Une fois ingérée par un être humain, la bactérie libère des toxines cholériques dans l’intestin, principalement responsable de l’importante déshydratation du sujet.

L’incubation de Vibrio cholerae dans l’organisme allant de quelques heures à quelques jours entraîne, par la suite, de violentes diarrhées et vomissements. Ces selles rejetées par le corps sont le moyen de propagation de la bactérie dans l’environnement. La perte importante de nutriments, d’eau et d’électrolytes provoquée par l’activité gastrique intense de l’individu touché par le choléra est la principale cause de décès de ce dernier. Les traitements de cette maladie consistent essentiellement à compenser les pertes, et donc à réhydrater le patient.

Lundi 6 août, après seulement 3 jours de campagne, environ 88 000 personnes avaient reçu le vaccin anticholérique. Un chiffre qui redonne de l’espoir dans un pays où la malnutrition et la consommation d’eau non-potable sont devenues monnaie courante.

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