Ce Britannique fait reculer la cécité dans le monde

Le Britannique Andrew Bastawrous révolutionne l'ophtalmologie en miniaturisant les outils de tests et d'analyse.

De Céline Lison
À l'aide de son smartphone, Andrew Bastawrous examine une femme qui souffre de la cataracte.
À l'aide de son smartphone, Andrew Bastawrous examine une femme qui souffre de la cataracte.
PHOTOGRAPHIE DE Joan Vardeletti, Rolex

Le Britannique Andrew Bastawrous avait 12 ans lorsque ses gros problèmes de vue ont été réglés par le simple port de lunettes. 24 ans plus tard, devenu ophtalmologiste à la London School of Hygiene and Tropical Medecine, il n'a pas oublié l'impact de ses premiers verres : « Cela a complètement changé ma vie » se souvient-il. « J'ai aussitôt pensé que, si j'avais vécu dans un pays pauvre, des soins aussi basiques n'auraient peut-être pas été possibles.»

En 2011, il a l'opportunité de mener une étude au Kenya. Très vite, il se rend compte que les outils d'examen, coûteux et encombrants, sont inappropriés pour atteindre les zones reculées. Or, dans ces régions d'Afrique subsaharienne, 80 % des aveugles le sont devenus faute de dépistage ou de traitement adéquat. Avec une équipe de chercheurs et d'informaticiens, Andrew Bastawrous met au point Peek, un ensemble d'applications pour smartphone permettant de faciliter l'accès aux soins d'un patient et d'évaluer sa vue. Outre les tests de lecture à distance, de vision nette ou floue, un examen en profondeur est possible. 

Fixé au téléphone, un petit outil fabriqué par une imprimante 3D permet de concentrer une forte lumière sur la rétine et de visualiser cette dernière grâce à une caméra. Ainsi, un ophtalmologiste peut, même à distance, rendre son diagnostic.

Test oculaire mené grâce à l'ensemble d'applications Peek.
PHOTOGRAPHIE DE PEEK

« Pour notre premier essai, 25 personnes formées localement ont examiné 21 000 enfants kenyans en 9 jours », explique celui qui a remporté un Rolex Award. Et l'équipe de Peek prévoit de renouveler le test sur 300 000 jeunes.

Alors qu'environ 285 millions de personnes dans le monde sont atteintes d'une déficience visuelle, selon l'Organisation mondiale de la santé. Le Botswana, l'Inde et la Tanzanie ont déjà adopté le kit d'examen oculaire portable et les demandes affluent depuis l'Europe et les États-Unis.

« Nous ne lançons un programme de dépistage qu'après nous être assurés que ceux qui en ont besoin pourront recevoir le traitement, le payer directement ou via une ONG » précise Andrew Bastawrous. « Et nous privilégions les lieux où notre impact sera maximum plutôt que ceux qui nous rapporteraient le plus d'argent. »

Un joli point de vue.

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