Les fouilles du site de Ferrassie nous en apprennent plus sur l'Homme de Néandertal
Les récentes fouilles du site archéologique, situé en Dordogne, apportent un nouvel éclairage sur les rites funéraires de nos ancêtres.
Ces dernières années, nos connaissances sur le genre Homo ne cessent d’être bouleversées. Les paléontologues ont récemment démontré que nous possédons tous un peu d’ADN de l’Homme de Néandertal.
Mieux connaître cet ancêtre nous permet de mieux comprendre l’histoire évolutive et culturelle de notre sous-espèce : l’Homo sapiens sapiens.
L’un des enjeux pour les chercheurs est de saisir à quel moment nos ascendants ont commencé à pratiquer des rites funéraires. Depuis la découverte de la Sima de los Huesos (le gouffre aux ossements), une fosse située dans le nord de l’Espagne contenant des restes de squelettes du genre Homo, vieux de 430 000 ans, les chercheurs savent que l'inhumation a émergé bien avant l'Homo sapiens sapiens.
LES HOMMES DE NÉANDERTAL AUSSI ENTERRAIENT LEURS MORTS
Une équipe internationale, composée de chercheurs du CNRS, de l’université du pays basque et du Muséum national d’histoire naturelle vient de le confirmer. Leur étude, publiée dans la revue Journal of Human Evolution le 21 février 2018, propose une analyse complète d’un squelette nommé La Ferrassie 1, mis au jour en 1909 dans la fosse de la Ferrassie, en Dordogne, contenant sept autres restes néandertaliens.
L’une des principales découvertes est que ce squelette, vieux de 42 000 ans, a bien été enterré.
Pour le prouver, les chercheurs l'ont analysé grâce à un CT-scan, une technologie qui utilise les rayons X. Tout indique que ses os ont bien été préservés après la mort de l’individu, ne présentant pas de signe de fracture post-mortem. Ce qui confirme l’hypothèse d’une sépulture intentionnelle.
Mais ce n’est pas tout. Au-delà de cette découverte, certains os néandertaliens ont été étudiés pour la première fois : une chaîne complète d’osselets (marteau, enclume, étrier) constituant l’oreille moyenne.
La clavicule gauche et la première vertèbre cervicale, l’atlas, ont également été analysées. Ces deux dernières parties du squelette ont permis d’identifier des pathologies qui n'avaient, jusqu'à présent, jamais été observées chez l’homme de Néandertal : une déformation congénitale de la vertèbre et une fracture cicatrisée de la clavicule.
Preuve que ces hommes disparus souffraient de maux identiques à ceux de l’homme moderne.