Cinq personnalités alertent les pouvoirs publics sur le devenir des grands singes

Lundi 9 avril cinq personnalités ont lancé au Musée de l’Homme à Paris un appel à la sauvegarde des grands singes.

De Julie Lacaze
Publication 9 avr. 2018, 14:56 CEST
Les singes de Batang Toru sont plus étroitement liés génétiquement aux orang-outans de Bornéo qu'aux orang-outans ...
Les singes de Batang Toru sont plus étroitement liés génétiquement aux orang-outans de Bornéo qu'aux orang-outans d'une autre espèce vivant sur l'île.
PHOTOGRAPHIE DE Tim Lamán, National Geographic Creative

Sabrina Krief, primatologue, Nathalie Baye, actrice, Patrick Roger, chocolatier et sculpteur, Yann Wehrling, conseiller de Paris et de la région Île de France et Laurence Parisot, présidente d’honneur du MEDEF... Un drôle de casting était réuni ce lundi 9 avril au Musée de l’Homme à Paris pour défendre une même cause : sauver de l'extinction les grands singes (orang-outangs, gorilles et chimpanzés). « Si nous ne pouvons pas sauver nos plus proches cousins, a souligné l’étrange comité, que ferons-nous pour les autres espèces ? »

Le groupe, rassemblé autour du site Sauvonslesgrandssinges.org, propose dans une lettre ouverte au gouvernement français de s’engager dans un plan d’urgence de 10 mesures de protection des grands singes. Les principaux objectifs sont d'interdire leur exploitation pour des spectacles (émission de télévision, publicité, cirque etc.) ou des expérimentations scientifiques, lutter contre le trafic, notamment passant par l’aéroport français de Roissy-CDG, créer un label « Ape Friendly », limitant l’importation de produits affectant leur habitat (cacao, thé, huile de palme), enjoindre les entreprises françaises à respecter la forêt tropicale et créer un statut particulier de "personne non-humaine" aux hominidés.

Ce dernier point a déjà été soulevé en janvier 2018 par l’homme politique Yann Wehrling dans une tribune libre publiée dans le journal Le Monde. Le collectif de personnalités souhaite également proposer une résolution allant dans ce sens devant l’Unesco en 2019.

« En 50 ans, les populations de grands singes d’Asie et d’Afrique ont diminué de 70 %, a rappelé Sabrina Krief, primatologue au Muséum national d’histoire naturelle. En cause, la déforestation de la forêt tropicale, leur principal habitat. « L’agriculture intensive a fait disparaître, explique-t-elle, l’équivalent de trois fois la superficie de la France. »

En Ouganda, un tiers des chimpanzés souffre de malformations faciales liées aux pesticides utilisés sur les cultures de thé ou les néonicotinoïdes épandus sur les champs de maïs.

Une preuve de plus que ce dernier produit, affectant aussi les oiseaux, met en péril la biodiversité animale. S’ajoute à cela le braconnage, « 40 000 grands singes par an sont ainsi tués, avance la spécialiste. »

Aujourd’hui la plupart des espèces d’orang-outangs sont tombés sous le seuil critique des 100 individus. Une seule espèce se porte bien : les gorilles de montagne, initialement protégés par Dian Fossey. Il faut donc agir vite pour sauver les autres espèces.

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