La migration des bébés phoques se fait au gré du vent

Une nouvelle étude vient de montrer que la migration des blanchons à fourrure est fortement influencée par l’orientation et la force des vents marins.

De Juliette Heuzebroc
Publication 5 avr. 2018, 16:23 CEST
"Un bébé phoque à fourrure d'Antarctique blond ! Seulement 1 sur 1000 naissent blonds. J'ai cru être face à un golden retriever l'espace d'une seconde. " raconte Michael Melford. Plaines de Salisbury en Géorgie du sud.
PHOTOGRAPHIE DE Michael Melford, National Geographic

Les Alaskains l’observent et le disent depuis des décennies : la trajectoire migratoire des bébés phoques à fourrure du nord est fortement influencée par les vents marins. Une nouvelle étude vient de confirmer que lors de leur première migration hivernale des vents forts peuvent déporter les blanchons sur des centaines de kilomètres.

La plupart des phoques à fourrure de la région se reproduisent pendant l’été sur les îles de la mer de Béring, dans l’océan Pacifique. Une fois cette période terminée, ils entreprennent un voyage de huit mois vers le Pacifique nord pour y trouver de la nourriture en novembre et décembre. Ces schémas migratoires sont très importants pour l’analyse de l’évolution de la biodiversité dans cette région.

Si les phoques à fourrure font partie des mammifères marins étudiés depuis très longtemps du fait de leur importance dans le commerce de fourrure dès les 18e et 19e siècles, les scientifiques ont redoublé d’attention concernant leur comportement car il apparaît que l’espèce connaît une chute vertigineuse du nombre de naissances depuis la fin des années 1970. Les études ont montré qu’énormément de blanchons mouraient durant leur première migration hivernale mais que le taux de mortalité n’était pas constant d’une année à l’autre ; les scientifiques ont donc cherché à savoir pourquoi.

Ces phoques à fourrure ont les oreilles rabattues. Ceci indique qu'ils sont des "phoques à oreilles", contrairement aux "vrais phoques" dont les oreilles ne sont pas faciles à voir. Comme les autres phoques à oreilles, ils peuvent plier leurs nageoires vers l'avant et ainsi marcher sur la terre ferme comme les lions de mer.
PHOTOGRAPHIE DE Moving Images Library

Une nouvelle recherche a ainsi été menée par la comparaison des trajectoires migratoires avec celles des vents de surface. Les premiers résultats montrent que ces derniers peuvent influencer des centaines de phoques à fourrures du nord. L’étude a été menée sur plus de 150 bébés phoques, suivis par satellite, et complétée par l’analyse des mouvements migratoires entre 1997 de 2015. Les résultats laissent peu de place au doute : les années où les vents étaient forts et provenaient de l’ouest, les populations de bébés phoques se retrouvaient poussées vers l’est et finissaient dans le Golfe d’Alaska. Les années où les vents étaient plus faibles, les populations finissaient plus au sud, près des îles Aléoutiennes.

Un élément d’analyse déterminant manque cependant encore aux scientifiques : cette influence est-elle bénéfique ou néfaste aux bébés phoques ? Il n’est pas encore, à ce jour, possible de dire si les schémas migratoires jouent sur le taux de mortalité des bébés phoques lors de leur première traversée, et le cas échéant, quels schémas sont les plus favorables à leur survie.

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