La fauconnerie, une passion aux Émirats arabes unis

Depuis des millénaires, les faucons sont domestiqués pour la chasse et le prestige. Aujourd’hui, la pratique s’est démocratisée et passionne les foules.

De Rédaction National Geographic
Publication 27 sept. 2018, 15:21 CEST
La clinique pour faucons d’Abu Dhabi soigne près de 11 000 oiseaux par an, ce qui ...
La clinique pour faucons d’Abu Dhabi soigne près de 11 000 oiseaux par an, ce qui en fait le plus grand établissement médical aviaire du monde. On y vient pour tout, du simple bilan général de santé à l’aile brisée.
PHOTOGRAPHIE DE Brent Stirton

Avant l’invention des armes à feu, les Bédouins attrapaient des faucons lors des migrations, et les entraînaient à capturer du gibier tel que les outardes houbaras (de petits échassiers) et les lièvres du désert. Les rapaces permettaient aux Bédouins de disposer d’un supplément d’alimentation appréciable dans un environnement aride. La fauconnerie tenait un tel rôle dans le quotidien des Arabes que le Coran autorise à consommer le produit de cette chasse.

Mais, au xxe siècle, le développement accéléré de Dubai et des autres émirats a failli anéantir cette chasse traditionnelle. L’urbanisation a rapidement décimé les populations d’outardes houbaras, dont la chasse a été interdite. Seuls les riches pouvaient entretenir des fauconneries et partir chasser l’outarde en Asie centrale ou en Afrique du Nord.

Puis, au début des années 2000, le prince régnant, le cheikh Hamdan ben Mohammed ben Rachid al-Maktoum, a créé des courses de faucons afin de mettre la pratique à portée de l’Émirien moyen. Les oiseaux, lancés derrière une proie, sont chronométrés sur une certaine distance.

La saison s’étale de décembre à janvier. Elle culmine avec la Coupe du Président, une compétition dotée de près de 7 millions de dollars, qui voit s’affronter plus de 2 000 faucons.

L’impact de ces courses se voit partout aux Émirats arabes unis. La plus importante clinique pour faucons du monde est installée à Abu Dhabi. On y effectue toutes sortes de soins, allant du simple bilan de santé aux ailes cassées, sur près de 11 000 oiseaux par an. À Dubai, le nombre de détenteurs de faucons s’est envolé. On trouve des perchoirs à la réception des hôtels comme dans les immeubles de bureaux. Et même un centre commercial dédié à la fauconnerie. Une boutique propose de petits avions radiocommandés, décorés de façon à ressembler à des outardes houbaras et utilisés pour l’entraînement des jeunes faucons.

Dans le centre commercial, des nuées de clients, dont bon nombre tiennent un faucon chaperonné sur leur poing ganté, examinent avec attention les produits en vente : nourriture (pigeons et cailles surgelés), vitamines, minuscules émetteurs pour repérer les oiseaux égarés, chaperons en cuir teints à la main et importés d’Espagne ou du Maroc. Les rapaces vendus : des faucons pèlerins et des faucons sacres, traditionnellement préférés des fauconniers saoudiens, et quelques toutes petites crécerelles au plumage rayé – des oiseaux pour fauconniers en herbe.

D’où viennent tous ces oiseaux ? Chaque vendeur produit des papiers dûment estampillés indiquant le pays d’origine du volatile. Les animaux sont généralement bien traités et en bonne santé. Le gouvernement a pris des mesures contre le trafic d’oiseaux qui arrivaient, souvent mal en point, du Pakistan et de Russie, via la Syrie. Aujourd’hui, chaque oiseau qui entre aux Émirats ou qui en sort doit avoir son passeport.

Dans le numéro d’octobre 2018 du magazine National Geographic, un reportage sur l’élevage de rapaces aux Émirats arabes unis.

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