Ces araignées sont capables de respirer sous l'eau

Que ce soit pour augmenter l'efficacité de leur technique de chasse ou respirer sous l'eau, de nombreux animaux utilisent les bulles de façon originale.

De Liz Langley
L'argyronète transporte de l'air en le piégeant dans une bulle entourant son abdomen, ce qui lui ...
L'argyronète transporte de l'air en le piégeant dans une bulle entourant son abdomen, ce qui lui donne une apparence argentée. Son nom signifie d'ailleurs « toile argentée. »
PHOTOGRAPHIE DE Heidi et Hans-Jurgen Koch, Minden Pictures/Nat Geo Image Collection

Pour de nombreuses créatures aquatiques et terrestres, les bulles sont un outil pratique de survie qui améliore par exemple les chances de réussite lors de la chasse ou permet de respirer sous l'eau.

Voici quelques méthodes créatives d'utilisation des bulles par les animaux.

 

FILETS DE PÊCHE

Adeptes de la chasse coopérative, les baleines à bosses soufflent des bulles par leur évent pour former de grands filets qu'elles utilisent pour rassembler le krill et les harengs.

Une baleine encercle le banc de poissons en projetant des bulles pour les pousser vers la surface, explique Ari Friedlaender, adjoint de recherche à l'université de Californie à Santa Cruz.

Une autre baleine « se tient en dessous, elle sert à fermer par le bas le cylindre formé par les bulles, » ajoute-t-il.

Les poissons ne bougent pas, indique-t-il, « les animaux ne s'aventurent pas au-delà d'une barrière s'ils ne savent pas ce qu'il y a de l'autre côté. »

Une fois ce « filet de bulles » en place, l'une des baleines émet un signal et les mammifères s'introduisent par le milieu du filet pour engloutir le banc de proies très dense.

« Chaque animal a un style qui lui est propre » lorsqu'il souffle des bulles, par exemple en spirale, en anneaux ou d'un seul tenant, fait remarquer Friedlaender, également explorateur National Geographic.

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    Les baleines à bosses produisent des filets de bulles au large de l'Alaska où ce comportement est régulièrement observé et étudié.
    PHOTOGRAPHIE DE Brian J. Skerry, National Geographic

    En 1980, au large du cap Cod, une femelle a été vue en train d'utiliser une nouvelle technique : après avoir soufflé un filet de bulles, elle l'a rapidement traversé pour refaire surface et frapper la surface de l'eau avec sa queue avant de replonger pour se nourrir.

    Cette stratégie assomme les poissons, ils sont donc plus faciles à capturer par la suite. Baptisée « kick-feeding » ou « lobtail feeding », cette technique est aujourd'hui utilisée par une grande partie de la population de baleines de cette zone.

     

    RÉSERVOIRS À OXYGÈNE

    L'argyronète est la seule espèce d'araignée vivant intégralement sous l'eau ou du moins, quasi-intégralement, car elle a tout de même besoin d'oxygène.

    Afin de garder une réserve d'air, l'araignée commence par « tisser une plateforme de toile entre les plantes aquatiques, » nous explique Jo-Anne Sewlal, arachnologue à l'université des Indes occidentales de Trinidad.

    Les araignées font ensuite surface, piègent des bulles d'air dans les poils de leur abdomen, puis retournent dans l'eau et transfèrent les bulles à la plateforme en soie en forme de cloche. Elles refont surface pour ajouter de l'air à leur « cloche de plongée » dès qu'elles en ont besoin.

    Cette cloche occupe différentes fonctions, c'est là qu'elles se nourrissent, muent, déposent leurs œufs, copulent » et elles y élèvent même leurs petits, ajoute-t-elle.

     

    DÉTECTER LES ODEURS

    Les condylures étoilés sont des champions de la bizarrerie.

    Ces mammifères disposent d'un nez en tentacules et sont les mangeurs les plus rapides au monde. Ils utilisent des bulles pour sentir les alentours sous l'eau.

    Ces taupes forment des bulles grâce à leur nez sous l'eau puis les aspirent. Ce « reniflement » sous-marin permet à ces prédateurs de détecter les odeurs des proies aquatiques.

    La larve surnommée « crachat de coucou » trône au milieu d'un coussin de bulles, semblable à une couche de mousse à laquelle les prédateurs ne prêteront aucun intérêt.
    PHOTOGRAPHIE DE Darlyne A. Murawski, Nat Geo Image Collection

     

    SE CACHER

    À leur stade larvaire, les cercopes sont  surnommés « crachat de coucou » car ils sécrètent une substance mousseuse qui se mélange à l'air et crée une sorte de camouflage de bulles, ce qui leur donne l'apparence d'une couche de mousse sur une plante.

    Une étude parue en 2019 dans le Journal of Experimental Biology a montré que les larves utilisaient une technique semblable à celle du tuba : elles sortent leur abdomen des bulles pour respirer ou font parfois éclater une bulle pour avoir plus d'oxygène.

     

    RADEAU DE FORTUNE

    La janthine est si jolie qu'il est difficile de l'imaginer naviguer à bord d'un radeau de mucus.

    C'est pourtant bien ce qu'elle fait, grâce à un organe musculaire appelé « pied » elle sécrète du mucus qui se durcit pour former une masse flottante de bulles.

    Les scientifiques observent depuis longtemps ces mollusques « surfer » sur ce type de radeaux qui peuvent leur servir de moyen de flottaison, de zone de stockage pour leurs œufs et de plateformes pour les plus jeunes. Le fait de flotter à la surface offre également à ces invertébrés une source de nourriture relativement dénuée de concurrence.

    La consistance de ces radeaux vous laisse perplexe ? Pensez au papier bulle. 

     

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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