Ces ours sont prêts à braver tous les dangers... pour se nourrir de papillons de nuit

C'est un fait encore bien mystérieux : des grizzlis téméraires gravissent les montagnes Rocheuses pour se repaître quotidiennement de 40 000 papillons de nuit...

De Douglas Main
Publication 28 mars 2023, 11:45 CEST
GNAM_STEVEN-0517.jp

Alpinistes à fourrure sans équipement, les grizzlis escaladent les montagnes à la recherche de sites où les Euxoa auxiliaris, papillons de nuit, pullulent. Ils parcourent bien souvent de longues distances pour trouver ces emplacements de choix et déterrer des tubercules. Cet ours a pénétré dans une prairie subalpine, probablement à la recherche de plantes pour se nourrir.

PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

« J’entends des corbeaux par là-bas », signale Steven Gnam, photographe et alpiniste. Le soleil est au zénith dans le parc national des Glaciers lorsque nous arrivons au bout d’une ascension de 1 500 mètres sur un pic enveloppé par la brume et couvert de rochers instables.

À un moment donné, deux corvidés noirs comme le charbon font des allers-retours dans les nuages. Est-ce bon signe ? « Oui, répond-il, ils sont ici à cause des ours. »

Au fur et à mesure que nous grimpons, des signes de la présence de grizzlis (Ursus arctos horribilis) commencent à apparaître de toute part : d’abord un profond trou, assez large pour s’y allonger, creusé par un ours dans le gravier et la roche meubles ; ensuite de nombreux tas d’excréments ; et enfin le bruit d’un ours dans le lointain, caché par la brume, ratissant et jetant des pierres plates, résonnant comme des assiettes qui s'entrechoqueraient.

Ce qui a attiré les grizzlis et les corbeaux dans les montagnes, ce sont les Euxoa auxiliaris, des insectes argentés de 3,8 cm de long qui ont migré ici, après avoir parcouru parfois des centaines de kilomètres.

Chaque été, des milliards de papillons de nuit affluent dans les montagnes Rocheuses afin d’échapper à la chaleur des plaines et se nourrir de plantes alpines. Le jour, ils se reposent sous les éboulis de haute altitude ; la nuit, ils se nourrissent du nectar des fleurs. Les insectes grossissent, atteignant jusqu’à 75 % de leur masse graisseuse. Dans cette région, les grizzlis gravissent des sommets pouvant atteindre presque 4 000 mètres et creusent dans le talus à la recherche de leur ration journalière constituée de dizaines de milliers de papillons de nuit.

Ce phénomène illustre un lien fascinant entre un carnivore charismatique et un petit insecte qui aime tant les cultures qu'il peut être considéré comme nuisible.

« C’est l’incroyable histoire d’un tout petit papillon de nuit et d’un gros ours obligé de monter en altitude pour s’en repaître », raconte Erik Peterson, biologiste affilié à l’université d’État de Washington dont les recherches de thèse ont consisté à cartographier avec une précision inégalée la rencontre de ces deux créatures dans le parc national des Glaciers.

Pour les gestionnaires des terres, la situation soulève néanmoins quelques problèmes, en particulier le nombre croissant de personnes explorant les montagnes. La biologiste Erika Nunlist, lorsqu’elle était à l’université d’État du Montana, a réalisé un mémoire de maîtrise dans la chaîne Absaroka, à la limite orientale de l’étendue sauvage de Yellowstone. Ses recherches ont permis d'établir que sur l’un des sommets où pullulaient les papillons de nuit, les ours s’enfuyaient dans 80 % des cas à l’approche d’êtres humains. La présence de ces derniers les privait en effet bien souvent de cette précieuse source de nourriture juste avant l’hibernation.

Un ourson joue avec un morceau de glace. Au cœur de l’été, l’ensoleillement est intense, en particulier si vous portez un manteau de fourrure. Les ours cherchent souvent à s’abriter dans des zones ombragées et boivent de la neige et de la glace fondue pour s’hydrater.

PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

« Il est préférable que les ours se nourrissent sur ces sites car ils sont aussi éloignés des humains que possible », explique Erik Peterson. Cela n’empêche pas les visiteurs de venir, à leurs risques et périls. Fin juin 2022, Barry Olson, un randonneur expérimenté, escaladait un sommet voisin lorsqu’il est tombé sur un grizzli qui l’a mutilé et presque tué. Aucun décès n'a toutefois été enregistré à ce jour, et les ours sont, en règle générale, « incroyablement tolérants et accueillants avec les humains », poursuit Peterson.

En janvier dernier, l’U.S. Fish and Wildlife Service, organisme pour la gestion et la préservation de la faune aux Etats-Unis, a annoncé qu’il envisageait de supprimer les protections fédérales accordées aux grizzlis en vertu de la loi sur les espèces menacées. Cela pourrait ouvrir la voie à la chasse réglementée dans les États du Montana, du Wyoming et de l’Idaho.

En attendant, ce phénomène reste en grande partie mystérieux.

 

RATISSER DE LONG EN LARGE

Les grizzlis, type d'ours bruns, étaient autrefois présents en grand nombre dans la majeure partie de ce qui est aujourd'hui l’ouest des États-Unis, ainsi que dans le nord du Mexique. Néanmoins, au milieu du siècle dernier, ils ont été abattus et capturés, et ce, jusqu’à pratiquement disparaître de la zone continentale des États-Unis, ne laissant qu’une petite population dans les montagnes Rocheuses, répertoriée comme espèce menacée d’extinction en 1975.

Depuis, leur nombre a augmenté. On estime à 2 000 le nombre d'individus vivant dans la zone continentale des États-Unis ; deux populations génétiquement isolées qui se concentrent autour du parc national des Glaciers et du Grand écosystème de Yellowstone. Ces ours, résistants et plein de ressources, ont un régime alimentaire varié. Une étude menée dans le parc national de Yellowstone a révélé qu’ils consommaient 175 espèces de plantes et plus de 80 espèces d’animaux.

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    Un petit grizzli lève les yeux tandis que sa mère, ainsi que ses frères et sœurs, boivent de l’eau de fonte à la base d’une plaque de neige. Bien que certains mâles âgés soient également présents en altitude, la plupart des ours se trouvent être des femelles et des subadultes.

    PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

    Rien n’est toutefois aussi riche en calories que l’Euxoa auxiliaris, qui occupe un vaste territoire dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Ces insectes sortent du sol au printemps sous la forme de larves ressemblant à des vers, appelées vers gris, et se nourrissent d'à peu près n’importe quelle jeune plante, y compris les cultures.

    Quelques semaines après leur éclosion, les chenilles forment des cocons et se métamorphosent en papillons de nuit. Ceux-ci se dirigent alors en grand nombre vers les montagnes, attirés par dizaines de milliers vers les lumières artificielles, créant parfois des « nuages de papillons de nuit ».

    Les recherches menées par la biologiste Clare Dittemore, diplômée de l’université d’État du Montana, et ses collègues, indiquent qu’à l’état larvaire, la plupart des papillons de nuit migrant vers un sommet de la chaîne Absaroka ne se nourrissent pas de cultures fertilisées, mais plutôt de plantes sauvages et de mauvaises herbes. Il s’agit notamment d’espèces envahissantes telles que la brome des toits, dont ils ont dévoré 1 100 km² en 2003, dans le nord du Nevada. Ces données montrent que ces insectes ne sont pour la plupart pas seulement des ravageurs de cultures, mais qu’ils constituent un élément important de l’écosystème.

    Ses études confirment également que la plupart des papillons de nuit locaux proviennent d'une grande partie du Canada. Ces travaux font suite à ceux d’Hilary Robinson, aujourd’hui chercheuse au parc de Yellowstone, qui ont montré que les papillons de nuit choisissaient apparemment de manière aléatoire les sites montagneux où ils migraient et n’y retournaient pas, contrairement à d'autres espèces comme les saumons par exemple. Ce comportement, ainsi que leur vaste répartition, les rendent moins vulnérables aux perturbations atmosphériques, ajoute Clare Dittemore. 

    Souvent, lorsque des orages frappent les montagnes, les ours cessent de se nourrir et commencent à jouer. Ces deux grizzlis se sont lancés dans une longue bagarre récréative, impliquant des grognements, des coups de pattes et des coups de dents. La concurrence pour les zones de prédilection des papillons de nuit donne lieu à des conflits occasionnels.

    PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

    Étant donné le tarissement de certaines de leurs autres sources de nourriture, les grizzlis dépendent probablement davantage des papillons de nuit pour se nourrir. Ils mangent par exemple des pignons de pin à écorce blanche (Pinus albicaulis), mais ces arbres ont été durement touchés par la rouille vésiculeuse du pin blanc (Cronartium ribicola), un champignon exotique qui a infecté et tué jusqu’à 90 % de ces conifères dans les montagnes Rocheuses au cours du siècle dernier. Les populations de truites fardées (Oncorhynchus clarkii), autre source vitale de nourriture dans le parc national de Yellowstone, ont également diminué de manière significative depuis les années 1990 après l’introduction de l’envahissante truite grise.

    Pour cette étude, l’équipe de Clare Dittemore a installé un radar transportable pour suivre la venue des papillons de nuit. Selon les estimations, jusqu’à 5 millions de ces insectes sont arrivés en un seul passage dans la chaîne Absaroka sur une période de cinq jours durant l’été.

    À ce jour, les chercheurs ont identifié plus de trente sites dans le Grand écosystème de Yellowstone où les papillons de nuit et les ours se retrouvent. Un tiers d'entre eux ou plus de certaines de ces zones s’en nourrissent probablement. D’autres créatures, comme les corbeaux, qui suivent les grizzlis pour trouver les zones de prédilection des papillons de nuit, se nourrissent également de ces insectes.

    Au début de l’automne, lorsque les fleurs alpines commencent à ensemencer les sols, les papillons de nuit retournent vers les plaines pour se reproduire et pondre des œufs dans le sol meuble. En sortent des larves qui restent en sommeil sous terre jusqu’au printemps.

    Personne ne sait depuis quand les ours se nourrissent de papillons de nuit. Les premiers rapports datent des années 1950 à Yellowstone mais les recherches scientifiques n’ont débuté que dans les années 1980. À peu près à la même époque, des ours ont été observés en train de se nourrir de papillons de nuit au sommet du McDonald Peak dans les Mission Mountains, au sud du parc national des Glaciers et sur les terres traditionnelles des tribus confédérées Salish et Kootenai de la réserve indienne des Têtes-plates.

     

    UNE EXPÉRIENCE AU SOMMET

    En direction du sommet du pic du parc des Glaciers, je creuse dans le talus ; une douzaine d’insectes en sortent, tentant de se cacher et rampant plus profondément.

    Les ailes des insectes présentent de nombreuses nuances de gris et de marron, avec un subtil éclat qui reflète les rochers autour. En y regardant de plus près, elles révèlent une beauté discrète, avec des notes de pierre, de sauge et de cannelle. Des motifs circulaires tourbillonnent tout du long, certains gris anthracite et d’autres du blanc d’un ciel nuageux. Ces couleurs leur permettent de se fondre dans les éboulis et les roches recouvertes de lichen.

    Les ours sont à la recherche d’abris alpins, tels que cette grotte. Ceux-ci semblent les protéger des tempêtes, ainsi que des autres membres de leur espèce, et leur permettent de rester au frais. Les ours sont importants dans la culture amérindienne. « Le grizzli apparaît dans de nombreux récits de tribus, il est respecté et vénéré en raison de son implication dans la création de notre monde et de nos environnements », raconte Kari Kingery, biologiste auprès des tribus confédérées Salish et Kootenai.

    PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

    Le sol est retourné : « presque partout où vous regardez, des pattes d’ours ont retourné des rochers, à la recherche de papillons de nuit », commente Steven Gnam.

    Non loin de là, le scientifique Don White Junior a découvert dans les années 1990 que les ours pouvaient manger 40 000 papillons de nuit par jour. Il a également constaté que lorsque les ours étaient effrayés par les humains, leur apport calorique en papillons de nuit pouvait diminuer de manière significative. Les recherches d’Erik Peterson, qui n’ont pas encore été publiées, montrent que les grizzlis visitent environ 70 % des pentes de talus du parc où l’on trouve des papillons de nuit. Des excursions en hélicoptère ont également permis d’en apercevoir à des endroits qu’ils ne fréquentent pas habituellement.

    Au sommet du pic, nous lisons des commentaires laissés dans un registre tenu à l’intention des randonneurs. Un grand nombre d’entre eux mentionnent les ours, révélant un mélange d’émerveillement, de surprise, et parfois de peur. « Entouré d’ours », a écrit un enfant de 12 ans en 2021. « La vue est magnifique ! » a écrit un autre. « Six grizzlis près du sommet ! »

    Un Euxoa auxiliaris se hâte sur un poil ondulé de grizzli. Des excréments et poils sont découverts dans tous les sites où l'on trouve des papillons de nuit. Les insectes sont la base d’une chaîne alimentaire énigmatique et peu étudiée, nourrissant corbeaux, ours et autres créatures des montagnes.

    PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

    Ce sommet, l’un des sites peuplés par les papillons de nuit, fait partie des plus fréquentés, où les ours se sont quelque peu habitués aux Hommes. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne sont pas dérangés par leur présence.

    « Tout le monde veut se rendre là-haut, nous sommes un peu embêtés... », déclare John Waller, biologiste au parc national des Glaciers. Il sera sans doute bientôt nécessaire de limiter le nombre de visites.

    Les gestionnaires des terres tribales de la réserve indienne des Têtes-plates ont déjà restreint l’accès au McDonald Peak entre juillet et mi-octobre depuis les années 1980. « Il n’est pas prévu de mettre un terme à la fermeture saisonnière », affirme Kari Kingery, biologiste de la faune sauvage pour les tribus confédérées Salish et Kootenai.

    Un grizzli fait une pause dans ses fouilles. Il est possible d’entendre les papillons de nuit grouiller sous le talus : il est probable que les ours utilisent le son et l’odeur des insectes pour savoir où concentrer leurs efforts. Ceux qui creusent à la recherche de papillons de nuit possèdent des griffes plus courtes et plus émoussées que ceux ne se rendant pas sur ce type de sites.

    PHOTOGRAPHIE DE Photographs by Steven Gnam

     

    LA TERRE DES GRIZZLIS AVANT TOUT

    Afin d’observer les ours dans un autre écosystème, nous nous rendons dans la chaîne Absaroka, à neuf heures de route du parc national des Glaciers. L’un des sommets, qui culmine à un peu plus de 4 000 mètres, attire une modeste quantité d’alpinistes. Et, bien sûr, des ours.

    Pour emprunter la route sinueuse qui mène au sommet, vous devez disposer d’un véhicule à quatre roues motrices doté d’une grande capacité de franchissement. À un peu plus de 3 300 mètres, sur un sommet, se trouve une plaine avec vue sur la montagne. Steven Gnam et moi y avons campé quatre jours. Une nuit, des vents de 60 kilomètres par heure ont secoué nos véhicules. Il n’existe aucun sentier balisé, et la route principale qui longe la crête est parsemée de lit d’ours, des endroits où les animaux ont gratté le sol pour dormir, ainsi que d’excréments pleins d’ailes de papillons de nuit. La seule trace d’humanité est le chemin de terre et un panneau indiquant « ATTENTION : FORTE DENSITÉ D’OURS DANS CETTE ZONE ».

    Lors d’une randonnée, nous avons grimpé le long d’un cours d’eau, et, en raison de la configuration du terrain, nous n’avons aperçu un énorme ours mâle qu’à une distance de 70 mètres. Il avait l’air endormi, à moitié couché sur le sol, mais ses oreilles se sont dressées lorsqu’il a humé l’air.

    Une neige légère tombe sur un grizzli endormi. Ces gros mammifères creusent un trou entre les rochers ou dans la terre pour y former un lit d’ours et s’y blottissent pour dormir. Ils peuvent être assez méticuleux, enlevant toutes les pierres saillantes de leur lit et laissant un creux lisse.

    PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

    « Il nous montre qu’il n’est pas très inquiet », commente Steven Gnam. « Mais nous devons continuer à avancer ». Après une montée rapide, nous avons filtré de l’eau dans un champ de neige, découvrant des poils et excréments d’ours un peu partout. Je n’ai jamais ressenti aussi clairement que je me trouvais sur le territoire d’une autre créature.

    Nous avons commencé à ressentir l’altitude, la même sensation que si nous venions de manger de la glace, qui s’est ensuite transformée en mal de tête. La vue au sommet en vaut la peine, l’ensemble du parc de Yellowstone s’étalant devant nous, encadré par les lointaines montagnes de la chaîne des Tétons. Sur le côté ouest du pic, en contrebas, nous apercevons deux grizzlis. L’un fait la sieste ; l’autre creuse le talus à la recherche de papillons de nuit.

    Au coucher du soleil, un ourson monte sur le dos de sa mère pour avoir une meilleure vue : un grizzli mâle solitaire marche plus bas. Les mères doivent rester vigilantes face aux mâles agressifs. Les oursons apprennent de leur mère à chercher des Euxoa auxiliaris, un comportement qui se transmet de génération en génération.

    PHOTOGRAPHIE DE Steven Gnam

    Durant notre séjour, nous avons croisé des dizaines d’ours. La plupart d’entre eux se trouvaient au loin, cherchant des papillons de nuit. Quelques-uns se sont enfuis lorsque nous nous sommes approchés suffisamment près pour qu’ils puissent nous voir et nous sentir.

    Je repense aux paroles de Kari Kingery, qui m’a expliqué que les membres de la tribu, traditionnellement, considéraient la Terre « comme celle du grizzli avant tout ». Ici, c'est véritablement ce que l'on ressent.

    C’est pourquoi il est « important d’honorer et de respecter les grizzlis, et de vivre en paix avec eux », conclut Kari Kingery. Pour leur bien, et le nôtre.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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