Ce scientifique a une mission : sauver les dauphins roses de l’Amazone

Fernando Trujillo, un biologiste colombien, travaille depuis plus de trente ans pour protéger les botos, ou dauphins roses de l’Amazone, qui sont confrontés à la hausse importante des températures des eaux de la région.

De Cynthia Gorney
Publication 7 mai 2024, 19:18 CEST
Fernando Trujillo tient le nez d’un dauphin rose de l’Amazone pour permettre à son équipe de le ...

Fernando Trujillo tient le nez d’un dauphin rose de l’Amazone pour permettre à son équipe de le mesurer et de l’examiner avant de le remettre à l’eau. Ce biologiste marin colombien travaille depuis plus de trente ans pour protéger les dauphins d’eau douce.

PHOTOGRAPHIE DE Thomas Peschak

En septembre dernier, Fernando Trujillo a reçu plusieurs appels de ses collègues scientifiques qui souhaitaient l’alerter de la situation alarmante dans le lac Tefé, au Brésil : après un été 2023 particulièrement brutal, le cours d’eau amazonien avait atteint des températures record, bien supérieures à tout ce qui avait été enregistré auparavant, et comme ils le craignaient, les botos, ou dauphins roses de l’Amazone, étaient désormais en grave danger. « Trois dauphins morts », se souvient Trujillo. « Puis cinq dauphins morts. Puis soixante-dix, tout ça en une seule journée. »

Pour Trujillo, biologiste marin colombien, explorateur National Geographic et défenseur mondial des dauphins d’eau douce, cette tragédie doit impérativement servir de leçon et alerter quant à la vulnérabilité de ces animaux emblématiques de Tefé. En l’espace de quelques jours, 157 dauphins, soit 10 % de la population du lac, sont morts dans cette eau surchauffée dont la température approchait les 39 °C. Deux mois plus tard, alors que les scientifiques continuaient d’enquêter afin de déterminer la cause exacte de ces nombreux décès, le stress thermique semblait constituer l’explication la plus probable. Selon Trujillo, l’attention soudaine portée à ces nombreuses morts pourrait permettre au grand public de mieux saisir l’éventail de menaces, telles que la perte d’habitat, les eaux contaminées, la surpêche, mais aussi l’abattage pur et simple, qui mettent la survie des dauphins d’eau douce en péril dans les quatorze pays où ils ont été observés.

L’engagement du biologiste remonte à la visite de l’océanographe Jacques Cousteau dans son université, alors qu’il n’était encore qu’étudiant : « Je lui ai demandé quel sujet il serait important d’étudier, et il m’a répondu : "Les dauphins". C’était un peu comme un ordre. » 

Aujourd’hui, dans le cadre de la Perpetual Planet Amazon Expedition de National Geographic et Rolex, une série de projets de recherche scientifique visant à explorer le bassin fluvial de l’Amazone, Trujillo aide également à coordonner les engagements internationaux en matière de conservation, tels que la Déclaration mondiale pour les dauphins d’eau douce. « Le point à retenir, c’est que les dauphins ne sont pas les seuls concernés. Les rivières et les 1,5 milliard de personnes qui y vivent le sont aussi. Pour moi, les dauphins créent le lien entre le grand public et tous les problèmes auxquels la région est confrontée. Et le grand public nous écoute. »

Cet article est le fruit d'un partenariat avec Rolex, qui s'associe à la National Geographic Society dans le cadre d'expéditions scientifiques visant à explorer, étudier et documenter les changements qui affectent les régions les plus singulières de notre planète.

Il a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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