Sauver Venise de la montée des eaux pourrait mettre en péril sa biodiversité

À Venise, un système de barrage baptisé Mose protège la ville des marées dévastatrices, de plus en plus récurrentes en raison du changement climatique : un projet efficace qui pourrait mettre la lagune en danger en détruisant les marais qui la composent.

De Frank Viviano
Publication 28 juil. 2022, 11:16 CEST
La porte principale du Palazza Ducale, ou Palais des Dosges, à Venise le 13 novembre 2019. Au cours ...

La porte principale du Palazza Ducale, ou Palais des Dosges, à Venise le 13 novembre 2019. Au cours de la nuit précédente, la deuxième plus grande marée jamais enregistrée a submergé des parties de la ville sous 2 mètres d'eau.

PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello

VENISE, ITALIE – L’inondation cataclysmique du 12 novembre 2019 s’est abattue sans prévenir sur la place Saint-Marc de Venise, en Italie, vers 6 heures du matin. Deux heures plus tard, la montée des eaux a commencé à s’atténuer à environ 1 mètre au-dessus du niveau normal de la mer ; environ 90 % de la ville n’était donc pas touchée. Gros soulagement pour les Vénitiens : ce n’était qu’une nouvelle acqua alta, une marée haute, légèrement désagréable.

Ce calme a duré jusqu’à 16 heures, juste avant la tombée de la nuit. Puis les sirènes se sont mises à retentir et, en moins d’une heure, les places anciennes et les allées étroites qui bordent les 40 kilomètres de canaux de la ville ont disparu sous de violents torrents d’eau de mer. « Ce n’était pas une simple marée », raconte Marco Malafonte, copropriétaire d’une société de gestion immobilière avec sa femme, Caroline Gucchierato. « C’était une vague colossale, quelque chose que nous n’avions jamais vu auparavant. Un tsunami. »

Le couple s’est alors séparé pour partir rejoindre différentes équipes de secours mise en place. Dans le quartier de Saint-Marc, l’une des zones les plus basses de Venise, Caroline est venue en aide à une touriste française âgée qui se trouvait dans la crue jusqu’au cou, coincée contre un mur de pierre. Elle avait perché son petit-fils en bas âge sur un rebord, le retenant jusqu’à l’arrivée des secours. Les vaporettos, les emblématiques autobus aquatiques vénitiens de 25 mètres de long, « ont été projetés sur les passerelles et les ponts comme de simples jouets pour enfants », se souvient Marco.

La place Saint-Marc est l'une des zones les plus basses de Venise, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux marées hautes.

PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello

À 20 heures, la marée a atteint les 2 mètres ; 85 % de la ville était alors submergée. Il s’agissait de la deuxième plus forte marée jamais enregistrée à Venise, dépassant de près de 20 centimètres la taille moyenne de ses habitants.

Avant que la crise climatique mondiale ne commence à prendre de l’ampleur dans les années 1970, cette terrible nuit de novembre aurait pu être considérée comme une catastrophe exceptionnelle. Mais en 2022, Venise est désormais un véritable exemple des effets du changement climatique. Avec l’augmentation du niveau de la mer dans le monde entier, l’occasionnelle acqua alta destructrice, qui n’avait lieu que quelques fois par siècle avant les années 2000, est devenue habituelle. Sur les vingt-cinq pires acque alte enregistrées à Venise au cours des cent dernières années, dépassant toutes les 1,5 mètre, plus de la moitié ont eu lieu après décembre 2009.

Cette situation a incité les autorités vénitiennes à dépenser des milliards d’euros pour construire une série de murs mobiles destinés à empêcher les hautes eaux de pénétrer dans la ville. Appelé Mose en italien, en référence à Moïse, le système est en service et semble fonctionner. En effet, Mose sépare temporairement la ville de la mer, protégeant toute la lagune vénitienne des marées menaçantes du nord de la turbulente mer Adriatique. Cette expérience technique audacieuse est un ultime effort pour éviter qu’un véritable désastre ne s’abatte sur l’une des villes les plus belles et les plus fragiles du monde. Ce projet présente toutefois de graves risques environnementaux pour les marais d’eau salée de la lagune, tout aussi fragiles et déclinants, dont la structure protectrice et la biodiversité alimentent la vie de Venise depuis 1 800 ans.

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    Ce navire, appelé le Jack-up, a été créé pour installer et entretenir les portes de Mose.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello

    MOSE : PROJET ET FONCTIONNEMENT

    Mose a commencé à prendre forme en 1987. Ce système de barrières mobiles est officiellement appelé Modulo Sperimentale Elettromeccanico (module expérimental électromécanique), mais son acronyme en italien évoque Moïse, le prophète de la Bible qui a ouvert la mer Rouge, permettant aux Israélites d’échapper à la captivité en Égypte.

    Le projet a mobilisé certaines des plus grandes entreprises de construction d’Europe, sous la direction d’un consortium appelé Venezia Nuova (Nouvelle Venise) et parrainé par le gouvernement italien. À ce jour, son coût s’élève à 6 milliards d’euros, alors que le budget initial était estimé à 4,7 milliards d’euros. Ce montant est sujet à de nombreuses controverses en Italie, tout comme les scandales politiques et la longue série de pauses dans les travaux en raison de dettes impayées.

    En 2014, Giorgio Orsoni, alors maire de Venise, a été arrêté pour avoir accepté plus d’un demi-million d’euros de contributions électorales illégales de la part de Venezia Nuova en échange d’une influence présumée dans l’attribution des contrats. Bien que la justice ne soit pas parvenue à trancher, Orsoni et vingt-quatre membres du conseil municipal ont démissionné de leurs fonctions à la suite de l’affaire.

    Un chercheur du Centre national de recherche (CNR) étalonne une machine de contrôle de la qualité de l'eau de mer. Alors que les marées montent et inondent Venise de plus en plus souvent, cet organisme public utilise la ville comme modèle pour les inondations côtières en Méditerranée.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello

    Le ministère italien des Infrastructures et des Transports, en collaboration avec le consortium, a commencé à fabriquer les composants du système en 2003. L’installation sur site a débuté en 2008. L’objectif à long terme est de protéger Venise au moins jusqu’à la fin du siècle, lorsque le niveau de la mer devrait avoir augmenté d’un demi-mètre supplémentaire. Mose ne sera pas pleinement opérationnel avant décembre 2023, mais à la fin de 2020, ses barrières, partiellement achevées, étaient prêtes à être testées en conditions réelles.

    Le cœur fonctionnel du projet est un ensemble de quatre gigantesques barrières anti-inondation qui enjambent trois bouches de communication entre la lagune et mer Adriatique. Les deux plus grandes barrières, composées respectivement de vingt-et-une et vingt portes en acier, sont séparées par un centre de contrôle situé sur une île artificielle et s’étendent sur près d’1 kilomètre à travers l’entrée du Lido, à l’est des îles principales de la ville de Venise. Chacune est équipée d’une écluse qui permet aux petits bateaux de quitter ou d’entrer dans la lagune lorsque la barrière est levée.

    Un troisième ensemble de dix-neuf portes a été installé à 12 kilomètres au sud, dans le bras de mer de Malamocco d’une profondeur de 14 mètres, où une écluse adjacente beaucoup plus grande permet aux cargos et aux navires industriels d’accéder à la lagune pendant les marées hautes. Le quatrième ensemble, avec dix-huit portes, se trouve près du port de Chioggia, à la limite sud de la lagune, avec une double écluse pour les bateaux de pêche, les bateaux de plaisance et les navires de secours.

    La tour de recherche Acqua Alta a été installée en janvier 1970 au large du golfe de Venise par le CNR, pour mener des expériences et des recherches scientifiques. La prévision des marées pour les autorités vénitiennes provient de cette station ; cela leur permet de décider du moment où les murs de Mose doivent être relevés.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello

    L’aspect le plus expérimental de Mose est le fait que chacune de ses portes de 10 tonnes est cachée au fond de la mer, ne sortant qu’en cas d’alerte de marée. Elles sont actuellement programmées pour être soulevées automatiquement par 156 charnières électroniques (deux par porte) à chaque fois que le niveau de la mer s’élève de 1,1 mètre. Les charnières pompent de l’air comprimé dans les portes et les élèvent à leur hauteur maximale de 3 mètres au-dessus de la surface de l’eau en 30 minutes. Une fois le danger écarté, elles sont remplies d’eau et redescendent dans leur boîtier sous-marin.

    Mose a été activé pour la première fois le 3 octobre 2020 afin de faire face à une marée supérieure à 1,2 mètre. Les résultats ont été spectaculaires et ont permis de dissiper une bonne partie de la critique la plus courante à l’égard du projet, à savoir le doute quant à son bon fonctionnement. En fait, pour la première fois dans sa longue lutte contre les hautes eaux, Venise est restée étonnamment sèche. Au cours des vingt mois suivants, ses barrières ont été levées trente-trois fois dans le cadre de tests allant de 30 à 92 minutes, et les résultats ont été tout aussi positifs. « Les barrières sont prêtes. Elles protègent absolument Venise », a affirmé Elisabetta Spitz, haut-commissaire de Mose, lors d’une interview donnée à National Geographic le 16 mai 2022.

     

    LES RISQUES D’UN TEL PROJET

    Le vaporetto qui transporte les passagers depuis la place Saint-Marc navigue vers l’est, le long des deux plus grandes zones concernées par Mose et du centre de commandement de haute sécurité situé sur l’île artificielle qui les sépare. Les portes elles-mêmes sont cachées dans les profondeurs, mais leur infrastructure opérationnelle terrestre, composée de groupes de compresseurs géants, d’entrepôts et d’immeubles de bureaux, remplit l’horizon.

    Ce marais d'eau salée naturel autour de la lagune vénitienne présente des rives de forme irrégulière et des canaux internes sinueux, essentiels pour absorber les marées hautes.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello, National Geographic

    Une équipe de quatre scientifiques de l’université de Padoue spécialisés dans la recherche marine me rejoint au quai de Punta Sabbioni, près de l’extrémité de la péninsule de 19 kilomètres de long, et d’à peine 1 mètre de haut, qui sépare l’Adriatique de l’extrémité nord de la lagune. À l’ouest se trouvent les champs de Sant’ Erasmo, l’île-jardin fertile qui fournit à Venise ses meilleurs artichauts, courgettes et tomates. Nous montons à bord d’une petite vedette, pilotée par l’ingénieur hydraulique Alvise Finotello, qui nous transporte jusqu’au marais d’eau salée de San Felice. Nous enfilons nos bottes et descendons à terre.

    À marée basse, par un matin ensoleillé du mois de mai, San Felice est un champ aéré de salicornes, de limonium et d’autres plantes estuariennes qui ondulent sous la brise matinale. Les eaux de la lagune se sont retirées dans un réseau de canaux étroits grouillant de petits poissons, de crabes et d’herbes marines. En début de soirée, l’ensemble du marais sera entièrement submergé par la marée, sa flore et sa faune s’affairant à capter les nutriments nécessaires à leur santé, tout comme celles de la lagune.

    C’est ce petit univers qui est menacé par Mose : celui de la végétation « halophyte », des plantes adaptées au sel qui passent une partie de la journée sur terre et une autre sous l’eau, où elles sont nourries par les nuages de sédiments des marées qui se retrouvent bloquées lorsque les barrières sont en place. Les sédiments permettent aux plantes de se développer et, ce faisant, de renforcer les bancs de sable et la structure de la lagune, ce qui lui permet d’exister. Les marais d’eau salée sont de « hauts lieux de biodiversité », selon D’Alpoas ; sans eux et les écosystèmes qu’ils favorisent, la lagune mourrait. Ils jouent également l’un des rôles les plus importants de la nature dans la lutte contre le changement climatique.

    « Elles sont extraordinairement efficaces pour capturer le dioxyde de carbone et le stocker dans le sol sous forme de carbone organique », explique le géologue Massimiliano Ghinassi. « Un kilomètre carré de marais vénitiens élimine chaque année 370 tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère terrestre : un rythme cinquante fois supérieur à celui des forêts tropicales », comme celles de l’Amazonie.     

    Finotello, l’ingénieur hydraulique Davide Tognin et le chef d’équipe Andrea D’Alpoas, ingénieur environnemental et spécialiste de la lagune, me donnent des explications, tandis que Ghinassi insère un long outil cylindrique à manche en T dans le sol spongieux. Le mélange interdisciplinaire d’experts est volontaire, selon D’Alpoas. « Éliminer les cloisons qui séparent la science pure de l’ingénierie apporte des perspectives différentes dans notre travail, et donc de meilleurs résultats. »

    Les hippocampes comme cette espèce de musée ont été réintroduits dans les herbes du lagon après avoir été décimés par l'élevage d'une palourde invasive.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello, National Geographic

    Avec précaution, Ghinassi remonte l’outil chargé d’un échantillon du sol du marais. « C’est la biographie de San Felice il y a environ 500 ans », dit-il en montrant l’extrémité la plus profonde de l’échantillon, qui est fortement striée de nuances de gris, de brun et de rouge. « Il enregistre l’évolution du marais, ainsi que la flore et la faune qu’il a accueillies, de manière très détaillée. L’extrémité supérieure, plus récente, est riche en débris végétaux recouverts d’un drapé de boue déposé par la marée haute, une fenêtre sur le processus d’extraction du carbone. »

    Spécialiste de la sédimentologie marine, c’est-à-dire de l’interaction entre la mer et le sable, la vase et l’argile qui l’entourent, Ghinassi peut lire une bonne partie de son histoire à l’œil nu, et l’examiner de plus près dans son laboratoire universitaire à l’aide d’instruments avancés d’analyse des sols. Au cours des vingt dernières années, il a effectué de tels travaux en Norvège, en Turquie, au Soudan, en Éthiopie, en Érythrée, en Grèce, en Écosse, en Angleterre, en Espagne et aux États-Unis, ce qui illustre bien le caractère mondial des problèmes auxquels est confronté le milieu marin.

    L’équipe de Padoue évalue intensément la santé des marais depuis plus de trois ans, et leurs conclusions ne sont pas encourageantes. Alors que le monde s’inquiète, à juste titre, du sort de Venise et des trésors dont elle regorge, les écologistes préviennent que son partenaire mythique qu’est la lagune pourrait déjà être en grave danger. Principalement en raison des interventions humaines irréfléchies sur les flux de sédiments de la lagune, les marais d’eau salée, qui sont vitaux pour cette dernière, n’occupent plus qu’une superficie de 41 kilomètres carrés, soit à peine un sixième des 260 kilomètres carrés qu’ils occupaient encore au 17e siècle.

     

    DÉTRUIRE UN ÉCOSYSTÈME POUR SAUVER UNE VILLE

    Dans les années 1920, les planificateurs économiques italiens ont entrepris un programme de « modernisation » qui a transformé la rive continentale de la lagune vénitienne en l’une des régions les plus industrialisées d’Italie. Des dizaines d’usines de fabrication et de raffineries ont été construites. Des canaux profonds ont été creusés dans le fond de la lagune pour accueillir de lourds cargos à destination du port de Marghera, situé à seulement 3 kilomètres à l’ouest de l’île principale de Venise, et plus récemment, d’énormes bateaux de croisière de 5 000 passagers.

    Les installations industrielles ont extrait d’immenses quantités d’eau souterraine des sédiments comprimés sous la lagune, provoquant un affaissement de 10 centimètres de Venise au cours du 20e siècle, au moment même où le niveau de la mer Adriatique augmentait de 10 centimètres. Bien que le gouvernement italien ait fermé la plupart des puits en 1970, cet affaissement est irréversible et augmente lentement.

    Ce banc de sable artificiel est construit avec des sédiments récupérés dans la voie navigable la plus profonde de la lagune de Venise.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello, National Geographic

    Désormais, les écologistes craignent que les efforts déployés par Mose pour empêcher la partie urbaine de Venise de disparaître sous les eaux n’achèvent de détruire l’écosystème qui a donné naissance à la ville et l’a fait vivre pendant quinze siècles.

    La principale menace, selon eux, est la mise en péril de l’interaction cruciale entre les marais et les courants de marée. L’équipe de Padoue a accumulé de nombreuses données sur les quinze premiers essais des barrières, en se concentrant sur San Felice et deux autres marais entre le 3 octobre 2020 et l’hiver suivant. Leur analyse suggère que les barrières pourraient réduire de 25 % l’apport annuel en sédiments aux plantes des marais, avec des effets potentiellement fatals pour l’avenir de la lagune, puisque les sédiments distribués par les marées, appelé le « budget sédimentaire », emportent les terres et les rives lagunaires existantes.

    De plus, 70 % de la sédimentation nécessaire à la lagune se produit lors d’épisodes de vents forts, qui sont précisément les moments où la barrière a davantage tendance à être levée, note Davide Tognin dans une étude connexe.

    « Il est clair que la défense de la ville de Venise et des centres habités contre les hautes eaux est une question indispensable », affirme D’Alpaos. « Nous ne remettons pas en cause cette nécessité ». Les chercheurs souhaiteraient plutôt que les barrières se lèvent à partir d’un niveau de marée un peu plus élevé : 1,3 mètre plutôt que 1,1. Selon eux, cette différence réduirait la perte de sédiments à 10 %, un niveau qui est écologiquement viable.

    Ces boîtes sont utilisées pour pêcher les crabes dans la lagune.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello, National Geographic

    Une décision finale n’a pas encore été prise sur ce sujet, indique Elisabetta Spitz. Cette dernière insiste sur le fait que l’objectif des essais actuels est de déterminer le « point optimal » pour l’ouverture des barrières. Cependant, selon elle, l’essentiel est que « Venise est une ville très délicate », un trésor de monuments historiques, d’art et de culture. « Elle ne peut pas risquer un autre événement comme celui de novembre 2019. »

    « Oui, il y aurait encore des inondations » à 1,3 mètre, affectant peut-être jusqu'’à la moitié de la ville, concède D’Alpaos. « Mais une grande partie pourrait être contrôlée par des mesures complémentaires, comme un système permanent de drainage des eaux pluviales sur la place Saint-Marc et le rehaussement des trottoirs pour piétons dans les zones plus basses. »

    Après des milliards d’euros de dépenses publiques et des dizaines d’années de travail sur Mose, il ne fait aucun doute que tout compromis sur la protection qu’il peut conférer à Venise générera une éprouvante acqua alta politique. Compromettre la santé fragile des marais amènera également à une catastrophe. « Si Mose est utilisé trop souvent et relevé pendant trop longtemps, les marais mourront », alerte clairement D’Alpaos.

    Il est impensable que Venise, la Sérénissime, soit entourée d’une lagune morte et stagnante.

    La Venise du 21e siècle est un rêve ancien plongé dans un cauchemar apocalyptique. Elle n’est pas la seule à être confrontée au terrible défi de l’élévation du niveau de la mer et du changement climatique, comme l’a fait remarquer un récent rapport de l’Oceanography Society. Mais en raison de sa notoriété, la ville peut servir de signal d’alarme, et les efforts qui y sont entrepris pour faire face à une crise existentielle « pourraient être l’exemple qui poussera le monde à s’empresser d’agir ».

    Une vue aérienne de l'île de Burano dans la lagune vénitienne.

    PHOTOGRAPHIE DE Marco Zorzanello, National Geographic

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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