Nikon Small World : saurez-vous deviner ce que montrent ces macrophotographies ?
Les lauréats du 51e concours annuel Nikon Small World nous révèlent certains des plus minuscules et plus beaux aspects du monde naturel.

Des sphères de colonies d’algues du genre Volvox enfermées dans une gouttelette d’eau. Une colonie mesure généralement quelques millimètres de diamètre à peine mais peut se composer de dizaines de milliers de cellules individuelles. Découvertes par Antonie van Leeuwenhoek en 1700, ces algues sont omniprésentes dans l’eau douce.
On dit que la beauté se trouve dans l’œil de celui qui regarde. Mais tant de choses échappent à ce dernier… Aux plus petites échelles, notre monde revêt une qualité presque extraterrestre. La microphotographie permet de révéler les merveilles cachées du monde naturel, d’en illuminer jusqu’aux moindres détails.
Depuis plus de cinquante ans, le festival Nikon Small World met à l’honneur l’art de la microphotographie. Parmi les images lauréates cette année, certaines défient l’imagination.
Arrêtons-nous sur l’image fascinante en haut de cette page. S’agit-il de frai translucide de grenouille ou bien de perles de mucus vertes ? Eh bien, rien de tout cela. Il s’agit d’un gros plan sur des algues sphériques microscopiques piégées dans une goutte d’eau. Chose incroyable, chaque sphère verte est une colonie pouvant compter jusqu’à 50 000 cellules. Cette image, prise par l’ingénieur chimiste Jan Rosenboom, a terminé à la deuxième place du concours. Et l’on comprend facilement pourquoi.
D’autres images frôlent le surréalisme. Une photographie montre ce qui ressemble clairement à la pince d’un crustacé couverte d’un épais duvet de poils orange vif. Il s’agit en fait d’un gros plan sur un coléoptère.

L’image primée de Zhang You montre un charançon du riz en plein vol face à un grain de riz. La bouche de l’insecte se situe à l’extrémité de son long rostre, qu’il utilise pour percer et creuser les grains — soit pour s’en nourrir, soit pour y pondre ses œufs.
La mise en lumière de la complexité cachée de la nature est peut-être l’expression la plus aboutie de la microphotographie en tant qu’art. La photo lauréate cette année, un charançon du riz (Sitophilus oryzae) semblant prendre son envol depuis un grain de riz, en est une illustration parfaite. Les charançons du riz sont de minuscules fléaux agricoles connus pour s’attaquer aux semences, comme le riz, et pour pondre leurs œufs à l’intérieur des grains. Sur ce cliché pris par le photographe chinois Zhang You, le charançon est montré à l'échelle réelle, ce qui met l’accent sur la modestie de sa stature tout en lui conférant tous ses traits de fléau, ce qu’il est véritablement, un agent ailé de la destruction.
L’image, qui a nécessité deux semaines de travail, met en lumière « la magnificence et la fragilité des insectes », pour reprendre les mots de Zhang You, qui ajoute qu’il espère que ses images « contribueront à la protection et à la valorisation des insectes ainsi qu’à la préservation de l’écologie terrestre ».
Sur les 1 925 photos soumises cette année, Nikon en a retenu soixante-et-onze pour leur originalité, leur contenu informatif, leur maîtrise technique et leur beauté visuelle. Parmi elles figurent notamment le réseau vasculaire d’une souris embryonnaire ou encore des grains épineux de pollen de mauve à la fois en germination et parasités par un champignon.
Découvrez quelques-unes des images les plus marquantes du concours de cette année.

Vaisseaux sanguins dans un membre de souris embryonnaire. Les souris ont beau être plus petites que les humains, leur système vasculaire n’en est pas moins infiniment complexe. À l’aide d’une teinture fluorescente, les scientifiques peuvent révéler les chemins empruntés par les vaisseaux sanguins.

Du pollen de mauve illuminé au moment de sa germination au niveau de l’extrémité visqueuse du pistil d’une fleur alors même qu’un champignon parasitique l’attaque. Les boules de pollen pointues sont emprisonnées dans les filaments bleus du champignon.

Les trichomes du tournesol sont des excroissances semblables à des poils qui couvrent la surface de la plante. Certains de ces poils servent de mécanisme de défense chimique et produisent des composés qui repoussent les prédateurs.

Cette image composée montre les cornes thoracique et céphalique d’un mâle de l’espèce Golofa porteri, un membre de la famille des scarabées rhinocéros. À voir la luxuriante touffe de poils dorés sur la corne de ce coléoptère, on imagine mal que ces insectes utilisent ces excroissances comme des armes lorsqu’ils se battent pour des femelles, et pourtant…

Un cristal de quartz avec des filaments de goethite. La goethite jaune ressemble à une toile d’araignée emprisonnée à l’intérieur de la pierre. En raison de sa couleur de miel, elle sert parfois de base pour créer un pigment ocre.

Cette image révèle les vaisseaux sanguins du cerveau d’un poisson-zèbre. C’est l’un des animaux les plus fréquemment utilisés en science, ce qui signifie que la plupart de ce que nous savons sur la biologie des autres animaux, y compris la nôtre, vient en partie de l’étude de ces poissons minuscules et transparents.

Un tardigrade, teinté avec un colorant fluorescent pour révéler ses organes internes. En haut à droite de l’image, la structure buccale du tardigrade conduit au pharynx, qui apparaît comme une perle rouge éclatante. Enfin, la structure lumineuse et cotonneuse à l’intérieur du tardigrade est son estomac.

Cette image fluorescente montre les pattes épineuses d’un copépode, un crustacé microscopique que l’on trouve presque partout où il y a de l’eau sur Terre. On en connaît 13 000 espèces, mais elles sont si petites, si omniprésentes et si variées qu’il s’agit très probablement d’une grossière sous-estimation de leur diversité réelle.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.
