Balade à Tokyo, quartier par quartier

Plongez dans l’une des mégapoles les plus peuplées du monde, mais aussi l’une des plus riches, sûres et créatives. Entre mysticisme, ultramodernité et population vieillissante, les quartiers de la ville reflètent les réalités socio-économiques du pays.

De Rédaction National Geographic
Publication 4 avr. 2019, 16:11 CEST
Golden Gai, à Shinjuku, compte des centaines de bars minuscules. C’est l’un des quartiers de loisirs ...
Golden Gai, à Shinjuku, compte des centaines de bars minuscules. C’est l’un des quartiers de loisirs les plus denses du monde. Là, les Tokyoïtes et les touristes chantent à tue-tête jusque tard dans la nuit les grands succès de karaoké. Ce passe-temps reste parmi les plus populaires chez les Japonais.
PHOTOGRAPHIE DE David Guttenfelder

UGAMO - LE QUARTIER DES VIEUX BIEN VIVANTS

Dans ce quartier, situé dans le nord de Tokyo, l’âge moyen est élevé. Sweat-shirts, colliers, ustensiles de cuisine, matériel orthopédique, cannes, genouillères ou protections pour adulte trônent sur des portants installés en pleine rue. Une foule de personnes âgées s’y presse en riant, discutant, criant dans des téléphones portables. On loue souvent Tokyo pour sa vigueur, sa jeunesse et son dynamisme économique. Mais la réalité démographique rattrape les quartiers de la capitale. Le Japon est le pays du monde avec la population la plus âgée. En 2035, plus du quart des habitants de Tokyo auront plus de 65 ans.  

 

CHUO : DIVERSITÉ AU CŒUR DE LA VILLE

À Tsukiji, le plus grand marché aux poissons du monde, un employé dispose des thons surgelés pour la vente aux enchères du matin. Une coupe au niveau de la queue permet aux acheteurs d’évaluer la qualité de chacun des thons.
PHOTOGRAPHIE DE David Guttenfelder

Ce quartier du long de la baie de Tokyo est peut-être l’un des plus cosmopolites. Un nombre non négligeable de familles de Coréens et de Chinois habitent ici depuis plusieurs générations. En 2018, un Tokyoïte sur dix entre 20 et 29 ans n’était pas japonais. Mais ces groupes se sont rapidement fondus dans la vaste ville, et la diversité, quelle que soit sa forme, reste un sujet délicat au Japon. L’endroit est également célèbre pour ses jardins Hama-rikyu. Un havre d’impeccables pelouses et de parterres, avec des bosquets de pins noirs du Japon, des lilas des Indes et des cerisiers, au bord du fleuve Sumida. On peut aussi y découvrir Tsukiji, le plus grand marché de poisson du monde (voir la photo). Il sera malheureusement fermé à l’automne 2019 pour être installé à l’écart du centre-ville.

 

ASAKUSA - UN NOUVEAU TYPE D’URBANISME

Les toits du centre touristique, ouverts en 2012 et dessinés par l’architecte Kengo Kuma, également en charge de la construction du stade olympique des Jeux de Tokyo 2020, offrent la meilleure vue sur le quartier d’Asakusa, situé dans le nord-est de la ville. Ici, le présent et le passé se mêlent en harmonie. On peut notamment contempler Senso-ji. Ce tentaculaire ensemble de temples bouddhistes n’est pas moins impressionnant que la ville elle-même. Pèlerins et touristes le visitent par millions chaque année. À l’est, un bâtiment noir et bas se dresse sur la rive opposé du fleuve Sumida. C’est une dépendance du siège mondial des célèbres brasseries Asahi. L’énorme panache doré qui la surmonte, censé représenter une flamme, est ironiquement surnommé « la crotte dorée » par la population du quartier.

 

YURAKUCHO : LE QUARTIER DES AFTER WORK

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    Des restaurants et des izakaya (bars), sous une voie ferrée du quartier de Yurakucho. Les quartiers de loisirs de Tokyo bénéficient des traditions de la culture d’entreprise japonaise. Les soirées alcoolisées après le travail sont courantes.
    PHOTOGRAPHIE DE David Guttenfelder

    Routes et trains bondés, ainsi que soirées alcoolisées rythment la vie de Yurachuko, dans le sud-est de Tokyo. C’est un quartier commerçant, dédié aux loisirs, où l’on croise de nombreux izakaya. Ces établissements sont l’équivalent des bistrots ou des bars à vin français. Les salariés viennent s’y alcooliser, souvent jusqu’à l’excès, après le travail. La culture japonaise stricte, ordonnée et organisée, ainsi que les journées de travail à rallonge, créent un cadre de vie stressant. Parce qu’il permet de décompresser, le passage par les izakaya revêt ainsi un caractère quasi obligatoire dans la culture d’entreprise japonaise.

     

    MINAMISENJU : OÙ L’ON SOUFFRE POUR LA DIVINITÉ

    En juin, à Minamisenju, dans le nord-est de Tokyo, c’est la saison des festivals. Des haut-parleurs fixés à des poteaux téléphoniques diffusent de la musique traditionnelle — flûtes, cordes et tambours. On fête Susanoo, le dieu de la tempête. Chaque quartier a sa divinité propre et procédera à ce genre d’hommage. Pour ces festivités, des prêtres shinto transportent leur idole dans un mikoshi, un petit temple portatif. Le fétiche porté en cortège dans tout le secteur, qui est censé porter bonheur et raviver la foi ancienne, aboutit dans un sanctuaire pour le reste de l’année. La fatigue du portage laisse un souvenir aux prêtres : les dako, de petites callosités qui se forment au niveau de la nuque.

     

    Dans le numéro d’avril 2019 du magazine National Geographic, un reportage dans le cœur de Tokyo.

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