La tribu des Makah doit-elle reprendre la chasse à la baleine ?

Le gouvernement fédéral américain semble prêt à autoriser la tribu native des Makah à reprendre la chasse à la baleine, une pratique culturelle centrale qui reste très controversée.

De Emma Marris
Publication 8 juil. 2022, 17:14 CEST
shi-shi-beach-makah

Pour se rendre à la plage de Shi Shi, un endroit d'une beauté exceptionnelle dans le parc national Olympique au nord-ouest de l'État de Washington, il faut emprunter un sentier qui part de la réserve Makah. La mer et la chasse à la baleine sont au cœur de la culture et de l'histoire des Makah.

PHOTOGRAPHIE DE Matthew Ryan Williams, The New York Times, Redux

Depuis dix-sept ans, les Makah, une nation tribale du nord-ouest de l’État de Washington, aux États-Unis, attendent que le gouvernement fédéral décide s’ils peuvent ou non reprendre la chasse à la baleine, qui est au cœur de leur culture. Les lois qui protègent les espèces menacées et les mammifères marins les ont empêchés de chasser cet animal, bien que la population qu’ils veulent chasser se soit reconstituée.

Le 1er juillet, le gouvernement fédéral a publié un projet d’étude d’impact environnemental suggérant que l’autorisation sera probablement accordée dès l’année prochaine. Le rapport présente une décision « préférée » qui lève les interdictions de chasse prévues par la loi sur la protection des mammifères marins Marine Mammal Protection Act pour un maximum de douze baleines tous les six ans. Des restrictions supplémentaires concernant le moment et le lieu de la chasse sont également prévues. Toutefois, la décision finale ne sera pas prise avant plusieurs mois.

D’une certaine manière, l’opposition farouche à laquelle les Makah se sont heurtés dans leur quête de reprise de la chasse à la baleine reflète le succès du mouvement de protection de l’environnement. Le slogan « Save the Whales » (« Sauvez les baleines ») des années 1970 a permis de rallier des soutiens pour empêcher leur extinction, mais a également fait de ces cétacés des sortes de divinités culturelles. Cependant, de nombreux défenseurs de l’environnement sont aujourd’hui plus ouverts à l’idée de respecter les droits des autochtones et de s’appuyer sur leurs connaissances. Grâce à ce changement, les Makah espèrent que écologistes leur rendront leur droit à la baleine, un droit qu’ils souhaitaient conserver et qu’ils avaient négocié dans leur traité de 1855.

J’ai visité la réserve Makah au printemps. C’est sans doute l’un des plus beaux endroits de la planète, couvert de fougères et de mousse, avec des falaises imposantes, des îlots battus par les vagues, des conifères dont les sommets sont enchevêtrés dans des nuages bas, et une odeur de sel omniprésente dans l’air. L’économie des Makah repose sur la pêche.

Ils se sont toujours tournés vers la mer pour satisfaire leurs besoins matériels et spirituels. Lorsque le gouverneur territorial Isaac Stevens a demandé à la tribu quelles zones elle souhaitait réserver, le chef Ćaqa·wiƛ (prononcé tsuh-ka-wihtl) a répondu : « Je veux la mer. C’est elle, mon pays. » Avant l’arrivée des Européens, les Makah faisaient commerce du flétan, des peaux de phoques et de l’huile de baleine dans tout le Nord-Ouest du Pacifique. L’huile de baleine était mesurée au bec du pélican. Les baleiniers makah chantaient aux animaux qu’ils poursuivaient, leur demandant de se donner au peuple. Lorsqu’une baleine était tuée et remorquée sur le rivage, elle était accueillie et remerciée avec cérémonie. Des plumes d’aigles étaient posées sur sa tête.

Pendant la chasse de 1999, Theron Parker, harponneur Makah, regarde une baleine grise plonger à Neah Bay, dans l'État de Washington. Les Makah ont tué une seule baleine cette année-là, la seule depuis 1928.

PHOTOGRAPHIE DE Duncan Livingston, The News Tribune, AP Images

Mais une fois que les Européens se sont lancés dans la chasse à la baleine, celle-ci a considérablement réduit les populations de ces mammifères. En réaction, les Makah ont volontairement cessé cette activité en 1928, près de vingt ans avant que de nombreux pays n’acceptent de se conformer à la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, qui interdit la chasse commerciale et fixe des limites de prises pour la chasse de subsistance.

C’était la bonne chose à faire, mais cela a eu un prix.

« Lorsque vous rompez les liens qui définissent votre identité, c’est difficile », explique Timothy J. Greene, président des Makah. « Être déconnecté de nos pratiques spirituelles a un impact négatif. Imaginez une personne catholique qui ne peut pas aller à la messe. La formation et la préparation spirituelle que nous suivons [pour nous préparer à une chasse] contribuent à épanouir notre communauté, et nous aident à réellement être qui nous sommes. »

Joshua Reid est un membre de la nation native Snohomish et un professeur associé d’études et d’histoire des Indiens d’Amérique à l’université de Washington à Seattle. Il a joué le rôle de témoin expert pour la tribu lors de diverses audiences sur la question. Selon Reid, le désir des Makah de reprendre la chasse est moins une tentative de « vivre dans le passé » que de créer un « avenir traditionnel ». Tout comme les pêcheurs de la baie de Chesapeake continuent de trouver leur force et un sentiment de communauté dans la pêche au crabe, même s’ils utilisent des engins modernes, et tout comme les éleveurs américains fondent leur identité sur l’élevage de bétail destiné à la consommation, même s’ils utilisent la biotechnologie et les ordinateurs modernes, les Makah cherchent eux aussi à se connecter à leur culture, à créer un sentiment de cohésion et de fierté communautaires, et à mettre en œuvre leur relation spirituelle de longue date avec la baleine, d’une manière contemporaine, en accord avec son temps.

Lorsque le nombre de baleines grises s’est rétabli à environ 20 000 en 1995, la tribu était impatiente d’initier une nouvelle génération à la chasse à la baleine. Elle a informé le gouvernement américain de son intention de reprendre la chasse à la baleine à des fins cérémonielles et de subsistance.

En 1999, malgré les tentatives des défenseurs des droits des animaux d’interrompre la chasse, les membres de la tribu ont tué une baleine, qu’ils ont harponnée de manière traditionnelle à partir d’un canoë nommé le Colibri. La seule différence majeure avec la tradition est que, après avoir été harponnée, la baleine a également été abattue pour assurer une mort rapide. Sur la plage, les Makah ont ensuite mangé du lard frais. Un garçon de 13 ans a été cité dans le Seattle Times : « Mon grand-père m’avait raconté tant d’histoires à ce sujet. Maintenant, je sais enfin ce qu’il voulait dire. » Lors d’un potlatch, un festin cérémoniel, la baleine a été partagée avec des peuples autochtones du monde entier.

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    Puis, en 2002, un juge a décidé, dans le cadre d’une affaire portée par des militants contre la chasse à la baleine, que la tribu devait demander l’autorisation de chasser la baleine en vertu du Marine Mammal Protection Act. Les Makah l’ont fait le 14 février 2005 et ont demandé l’autorisation de chasser jusqu’à cinq baleines par an.

    Dans une lettre récente adressée aux Makah, une représentante de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), chargée d’administrer le Marine Mammal Protection Act, a estimé qu’une décision finale serait prise au « début de 2023 ». « Nous comprenons que le processus administratif a été long, et nous apprécions votre patience », a-t-elle ajouté.

    Les responsables de la NOAA ont refusé d’être interviewés, invoquant « les exigences légales de la loi sur les procédures administratives » qui, selon un porte-parole, « interdisent aux responsables de l’agence qui participent au processus décisionnel de discuter du fond de l’affaire ».

     

    DÉFENDRE LES DROITS DES TRAITÉS

    Juridiquement, l’idée que les obligations découlant d’un traité de nation à nation puissent être soumises à des réglementations fédérales semble douteuse, selon Reid. « La plupart des non-natifs comprennent mal les droits issus des traités. Les traités ne confèrent pas de droits aux natifs. Les peuples natifs se sont réservés des droits et ont étendu des droits aux non-natifs. » En d’autres termes, le traité de 1855 n’a pas créé le droit des Makah de chasser la baleine ; il a protégé un droit qui existait déjà et qui était détenu par certains membres de la tribu avant l’arrivée des Européens. Ainsi, selon Reid, l’idée même que ce droit soit supplanté par une loi sur la protection des baleines adoptée en 1972 semble absurde. « Les traités sont la loi suprême du pays », dit-il, en se référant à l’article VI de la Constitution des États-Unis.

    Malgré cela, Greene affirme que les Makah acceptent volontiers certaines « directives raisonnables », étayées par la science, concernant l’exercice de leurs droits issus de traités. « Nous avons tout intérêt à nous assurer que les stocks que nous ciblons sont durables », ajoute-t-il.

    Mais les dix-huit années d’examen administratif commencent à pousser les limites du mot « raisonnable ». Greene a passé la majeure partie de ses douze années au sein du Conseil tribal à se battre pour les droits de chasse à la baleine ainsi que d’autres droits issus de traités. Il soutient que c’est dommage, car les droits issus de traités pourraient être un « outil puissant » pour protéger la nature. Dès la fin des années 1970, un juge fédéral a écrit que si les espèces exploitées par les autochtones étaient amenées à disparaître, « le droit de prendre du poisson serait finalement réduit au droit de plonger son filet dans l’eau… et de le ressortir vide ».

    En fait, selon Greene, le traité ne protège pas seulement une ressource, telle que le saumon. « Il protège l’habitat qui abrite ce saumon. » Il aimerait que les peuples natifs et les défenseurs de l’environnement travaillent main dans la main pour utiliser les droits issus de traités comme moyen de protéger les écosystèmes terrestres et marins.

     

    CONSERVATION ET PRÉSERVATION

    La plage de Shi Shi, célèbre pour sa beauté, se trouve dans le parc national Olympique, mais le point de départ du sentier pour y accéder se trouve sur la réserve Makah. Le long du sentier, de nombreux cèdres portent sur leur tronc de longues entailles nettes de couleur orange pâle, signe que leur écorce a été récoltée pour fabriquer des paniers et autres objets traditionnels. Si seule une partie de l’écorce est prélevée, l’arbre n’en souffre pas. Si la préservation consiste à ne pas toucher aux autres espèces, ne jamais récolter d’écorce, ne jamais pêcher, ne jamais chasser les baleines, alors la conservation consiste à interagir avec les autres espèces, c’est-à-dire les planter, les soigner, les chasser et les récolter, de manière à ce qu’elles prospèrent à perpétuité.

    « Nous les gérons à long terme, non pas pour les actionnaires, non pas pour les primes du conseil d’administration, mais pour les générations futures », explique Greene. « C’est une mentalité de conservation. »

    Lorsque le nombre de baleines était dangereusement bas, un moratoire sur la chasse à la baleine était logique aussi bien du point de vue de la conservation que de la préservation. Mais maintenant que les baleines ont commencé à se reconstituer, les défenseurs de l’environnement continuent, par principe, de s’opposer à leur abattage. La Sea Shepherd Conservation Society, l’un des opposants les plus virulents à la chasse, a publié une déclaration sur la proposition de reprise de la chasse par les Makah en 2019 : « Sea Shepherd s’oppose au meurtre intentionnel de cétacés, et ce quelles que soient les circonstances. Des îles Féroé à l’Islande, du Japon à la Norvège, l’opposition de Sea Shepherd à la chasse à la baleine est catégorique et sans compromis. »

    Cette photographie prise il y a environ un siècle montre Wilson Parker, un baleinier Makah, portant une cape en peau d'ours et un harpon. Des flotteurs en peau de phoque attachés au harpon servaient à ralentir l'animal et à le fatiguer jusqu'à ce qu'il puisse être tué avec une lance.

    PHOTOGRAPHIE DE Edward S. Curtis, Makah Museum

    Will Anderson, qui était le principal plaignant dans l’affaire de 2002 qui a déclenché le processus actuel, est toujours opposé à la chasse. Il dirige aujourd’hui une association à but non lucratif appelée Green Vegan et établie à Seattle, et explique que ses raisons sont liées au bien-être des animaux, à la conservation des espèces et à son lien personnel avec ces dernières. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, Anderson a passé plusieurs hivers dans les lagons de Basse-Californie dans lesquels les baleines grises mettent bas.

    « Je sortais avec mon kayak et je flottais à leurs côtés. Je les écoutais la nuit. Je me réveillais et m’endormais avec les souffles des baleines à seulement 15 mètres de moi », raconte-t-il. « Les baleines grises, et les baleines en général, m’ont ouvert à des questions environnementales plus larges, qui sont devenues ma vie. »

    Grâce à la campagne « Save the Whales », aux nombreux reportages sur les baleines et leur culture, et à la croissance de l’industrie de l’observation de ces mammifères, ces derniers sont devenus comme sacro-saints, alors que ce n’est pas le cas de tous les autres animaux chassés dans le pays, tels que l’élan et le saumon. De nombreux opposants à la chasse à la baleine s’opposent également à toute forme de chasse et considèrent que leur opposition est simplement la bonne chose à faire pour protéger le bien-être des animaux.

    Cependant, d’autres opposants considèrent que les baleines sont différentes des autres animaux. Les commentaires publics sur le projet de chasse des Makah sont remplis d’exemples : « Ces baleines ont un nom, ont été étudiées pendant des années par de nombreux spécialistes de la biologie marine et sont aimées par de nombreuses personnes dans le monde entier », a écrit un commentateur. Selon un autre, elles sont « les géants intelligents et doux de nos océans ». Un troisième a également écrit : « Je vous en prie, protégez ces baleines, elles sont spéciales ».

    On pourrait également faire valoir que, en créant un mouvement de protection de l’environnement par le biais d’un ralliement contre la chasse à la baleine, les défenseurs de l’environnement ont désormais l’obligation de protéger les Makah contre le retour de flamme lorsqu’ils veulent chasser une population qui n’est plus en danger.

    Au cours des dernières années, certaines organisations de conservation à but non lucratif ont commencé à le faire, en soutenant publiquement la demande des Makah de reprendre leur activité traditionnelle. En 2021, le Sierra Club a écrit : « Bien que le Sierra Club soit généralement opposé à la chasse et au harcèlement des mammifères marins, nous reconnaissons l’importance de soutenir la chasse de subsistance des populations natives. La chasse à la baleine est une partie essentielle de l’identité culturelle des Makah et est nécessaire pour que la tribu puisse réaliser ses besoins cérémoniels, spirituels et de subsistance. »

    En 2020, Sally Jewell, PDG par intérim de Nature Conservancy et ancienne secrétaire à l’Intérieur des États-Unis, a écrit : « Le peuple makah a été un bon gestionnaire de ses ressources : les forêts, les côtes et l’océan Pacifique ont façonné sa culture et l’ont fait vivre pendant des milliers d’années. Je vous demande respectueusement d’honorer le droit issu du traité de la nation tribale makah de chasser la baleine grise ».

    « Nous sommes très heureux d’être arrivés à un point où ils sont réellement prêts à nous soutenir par écrit », déclare Greene, qui souhaite que les membres du public qui défendent la justice sociale soutiennent également les droits des Makah. « Si vous croyez vraiment à l’égalité raciale et à la justice environnementale, ces traités doivent être honorés », soutient-il.

    De nos jours, le fait de parler de souveraineté tribale donne une bonne image aux défenseurs de l’environnement. Mais soutenir véritablement le droit des nations autochtones à gérer leurs propres affaires implique de le faire jusqu’au bout, même lorsqu’elles font des choses qu’ils n’accepteraient pas, comme tuer et manger un mammifère marin extrêmement charismatique et populaire.

    Les Makah demandent la permission de pratiquer une chasse culturelle de quelques baleines par an seulement. En 1855, lorsque le chef Ćaqa·wiƛ s’est assuré de se réserver le droit de chasser la baleine, il ne le faisait pas pour des raisons purement spirituelles.

    Selon Reid, qui étudié l’histoire de la tribu pour son livre The Sea Is My Country: The Maritime World of the Makahs publié en 2015, « les Makah vendaient [plus de 100 000 litres] d’huile de baleine aux non-natifs par an dans les années 1850, et ils gardaient [100 000 litres] supplémentaires pour leur propre usage et pour le commerce avec les tribus voisines. » Cela représente environ vingt-six baleines par an. C’est ça ce que Ćaqa·wiƛ pensait protéger.

    Plus largement, les autorités gouvernementales qui ont conclu des traités ont fait des suppositions racistes sur leurs partenaires de négociation, considérant tous les Amérindiens comme vivant dans des économies de « subsistance ». Les droits issus des traités ont donc été interprétés comme protégeant les niveaux de récolte de « subsistance ». Mais de nombreuses tribus, y compris les Makah, étaient des acteurs économiques régionaux, récoltant suffisamment pour eux-mêmes et pour le commerce ou la vente. Elles ne vivaient pas de peu. Elles s’en sortaient bien. « Ils prenaient assez pour avoir une bonne vie », précise Reid.

    Les tribus récoltaient généralement plus de ressources que le simple niveau de « subsistance », mais pas au point de ne pas pouvoir continuer à récolter à l’avenir. « Elles le faisaient dans le cadre d’un système entièrement différent, fondé sur le relationnel : si nous prenons soin d’elles, elles nous nourriront », explique Reid. « J’imagine qu’à un moment de l’Histoire, il y a eu une courbe d’apprentissage abrupte pour arriver à ce système de réciprocité. » Une interprétation plus « originaliste » de nombreux traités serait de comprendre qu’ils protègent les droits d’exploitation commerciale des ressources naturelles. Mais les Makah ne cherchent absolument pas à chasser la baleine à des fins commerciales. Leur objectif est simplement d’être eux-mêmes.

     

    JUSTICE ET BUREAUCRATIE

    Le nouveau rapport de la NOAA, qui est techniquement un « projet supplémentaire d’étude sur l’impact environnemental », s’appuie sur un projet précédent en intégrant des informations sur un « événement de mortalité inhabituel » survenu en 2019 qui a vu plus de 100 baleines grises s’échouer et mourir sur la côte ouest des États-Unis. Elle prend également en considération une décision recommandée par le juge de droit administratif George J. Jordan publiée en 2021 après une audience de 2019 sur la question. Dans sa décision, Jordan a recommandé que la NOAA accorde à la tribu une exemption du Marine Mammal Protection Act. Prendre un nombre aussi limité de baleines n’aurait, selon le juge, « aucun impact significatif » sur la population de baleines grises en question, et « peu d’effet sur l’écosystème ».

    Maintenant que le rapport a été publié, une période de commentaires publics sera suivie d’une dernière déclaration d’impact environnemental, puis de la décision finale. Le permis de chasse à la baleine devra probablement être renouvelé tous les trois ans, et l’ensemble du processus répété tous les dix ans pour que l’exemption reste valide. La tribu souhaiterait qu’une exemption législative soit ajoutée à la loi, à l’instar de celle déjà en place pour les communautés natives d’Alaska, qui leur permet de chasser les mammifères marins à des fins de subsistance ou « dans le but de créer et de vendre des articles d’artisanat et des vêtements natifs authentiques ».

    À l’extrémité du sentier Shi Shi, je sors de la forêt et découvre un croissant de sable et de bois flotté et, au-delà, la mer : une grande étendue bleu-vert, la peau d’un royaume froid de varech, de flétan et de baleines. Si c’était autrefois le pays incontesté des Makah, c’est aujourd’hui un lieu où s’affrontent les valeurs sur les relations de l’humanité : entre nations, mais aussi entre espèces.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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