10 mères qui ont marqué l’Histoire

Ces mères inoubliables ont réussi à laisser leur trace dans l'Histoire avec l’aide de leurs enfants. Ou parfois même à leurs dépens.

De Sydney Combs
Publication 19 mai 2020, 12:06 CEST
Sacagawea, la célèbre navigatrice amérindienne issue de la tribu des Shoshones, a pris part à l’expédition ...

Sacagawea, la célèbre navigatrice amérindienne issue de la tribu des Shoshones, a pris part à l’expédition Lewis et Clark. Elle a pris la route pour explorer la frontière américaine en 1805 tout en s’occupant de son fils, alors âgé de deux mois.

PHOTOGRAPHIE DE Independent Picture Service, Alamy

Être maman, c’est mettre le bien-être de sa famille au-dessus de tout, quitte à prendre des mesures radicales. Constituer une armée, échapper à la tyrannie, trahir ou même tuer, une mère est vraiment prête à tout pour que son enfant puisse aller de l’avant. Être maman, ce n’est pas une mince affaire. National Geographic retrace les parcours exceptionnels de dix mères qui ont marqué l’histoire.

 

HATCHEPSOUT, L’ANTI-CONFORMISTE

Hatchepsout a accédé au pouvoir en Égypte vers 1474 av. J.-C. Elle a souvent fait modifier ses représentations féminines en images masculines. Ici sous forme de sphinx, elle arbore une crinière de lion et une barbe de pharaon.

PHOTOGRAPHIE DE Kenneth Garrett

Dans l’Égypte antique, les dirigeants étaient des hommes mais une femme a changé la donne. Lorsque le pharaon Thoutmôsis II meurt en 1479 av. J.-C., Hatchepsout se voit confier la régence et, son beau-fils, alors âgé de deux ans, est nommé héritier au trône. Du moins sur papier. La date exacte fait l’objet d’un débat houleux mais les experts s’accordent pour dire que Hatchepsout a progressivement commencé à régner en reine et s’est proclamée pharaon au cours des cinq premières années de règne.

Elle a détenu pendant 21 ans la réalité du pouvoir. Un règne durant lequel elle a fait des offrandes aux dieux, négocié des accords commerciaux et érigé de très grands monuments. Pour consolider sa position, elle tenait à être représentée comme un homme dans les œuvres d’art. Elle apparaît avec des coiffes pharaoniques et de fausses barbes sur les statues et les reliefs. Accordant une attention particulière aux relations publiques, elle répétait à qui voulait l'entendre qu’elle avait accédé au trône parce que le dieu Amon l’avait voulu.

Hatchepsout mourut en 1458 av. J.-C. et son beau-fils, Thoutmôsis III, désormais adulte, put enfin accéder au trône. Il essaya d’effacer toute trace du règne prospère de sa belle-mère, en vain.

 

AGRIPPINE LA JEUNE, LE GROS BONNET

La cruauté est une affaire de famille – du moins pour ces puissants Romains. À 24 ans, Julia Agrippina, dite Agrippine la Jeune, était mariée depuis 11 ans et avait déjà donné naissance à Néron, son fils unique. Elle fut exilée en 39 après J.-C., accusée d’avoir organisé un complot contre son propre frère, l’empereur Caligula. Pendant qu’elle coulait des jours paisibles sur une île en Méditerranée, son mari mourut des suites d’une maladie et son frère fut assassiné par ses propres troupes. Le nouvel empereur, son oncle Claude, ordonna son retour à Rome. Elle se remaria et redevint veuve dans des circonstances nébuleuses (d’aucuns pensent qu’elle a tué son mari). Puis elle épousa, en troisièmes noces, son oncle, l’empereur Claude.

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    Agrippine la Jeune réussit à convaincre l’empereur Claude de nommer son fils Néron comme héritier au trône après lui. Cependant, lorsque Néron accède au pouvoir, il ordonne l’assassinat de sa mère en 59 après J.-C.

    PHOTOGRAPHIE DE Ashmolean Museum, Heritage Images, Getty

    Julia Agrippina jouit de plus de droits que n’importe quelle Romaine avant elle. Pour renforcer sa position, elle réussit à convaincre Claude de déshériter son fils biologique Britannicus et d’adopter Néron qu’il nomma comme héritier.

    Selon les historiens de l’Antiquité, Agrippine la Jeune aurait recouru au meurtre. Tacite, Dion Cassius et Suétone affirment qu’elle a empoisonné Claude avec un champignon vénéneux pour que Néron puisse accéder au trône et elle à la régence. Les historiens ne semblent toujours pas d’accord sur les faits : Claude serait-il mort de mort naturelle ? Qu’importe la méthode, le moment était bien choisi. Néron devint empereur.

    Néron était un tyran sanguinaire qui ne tolérait nullement la supervision de sa mère. En 59 après J.-C., il incita sa mère à prendre le large, à bord d’un bateau qui devait faire naufrage, auquel elle survécut. Le jeune empereur ordonna alors son assassinat. Selon l’historien Tacite, Agrippine se serait débarrassée de ses entrailles en rendant son dernier souffle, ordonnant aux meurtriers de « piétiner l’utérus » qui avait donné naissance à leur empereur.

     

    BOADICÉE, LA REBELLE

    Fervente défenseure de sa tribu et de sa famille, Boadicée mène un mouvement de révolte contre l’occupant après que des Romains s’en sont pris à elle et à ses deux filles vers 60 après J.-C.

    PHOTOGRAPHIE DE Lebrecht Music & Arts, Alamy

    Cette reine intrépide a défié l’Empire romain dans une tentative audacieuse de venger son honneur et celui de ses filles. Tout commença lorsque le mari de Boadicée, alors chef des Icènes, un peuple brittonique de l’actuelle Angleterre, mourut sans léguer sa fortune aux dirigeants romains en 60 après J.-C. Sa femme et ses deux filles héritèrent de la moitié de ses biens et l’empereur romain Néron de l’autre. En guise de punition, Boadicée fut fouettée sur la place publique et ses deux filles violées et torturées sous ses yeux.

    L’indignation s’empara alors des femmes et des hommes de la tribu de Boadicée. Elle canalisa cette colère en rébellion contre l’occupant romain. Une troupe énorme formée de rebelles et de membres des tribus voisines – 120 000 personnes en tout – lui emboîtèrent le pas, détruisant plusieurs colonies romaines. Selon l’historien Tacite, Boadicée et ses filles firent le tour du champ de bataille à bord d’un char pour rassembler 80 000 insurgés tribaux au cours de la bataille finale. Ils n'en furent pas moins vaincus par 10 000 Romains minoritaires mais formés au combat.

     

    CHRISTINE DE PIZAN, LA MAGICIENNE DES MOTS

    Lorsque le mari de Christine de Pizan meurt en 1379, elle subvient aux besoins de ses enfants et de sa mère en écrivant, un exploit sans précédent pour une femme européenne à l’époque.

    PHOTOGRAPHIE DE Mansell, The Life Picture Collection, Getty

    Christine de Pizan n’avait que 25 ans lorsqu’elle perdit son mari en 1379. Elle avait trois enfants et une mère à charge et décida qu’elle n’avait pas besoin d’un homme pour survivre. Elle tira profit de son éducation exceptionnelle pour décrocher un emploi. Christine de Pizan naquît en Italie mais grandit en France où elle étudia le grec, le latin, la littérature, la médecine et la philosophie avant de se marier à l’âge de 15 ans. Ses connaissances profondes lui permirent de trouver un poste de gestionnaire de calligraphes, de relieurs et de miniaturistes dans un scriptorium. Pour gagner plus d’argent, elle envoyait des poèmes qu’elle écrivait à des personnalités influentes en Europe et réussit enfin à susciter l’intérêt de quelques mécènes.

    Très vite, elle gagna suffisamment d’argent pour quitter son emploi de superviseure et vivre de sa plume. Une plume des plus engagées. Christine n’hésitait pas à partager ses opinions. Elle plaidait pour l’éducation des femmes. « S’il était de mise d’envoyer les petites filles à l’école comme c’est le cas pour les petits garçons, elles seraient aussi aptes à comprendre les subtilités des arts et des sciences », écrit-elle. Dans ses écrits, elle donnait également des conseils aux hommes politiques. Dans son dernier poème, écrit avant sa mort en 1430, elle rendit hommage à Jeanne d’Arc. De Pizan est la seule à avoir écrit une œuvre populaire sur la future martyre avant que celle-ci ne soit brûlée vive.

     

    IDIA, LE CERVEAU

    En 1504, Idia aide son fils, nouveau roi du Bénin, à remporter la guerre civile. Elle obtient le titre de « Reine mère » avec des pouvoirs équivalents à ceux d’un chef principal, un poste généralement occupé par des hommes.

    PHOTOGRAPHIE DE Werner Forman, Universal Images Group, Getty

    Selon la tradition orale transmise par le royaume pré-colonial du Bénin, Idia est la « seule femme qui est allée à la guerre », un titre qu’elle a mérité lorsqu’une guerre civile a opposé son fils, Esigie, à son demi-frère d’une autre mère, pour savoir qui serait le prochain souverain du Bénin, un royaume situé au sud-ouest de l’actuel Nigéria. Esigie en sortit triomphant en 1504 et attribua la victoire aux précieux conseils et aux « pouvoirs mystiques » de sa mère.

    Pour la remercier, Esigie la nomma première « reine mère », l’équivalent de chef principal, un poste habituellement réservé aux hommes. Idia eut pour tâche de superviser le palais, les villages, les chefs et les domestiques. Contrairement aux femmes du Bénin avant elle, Idia s’asseyait sur un trône, portait une épée, ainsi que des vêtements ornementaux rouges et des perles. Le règne réussi d’Idia a inspiré les générations de femmes qui se sont retrouvées aux commandes après elle. Même sa coiffure, une espèce de cône arrondi recouvert de perles de corail, fut adoptée par les mères des futurs rois du Bénin.

     

    SACAGAWEA, L’AVENTURIÈRE

    La célèbre guide amérindienne issue de la tribu des Shoshones donna naissance à son premier fils, Jean-Baptiste Charbonneau, moins de deux mois avant d’accompagner Meriwether Lewis et William Clark dans leur expédition à travers l’Amérique du Nord en 1805. Pendant un an et demi environ, Sacagawea a porté son enfant du Dakota du Nord jusqu’à la côte du Pacifique. Lewis et Clark avaient énormément de chance d’être en leur compagnie.

    Six mois après le début de l’expédition, les membres de l’équipe Lewis et Clark croisent un groupe de Shoshones. Il se trouve que leur chef, Cameahwait, est le frère de Sacagawea. Les frangins ne se sont pas vus depuis cinq ans.

    PHOTOGRAPHIE DE Illustration by David Grove, Nat Geo Image Collection

    Le mari de Sacagawea, un marchand de fourrures franco-canadien, réussit à convaincre Lewis et Clark d’embaucher le couple comme interprètes lors de leur expédition, afin de les aider à faire du troc avec les tribus indigènes. Lorsque l’équipe croisa un groupe de Shoshones, six mois plus tard, Sacagawea se rendit compte que leur chef, Cameahwait, n’était autre que son frère qu’elle n’avait plus vu depuis cinq ans. Grâce à cette rencontre, les membres de l’équipe ont réussi à acheter les biens qu’ils voulaient. Les autres tribus étaient également plus accueillantes à la vue de Sacagawea. Il ne s’agissait certainement pas d’une expédition guerrière vu qu’une mère et son fils faisaient partie du groupe.

     

    SOJOURNER TRUTH, L’ASSOIFFÉE DE LIBERTÉ

    Après avoir échappé à l’esclavage en 1826 à New York, Sojourner Truth réussit à libérer son fils de l’emprise de propriétaires d’esclaves blancs. Elle lutte pour l’abolition de l’esclavage et les droits des femmes.

    PHOTOGRAPHIE DE Mpi, Getty

    Sojourner Truth, née Isabella Baumfree au nord de New York en 1797, n’avait que deux ans lorsque l’État amenda les lois relatives à l’esclavage. Les esclaves nés avant 1799 comme Sojourner seraient libérés en 1827 alors que ceux nés après 1799 recouvreraient la liberté à 25 ans pour les femmes et à 28 pour les hommes.

    En 1826, Sojourner réussit à s’enfuir avec sa petite fille Sophia mais fut contrainte d’abandonner ses trois autres enfants : Diana, Peter et Elizabeth. Elle se réfugia chez des abolitionnistes qui payèrent vingt dollars en échange de sa libération. Elle apprit cependant que, peu de temps après cet épisode, son fils de 5 ans, Peter, avait été vendu à des propriétaires d’esclaves en Alabama (il était illégal à New York de vendre des esclaves et de les déplacer hors de l’État). Fermement déterminée à défendre les droits de son fils, elle intenta un procès contre les coupables et obtint gain de cause. Son fils fut libéré et Sojourner devint une des premières femmes noires à remporter un procès contre un homme blanc. Dans la vie de Sojourner, ce ne fut que le premier pas d’un long périple de lutte contre l’abolition de l’esclavage et les droits des femmes.

     

    LAKSHMI BAI, L’ENGAGÉE

    Avant que Lakshmi Bai ne devienne héroïne de la guerre d’indépendance de l’Inde en 1858, elle a demandé à la Compagnie britannique des Indes orientales de reconnaître son fils adoptif comme le futur héritier de sa ville, Janhsi.

    PHOTOGRAPHIE DE CPA Media Pte Ltd, Alamy

    En 1853, le Maharaja de Jhansi, un État princier au nord de l’Inde coloniale, est en train de mourir. Sa femme, la reine Lakshmi Bai, et lui-même, avaient adopté un enfant peu de temps avant sa mort. La famille royale de Jhansi et la Compagnie britannique des Indes orientales entretiennent une relation cordiale mais la Compagnie refusa que le fils adoptif soit le futur héritier et s’empare du territoire. Lakshmi se battit alors pour que les droits de son fils soient restaurés. Elle engagea un avocat britannique qui lui conseilla d’envoyer des représentants à Londres pour plaider sa cause devant les administrateurs de la Compagnie britannique. Celle-ci ne prit pas le parti de la reine qui fut contrainte de quitter la forteresse royale et de résider dans son palais en 1854. Trois ans plus tard, une série de rébellions indiennes contre le règne britannique virent le jour. À mesure que la violence gagnait en ampleur, une soixantaine d’hommes, de femmes et d’enfants britanniques se réfugièrent dans la forteresse. Les étrangers se rendirent et on leur promit un départ en toute sécurité. Ils furent cependant tués une fois hors de la forteresse.

    Bien qu’il n’existe aucune preuve de son implication – rien que des ouï-dire et des témoignages peu fiables –, les forces britanniques firent porter à Lakshmi la responsabilité du massacre. En 1858, elles envahirent Jhansi pour se venger. Lakshmi Bai constitua une armée de 14 000 personnes mais ses forces furent débordées. Bai prit la fuite avec son fils et s’unit à un autre chef rebelle. Elle fut tuée au combat en juin 1858. Des chansons et des poèmes chantent ses louanges et éternisent son souvenir. En 2019, son courage au cours de la première guerre d’indépendance de l’Inde fait l’objet du célèbre film Manikarnika.

     

    ANN REEVES JARVIS, L’INITIATRICE DE LA FÊTE DES MÈRES

    Ann Reeves Jarvis, qui a lutté pour la paix après la guerre civile américaine, est l’initiatrice de la fête des mères.

    PHOTOGRAPHIE DE Axis Images, Alamy

    Ann Reeves Jarvis était une si bonne maman que sa fille a dédié une grande partie de sa vie à essayer d’instaurer une fête des mères officielle pour lui rendre hommage et célébrer toutes les autres mamans. Jarvis a milité pour la paix et a œuvré à apaiser les tensions entre les combattants de la Confédération et de l’Union après la guerre civile. Lorsqu’Ann mourut en 1905, sa fille, Anna, était inconsolable. Elle lança une campagne pour créer une fête des mères qui serait une célébration officielle. Anna l’imagina comme une journée où l'on rendrait hommage à ces femmes qui se dédient corps et âme à leurs enfants. En 1908, son initiative porta ses fruits et elle organisa les premières célébrations de la fête des mères en Virginie-Occidentale et en Philadelphie.

    Les célébrations se heurtèrent d’abord à quelques obstacles mais devinrent très vite une fête nationale aux États-Unis, en 1914. En 1920, la fête des mères commença à inspirer de la méfiance à Anna. Elle revêtit un caractère commercial, très différent de l’intention d’origine. Les commerces qui tiraient profit de la fête des mères étaient selon elle « des charlatans, des bandits, des pirates, des magouilleurs, des kidnappeurs et des termites dont la cupidité porte atteinte à l’une des fêtes les plus nobles, les plus vraies et les plus belles », pour reprendre ses mots.

     

    MARIA VON TRAPP, L’ARTISTE

    Maria von Trapp, la femme qui a inspiré la création de la comédie musicale The Sound of Music avait l’intention de devenir religieuse en Australie lorsqu’elle rencontre le veuf Georg von Trapp, officier de la marine, en 1926. Les deux amoureux se marient l’année suivante et Maria devient la nouvelle maman des sept enfants du capitaine.

    PHOTOGRAPHIE DE Bettmann, Getty

    Maria Augusta Kutschera n’avait nullement l’intention de devenir mère. En 1926, la jeune femme suivait des études pour devenir religieuse à l’abbaye des religieuses bénédictines de Nonnberg à Salzbourg en Autriche. Le veuf Georg von Trapp, officier de la marine, rechercha alors une gouvernante. Les religieuses assignèrent à Maria la tâche de séjourner chez eux pendant dix mois. Elle rejoignit donc la famille von Trapp pour s’occuper d’un seul enfant mais, très vite, se prit d’affection pour les sept. L’officier, lui, tomba petit à petit amoureux d’elle. Il la demanda en mariage et lui proposa de devenir une seconde mère pour ses enfants. Plus tard, Maria a déclaré : « C’est sans doute Dieu qui l’a inspiré à formuler sa demande ainsi. S’il m’avait uniquement demandé de l’épouser, j’aurais peut-être refusé. » Le couple se maria en 1927. Deux nouveaux enfants virent le jour. Après la Grande Dépression, la famille effectua des tournées de chant choral en Europe. Lorsque l’Autriche tomba sous contrôle nazi en 1938, la famille prit le train pour l’Italie puis s’installa aux États-Unis. Maria et Georg eurent alors un troisième enfant. Maria écrivit une autobiographie en 1949, The Story of the Trapp Family Singers, qui a inspiré la comédie musicale La Mélodie du bonheur.

     

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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