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Page du photographe
Daniella Zalcman
Les membres d’une garde de couleur exclusivement composée de femmes soldats rendent hommage à six des neuf enfants lakotas de la réserve de Rosebud, enterrés au cimetière des anciens combattants de Rosebud. En juillet 2021, après six années de négociations, l’armée américaine a transféré les corps des enfants de la caserne de Carlisle, en Pennsylvanie, à la tribu de Rosebud. 150 enfants sont encore enterrés à Carlisle, où plus de 10 000 jeunes autochtones ont été envoyés dans le cadre d’un programme d’intégration forcée des Amérindiens au moyen d’un réseau d’internats publics.
Des anciens du peuple Déné prient en cercle à Beauval, dans la Saskatchewan, le matin où a lieu une des dernières séances de compte-rendu de la Commision de vérité et réconciliation. Des rescapés se sont réunis pendant plusieurs jours pour faire part de leur histoire et raconter leur vie d’élèves au pensionnat de Beauval, ouvert de 1895 à 1983.
Janet Dufour a été élève au pensionnat autochtone de Marieval de 1952 à 1960. « Un prêtre m’a molestée parce que j’étais laide et timide et je crois qu’il s’en est pris à la plus vulnérable d’entre nous, témoigne-t-elle. Encore aujourd’hui, je n’aime pas l’automne parce qu’avec lui vient ce sentiment répugnant, cette terreur de devoir y retourner. » L’arrière-plan de sa photo montre la rivière Qu’Appelle, qui longeait le pensionnat.
La plupart des bâtiments qui abritaient les pensionnats autochtones ont été démolis mais celui de Muskowekwan est toujours là, bien qu’en ruines.
Le pensionnat de Gordon a été le dernier établissement fédéral à fermer ses portes en 1996. Un monument a été érigé à l’endroit où se trouvait le pensionnat, à Punnichy, dans la province de la Saskatchewan.
Selina Brittain a été élève au pensionnat autochtone de Marieval de 1954 à 1962. « Je crois qu’ils pensaient qu’ils nous éduquaient, dit-elle. Je crois qu’ils pensaient que nous assimiler à leur mode de vie allait nous aider. Mais ils nous ont transformé.es en ce que nous n’étions pas, et notre mode de vie d’avant ne comportait rien de mal. C’est cela qu’ils ne comprennent toujours pas. » Il y a un chemin de fer en arrière-plan sur son portrait, car elle rêvait de s’enfuir vers la ville.
Marcel Ellery a été élève au pensionnat autochtone de Marieval de 1987 à 1990. Il s’en est enfui vingt-sept fois, en escaladant des clôtures comme le montre un de ses portraits, mais il s’est toujours fait rattraper. « Quand je suis sorti, je suis devenu alcoolique à cause des violences, confie-t-il. Aller en prison n’a pas été bien difficile puisque j’y avais déjà été. »
Le village de Lebret, dans la province de la Saskatchewan, accueillait le pensionnat autochtone de Qu’Appelle, théâtre parmi tant d’autres où ont eu cours des sévices physiques, sexuels et psychologiques infligés à de jeunes métis, Inuits et membres des Premières Nations enlevés à leurs familles à l’époque des pensionnats autochtones. Même si la majorité des infrastructures scolaires d’origine ont été démolies, un bâtiment reste visible tout à droite de la photo.
Deedee Lerat a été élève au pensionnat autochtone de Marieval dans la province de la Saskatchewan, au Canada, où 751 tombes anonymes ont été découvertes il y a peu. « J’avais si peur que je n’osais pas demander à aller aux toilettes, explique-t-elle, parce qu’il ne fallait pas attirer l’attention sur soi. » Les brins d’herbes sur son portrait proviennent du domaine où se trouvait autrefois le pensionnat.
Sur ce cliché de la photographe Daniella Zalcman, l'un de ses cousins entretient sa forêt de bonsaïs installée sur le toit de sa maison à Hô Chi Minh-Ville. « J'ai hâte de renouer avec la vie après la pandémie, » indique-t-elle, « je pourrai retourner à Hô Chi Minh-Ville et reprendre mon exploration, certains quartiers sont aujourd'hui méconnaissables à mes yeux, et passer du temps avec mes petits cousins qui entretemps sont devenus de vrais adultes. »