Ces photographies révèlent toute la beauté et la diversité des Galliformes
Des paons aux dindes en passant par les faisans, l'ordre des Galliformes regroupe de nombreuses espèces d'oiseaux exploitées pour la consommation humaine. Pour appeler à leur conservation, Joel Sartore les a photographiées dans toute leur splendeur.

Autrefois, le paon spicifère d'Indochine (ici photographié au Centre de conservation de la biodiversité d'Angkor, au Cambodge) et ses parents proches pouvaient être observés dans toute l'Asie du Sud-Est. Ils sont aujourd'hui classés parmi les espèces menacées de l'UICN, en grande partie à cause de la perte de leur habitat. « J'espère que le public verra à quel point chacun d'entre eux est beau et intelligent », affirme Joël Sartore. « Si seulement nous nous arrêtions, prêtions attention, et agissions, chacun de ces animaux pourrait initier le changement. »
Ce hocco de Daubenton réside au zoo de Houston. Ses congénères vivant à l'état sauvage, quant à eux, habitent les forêts et les plaines du Venezuela et de Colombie. Les mâles sont facilement repérables à leur cire jaune, un renflement charnu situé à la base du bec. Leur chant est particulièrement distinctif, ressemblant au sifflement que l'on peut entendre lors de la chute de bombes dans les dessins animés. Le cri ne se termine pas par un bruit d'explosion, mais les oiseaux le complètent souvent en battant des ailes.
Ces deux roulouls couronnés vivent au Sylvan Heights Bird Park en Caroline du Nord, un établissement qui élève des oiseaux rares à des fins de conservation. Autrefois commune dans une grande partie de l'Asie du Sud-Est, cette espèce de faisan n'est pas menacée au niveau mondial, mais est devenue beaucoup plus rare en raison de l'exploitation intensive de leur habitat forestier dans des régions telles que la Malaisie péninsulaire.
Ce faisan cuivré mâle (Syrmaticus soemmerringii soemmerringii) provient d'une collection privée.
L'éperonnier de Bornéo (ici un animal d'une collection privée en Angleterre) est en voie de disparition. Seules de petites populations parviennent à se maintenir à Bornéo, en raison de la déforestation généralisée. Il est difficile pour les scientifiques d'estimer la population de ces oiseaux timides et insaisissables, mais on pense qu'il reste moins de 2 500 individus. « Il est très important de montrer le plus d'animaux possible pour que le public voie ce qui existe, actuellement, pendant qu'il est encore temps de sauver ces espèces », affirme Sartore. « On ne peut pas sauver ce qu'on n'a jamais rencontré. »
Si toutes les pintades ont le visage presque nu, le long cou nu et le bec distinctif de la pintade vulturine ressemblent à ceux des vautours, comme on peut le voir sur cette photographie prise au zoo pour enfants de Lincoln, dans le Nebraska. Des recherches récentes suggèrent non seulement que ces pintades vivent dans des groupes sociaux stables, mais aussi que ces groupes interagissent les uns avec les autres, ce qui laisse entrevoir le type de société socialement complexe que l'on ne trouve généralement que chez les animaux à gros cerveau.
Le paon du Congo (photographié au zoo de Houston) est rarement observé à l'état sauvage ; il ne reste peut-être que 10 000 de ces oiseaux dans les forêts tropicales du bassin du fleuve Congo. Bien que la République démocratique du Congo protège son oiseau national depuis 1938, le braconnage et la perte d'habitat continuent d'entraîner un fort déclin de la population, raison pour laquelle l'UICN a classé l'espèce comme vulnérable. Les programmes de reproduction en captivité n'ont eu jusqu'à présent qu'un succès limité, ce qui suscite des inquiétudes pour cette espèce, qui est la seule espèce de faisan d'Afrique.
Des études génétiques ont confirmé que les poulets domestiques du monde entier descendent principalement d'une sous-espèce de coq doré (Gallus gallus) qui a été domestiqué dans le nord de l'Asie du Sud-Est ou dans le sud de la Chine il y a environ 9 500 ans. Sur cette photographie, un coq doré pose au zoo de Gauhati en Inde. Ces oiseaux ne sont pas menacés d'extinction ; on les trouve encore de l'Inde à l'Indonésie, et certains poulets sauvages, leurs cousins, sont même retournés à l'état sauvage dans diverses régions du monde, dont Hawaï.
L'éperonnier de Germain mâle (photographie prise au zoo de San Antonio, au Texas) est décoré d'ocelles, les points oculaires que l'on trouve davantage chez les paons. Ce plumage criard s'est avéré si efficace pour attirer les partenaires qu'il a évolué à plusieurs reprises chez diverses espèces de Galliformes. Comme la plupart des gibiers à plumes, cette espèce préfère se pavaner au sol. « Quand on fait peur à un faisan ou une caille, ils s'envolent vite mais ne font qu'une petite centaine de mètres. Tous ces oiseaux sont faits pour marcher », explique Kevin McGowan, biologiste au Cornell Lab of Ornithology de New York. Cette espèce est considérée comme quasi-menacée en raison des opérations d'exploitation forestière et de la chasse au fusil et au collet.
Les pintades de Numidie, qui comprennent neuf sous-espèces, comme Numida meleagris reichenowi (photographiée ci-dessus au parc ornithologique de Sylvan Heights), sont communes en Afrique subsaharienne et sur l'île de Madagascar. Également appelées pintades communes, elles utilisent leurs longues pattes pour marcher et courir des kilomètres chaque jour à la recherche de nourriture et d'eau. L'homme a domestiqué ces oiseaux il y a environ 2 000 ans, et la demande pour leur viande et leurs œufs est encore importante.
La pintade Numida meleagris mitrata est une attraction populaire au zoo de Tsimbazaza, à Madagascar. Ces oiseaux sont bruyants et, comme ils sont facilement provoqués, servent souvent d'oiseaux de garde.
Le faisan noble (photographié au zoo de Houston) vit dans les forêts de plaine de Bornéo, où il est confronté à une destruction massive de son habitat. Bien qu'ils soient classés comme vulnérables à l'extinction, ces faisans colorés ont fait preuve d'une capacité d'adaptation encourageante en survivant dans les forêts exploitées et, dans certaines régions, en vivant près des humains. Pour revendiquer un territoire ou attirer des compagnes, les oiseaux mâles se livrent à de spectaculaires tours d'ailes accompagnés d'un cri similaire à celui des écureuils.
Ce faisan de Lady Amherst vit à Pheasant Heaven, un sanctuaire privé de Caroline du Nord qui se consacre à la protection et à l'élevage de plusieurs des faisans les plus rares du monde. Ces magnifiques oiseaux vivent principalement au Myanmar (Birmanie) et dans le sud-est de la Chine. Nommés d'après la botaniste et naturaliste britannique Sarah Amherst, ces oiseaux ont été introduits dans les régions sauvages de Grande-Bretagne, mais ils y sont aujourd'hui éteints.
Deux races de poules domestiques, la poule soie et l'orpington (aux plumes orange), photographiées à Lincoln, dans le Nebraska. Avec plus de 33 milliards d'individus dans le monde, les poules ne sont pas une espèce menacée : elles sont aujourd'hui au moins quatre fois plus nombreuses que les humains.
