Souvenirs de vacances : ce qu'il ne vaut mieux pas rapporter

Quelques conseils à suivre pour effectuer des achats plus éthiques lors de votre prochain voyage.

De Rachel Fobar
Publication 7 août 2019, 16:57 CEST
Du Japon, ne rapportez pas de netsuke, ces ornements traditionnels pour kimono sont souvent sculptés dans ...
Du Japon, ne rapportez pas de netsuke, ces ornements traditionnels pour kimono sont souvent sculptés dans l'ivoire.
PHOTOGRAPHIE DE Brent Stirton, Getty Pour National Geographic

Bien souvent, ce qui nous pousse à voyager, c'est l'émerveillement suscité par la découverte ; après tout, la curiosité n'a jamais tué personne… ou presque. Sur le marché aux fétiches du quartier d'Akodessewa à Lomé, la capitale du Togo, les voyageurs zigzaguent entre les piles de peaux ou de membres arrachés à toute sorte d'animaux, notamment des guépards ou autres grands félins. Bien que ces articles ne soient pas commercialisés à des fins de souvenirs, le marché étant en premier lieu une source de fétiches et d'objets de rituels, ils témoignent malheureusement de la bonne santé du trafic d'espèces sauvages à travers le monde. Les exemples ne manquent pas, l'année dernière un homme était arrêté en possession de près de cent colibris morts (vendus comme des filtres d'amour) à l'aéroport international de Los Angeles et la France n'est pas en reste avec la récente opération internationale Thunderstorm dans le cadre de laquelle les douaniers français ont réalisé 26 saisies, dont 12 animaux vivants.

Les voyageurs jouent un rôle crucial dans les efforts de conservation. Vous savez sûrement qu'emporter un animal vivant en guise de souvenir n'est pas ce que l'on pourrait qualifier de bonne idée, il est toutefois plus facile qu'on ne le croit de nuire aux espèces sauvages sans même s'en apercevoir. Afin de compléter notre première liste où figuraient le vin de serpent ou les plumes d'oiseaux, voici neuf autres souvenirs à éviter pour assurer une vie pérenne à la faune et la flore de votre prochaine destination.

 

LES HIPPOCAMPES

Il existe plus de 40 espèces d'hippocampes et la plupart d'entre elles figurent sur la liste rouge de l'UICN, considérées vulnérables ou en danger d'extinction. Pourtant, on estime à 150 millions le nombre d'hippocampes capturés puis laissés à sécher au soleil chaque année en vue de les utiliser comme ingrédient dans la médecine traditionnelle ou de les vendre comme souvenirs. Par ailleurs, des centaines de milliers sont vendus vivants pour remplir les aquariums du monde entier. Il est possible de les rapporter chez vous en quantité limitée mais vous aurez peut-être besoin d'un permis. L'Union européenne a mis en place des règles strictes sur l'importation d'animaux, de produits animaux ou de végétaux, pensez à vous renseigner sur le site officiel des douanes avant de faire vos achats. De même, n'oubliez pas de vous rapprocher des autorités compétentes dans le pays que vous visitez, la réglementation pourrait ne pas être la même.(À lire : Comment aller à la rencontre des animaux sans les malmener ?)

 

PEAUX ET FOURRURES D'ANIMAUX

L'achat de souvenirs fabriqués à partir de peaux d'animaux est généralement déconseillé, que ce soit un sac à main en peau de crocodile ou un manteau doublé d'une fourrure de tigre. Voici quelques animaux dont les peaux pourraient vous causer de sérieux problèmes : lézards, serpents, phoques, ours polaires, loutres, tigres, et la liste est loin d'être exhaustive. Les articles en cuir de reptile (bottes, chaussures, ceintures, etc.) sont des souvenirs fréquemment saisis par les douanes et les pays comme l'Afrique du Sud, les Philippines et la Chine exigent un permis à l'exportation. En cas de doute, mieux vaut s'abstenir.

 

INSTRUMENTS EN BOIS DE ROSE

Régulièrement utilisé pour fabriquer des guitares, des flûtes ou des clarinettes, le bois de rose est une appellation qui regroupe différentes essences et plus de 350 d'entre elles sont protégées. Le commerce illégal du bois de rose menace l'existence de ces arbres en Afrique et en Asie et les produits utilisant cette essence représentent un tiers des saisies liées aux espèces sauvages. Depuis l'année dernière, la vente internationale de bois de rose est interdite sans permis.

 

SOUS LE CHARME DES COLIBRIS

À en croire les vendeurs, leurs pouvoirs surnaturels vous permettraient de séduire la personne de votre choix tout en vous assurant son indéfectible fidélité. Les colibris morts (ou chuparosas) s'achètent généralement sur les marchés mexicains pour une poignée de dollars. On retrouve également ces vendeurs de l'autre côté de la frontière au sud de la Californie et du Texas. Acheter, vendre ou détenir ces oiseaux sans les justificatifs adéquats est un crime.

 

CACTUS ET AUTRES VÉGÉTAUX

À votre retour en France, il se peut que vous soyez contraints de laisser votre cactus ou d'autres plantes derrière vous. En effet, tout comme les espèces animales, certaines plantes sont protégées et d'autres « sont susceptibles d’être vecteurs de contamination. » Il faudra donc, là-encore, vous renseigner avant de sortir votre porte-monnaie.

 

COQUILLAGE ET CORAIL

Vous pourriez être tenté de ramasser les coquillages qui jonchent le sol lors de votre escapade insulaire mais de nombreux pays limitent l'exportation de ces souvenirs. En raison du trop grand nombre de personnes cédant à la tentation, certains coraux ont aujourd'hui rejoint la liste rouge de l'UICN dans la catégorie des espèces en danger. En outre, l'industrie des coquillages est en majeure partie illégale car les coquilles sont collectées alors qu'elles sont encore habitées par des animaux vivants. Faites vos recherches sur la législation spécifique au pays que vous visitez avant d'entamer tout marchandage.

 

PRODUITS DÉRIVÉS DES TORTUES DE MER

La quasi-totalité des tortues de mer sont en danger d'extinction et le commerce de leurs œufs, leur viande et leurs carapaces est illégal. Soyez prudents face aux bijoux, pinces à cheveux, instruments de musique, articles en cuir de tortue et tout autre objet étiqueté « tortoise shell » (en français, carapace de tortue, ndlr). De même, à l'heure du repas, évitez les soupes de tortue de mer ainsi que leurs œufs.

 

SHAHTOOSH

Ces écharpes fabriquées en laine d'antilopes du Tibet, les chirus, sont illégales en Europe car pour obtenir cette laine, il faut tuer plusieurs de ces animaux en danger. En 2018, la célébrité américaine Martha Stewart déchaînait les passions après avoir déclaré qu'elle ne voyageait jamais sans dans une interview accordée au New York Times. Elle a rapidement clarifié ses propos en précisant qu'elle parlait d'une écharpe semblable à un shahtoosh, le sien étant en cachemire. (À lire : L'antilope du Tibet est massacrée pour la confection d'écharpes.)

 

PHOTOS D'ANIMAUX

Bien qu'ils ne constituent à proprement parler ni un souvenir ni un crime, prendre un selfie avec un animal peut s'avérer cruel en coulisses. Les animaux des attractions touristiques comme les paresseux ou les anacondas sont souvent victimes de violences destinées à supprimer toute forme de résistance et, entre autres, permettre aux visiteurs de prendre la pose à leurs côtés. Il est également fréquent que ces animaux sauvages soient capturés dès leur plus tendre enfance et retenus dans des conditions totalement dépourvues d'humanité. Bien entendu, toutes les photos ne sont pas néfastes ! Alors au lieu de faire la queue pour prendre un selfie avec un animal malheureux, pourquoi ne pas régaler vos followers avec des animaux photographiés dans leur splendide habitat naturel ?

 

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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