Ces cinq forces d'élite ont changé l'Histoire

Munis de lances, d’épées, d’arcs ou d’armes à feu, chevauchant des montures ou se déplaçant à pied, protégés ou non par des boucliers, ces féroces combattants ont bouleversé leur époque.

De Patricia S. Daniels
Publication 10 août 2023, 19:15 CEST
DP119913 Bronze helmet of Corinthian type

Le casque corinthien datant de 650-600 av. J.-C. possède un sommet arrondi avec de petites ouvertures pour les yeux et une protection au niveau du nez particulièrement distinctive. L'historien Hérodote mentionne le casque comme un équipement caractéristique des hoplites, célèbres guerriers de la Grèce antique.

PHOTOGRAPHIE DE Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund

Tout au long de l'Histoire, des soldats ont été appelés à se battre pour leur région, leur pays ou encore le pouvoir en place. Qu’il s’agisse de fantassins combattant pour une cité-État de la Grèce antique, de cavaliers-archers à la conquête de l'Asie ou encore de soldats-citoyens prenant les armes pour l'indépendance des États-Unis, ils étaient très entraînés et bien équipés afin de pouvoir répondre aux défis militaires et aux technologies spécifiques de leur époque. Voici un aperçu de cinq types de soldats qui ont façonné l'Histoire et du rôle qu'ils y ont joué.

 

LES HOPLITES DE LA GRÈCE ANTIQUE

Soldats à pied lourdement armés au temps de la Grèce antique, les hoplites remplissaient les rangs des armées grecques. Ils étaient nommés d'après le bouclier rond de près d’un mètre de large, en bois recouvert de bronze, qu'ils portaient : l'hoplon. Ces hommes étaient issus de classes aisées, c'est-à-dire des citoyens pouvant s'offrir les coûteux équipements de combat qu'ils étaient tenus d'apporter. Les hoplites athéniens étaient des soldats occasionnels, mis à contribution en cas de besoin. Les hoplites spartiates, en revanche, étaient des guerriers accomplis qui avaient été rigoureusement entraînés dès l'âge de sept ans.

Une fois entièrement équipé, chaque soldat portait l'hoplon sur son bras gauche. Dans sa main droite, il tenait une lance à pointe de bronze d'environ deux mètres de long. Il disposait également d’une courte épée en fer en cas de besoin. Le casque, la cuirasse et les cnémides, partie de l’armure protégeant le bas des jambes, tous en bronze, complétaient l'armure qui pouvait peser plus de 25 kilogrammes. Les hoplites combattaient épaule contre épaule dans une phalange, soit des rangs serrés, généralement de huit rangées de profondeur.

Ils jouèrent un rôle important dans des affrontements cruciaux tels que la bataille de Marathon, la bataille des Thermopyles et la guerre du Péloponnèse. Cependant, avec le progrès des techniques et technologies de combat, ainsi que l'apparition d'armées plus évoluées, les hoplites et leurs tactiques traditionnelles perdirent progressivement leur ascendant sur le champ de bataille.

Les familles des Athéniens tombés au combat érigeaient des pierre commémoratives représentant des scènes de bataille, appelées stèles. Les cendres des soldats étaient enterrées dans une nécropole, juste à l'extérieur des murs de la ville.

PHOTOGRAPHIE DE Metropolitan Museum of Art, Fletcher Fund

LES LÉGIONNAIRES ROMAINS

Les légions romaines constituaient l'épine dorsale de l'armée romaine à l'apogée de la République et de l'Empire romains, du 3e siècle avant J.-C. au 5e siècle après J.-C. Faisant partie d'une unité professionnelle, ils étaient payés régulièrement, très entraînés et bien approvisionnés. Lourdement armés de javelots de deux mètres de long et d'épées lourdes, protégés par des casques, des boucliers et des cuirasses, les légionnaires attaquaient ligne par ligne, lançant les javelots et poursuivant le combat avec leurs lames.

Les légionnaires étaient presque aussi connus pour leur férocité envers leurs ennemis, que pour leur férocité à l’égard des faiblesses dans leurs propres rangs. La « décimation », par exemple, consistait à exécuter un membre sur dix d'une cohorte qui se comportait mal.

Les soldats étaient également des travailleurs habiles de leurs mains. Les ingénieurs accompagnaient les troupes et travaillaient avec elles à la construction de forts, de ponts et de kilomètres de routes, un héritage qui perdure encore aujourd'hui.

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    Une peinture représentant deux légionnaires dans L'Antica Roma, livre historique datant de 1825. Ces soldats sont devenus d’autant plus légendaires depuis la chute de l'Empire.

    PHOTOGRAPHIE DE The Stapleton Collection, Bridgeman Images

    LES CAVALIERS-ARCHERS MONGOLS

    Les archers à cheval mongols constituaient un groupe de guerriers redoutables et renommés qui jouèrent un rôle crucial dans les succès militaires de l'Empire mongol. Cet énorme territoire des 13e et 14e siècles prit naissance dans l'actuelle Mongolie et, au fil du temps, s’étendit à la suite de conquêtes en Chine, en Asie centrale, au Moyen-Orient et jusqu’à certaines parties de l'Europe de l'Est. Selon les chroniqueurs chinois : « Par nature, [les Mongols] sont doués pour l'équitation et le tir à l'arc. Par conséquent, ils ont pris possession du monde grâce à l'avantage qu’ils tiraient de l'arc et du cheval. »

    Il est vrai que les combattants mongols, y compris Gengis Khan et ses successeurs, apprenaient dès la prime enfance à monter à cheval. Quant à leurs chevaux, petits mais forts et rapides, ils étaient élevés dans les steppes. Les soldats en possédaient généralement plusieurs afin de changer de monture lorsque la précédente se fatiguait, ce qui leur permettait de poursuivre les attaques fulgurantes qui ont mené à la conquête de vastes territoires.

    Dès leur plus jeune âge, garçons et filles montaient à cheval et s'affrontaient. Dès qu'ils pouvaient atteindre les étriers, ils apprenaient à manier l'arc mongol, recourbé, fait de corne, de bois et de tendon. Debout sur les étriers, les archers montés mongols pouvaient avancer et tirer vers l'arrière ; leurs flèches volaient à plus de 320 mètres et, à courte distance, transperçaient les armures. Les cavalières qualifiées défendaient leur tribu lorsque les soldats étaient absents et rejoignaient parfois le front aux côtés de leurs homologues masculins.

    Au fil du temps, cependant, dans un monde en mutation, le tir à l'arc devint obsolète. L'empire mongol, autrefois puissant, se fragmenta en plusieurs États successeurs et finit par perdre sa position dominante.

    Le carquois était un équipement typique des archers à cheval au Tibet et dans la majeure partie de l'Asie, y compris dans le puissant Empire mongol. Celui-ci, datant du 14e siècle, est entièrement en cuir et porte sur le devant huit symboles bouddhistes de bon augure.

    PHOTOGRAPHIE DE The Metropolitan Museum of Art, Arthur Ochs Sulzberger Bequest, and Rogers Fund

    LES CONQUISTADORS ESPAGNOLS

    Le terme « conquistador » vient du mot espagnol « conquistar », qui signifie « conquérir ». C'est exactement ce qu'ils firent. Hernán Cortés, Francisco Pizarro et Juan Ponce de León faisaient partie de ces chefs militaires, explorateurs et aventuriers chevronnés, qui cherchaient à étendre le territoire et l'influence des Espagnols et des Portugais. Au 16e siècle, ils menaient des soldats afin de dominer le Nouveau Monde, tout en cherchant des richesses et répandant le christianisme, décimant ainsi les cultures autochtones avec des armes à feu et des maladies.

    Les conquistadors étaient équipés d'un mélange d'armes et d'armures européennes traditionnelles. Canons et armes à feu portatives étaient essentiels. Les soldats portaient également une arquebuse, soit une arme à canon long et platine à mèche, lente et encombrante selon les normes modernes, inventée dans les années 1400. Au fil des décennies, d'autres types d’armes à mèche, puis à silex, remplaceront celle des conquistadors. Leurs armures comprenaient des cuirasses, des casques et des boucliers, bien que tous ne pouvaient s'offrir de tels équipements.

    L'ère des conquistadors s'acheva avec le déclin des grands empires qu'ils servaient.

    Dans cette peinture à la gouache, des conquistadors espagnols sont en pleine charge. Ces soldats aguerris sont connus pour leurs explorations et la violence qui en a résulté dans le Nouveau Monde.

    PHOTOGRAPHIE DE Image By Look and Learn, Bridgeman Images

    MILICIENS AMÉRICAINS

    En l'absence d'une armée permanente, les colonies américaines organisèrent leurs propres régiments locaux à temps partiel pour assurer leur défense. Tout homme valide âgé de seize à soixante ans devait se porter volontaire pour participer à des journées d'entraînement occasionnelles, équipé de son propre mousquet, de balles et de poudre. Les soldats qui affrontèrent les Britanniques à Lexington et Concord le matin du 19 avril 1775, déclenchant la Révolution américaine, faisaient partie d’une milice payée, entraînée spécialement et avec constance dans les mois qui suivirent la Boston Tea Party.

    Des soldats s'affrontent dans cette peinture de la bataille de Bunker Hill, le 17 juin 1775, pendant la première phase de la guerre d'indépendance des États-Unis. Les miliciens faisaient partie des forces américaines.

    PHOTOGRAPHIE DE Image By Alonzo Chappel, Chicago History Museum, Bridgeman Images

    La plupart des miliciens n'avaient toutefois pas ce niveau de compétence ou d'engagement. Ils étaient généralement indisciplinés, agités et peu enthousiastes. George Washington écrivit en 1776 que les miliciens considéraient leurs officiers comme « rien de plus que des manches à balai ». Il ajouta : « si je devais déclarer [...] si la milice a été la plus utile ou la plus nuisible dans l'ensemble, je pencherais pour la seconde option ». Ces soldats civils devinrent néanmoins des recruteurs efficaces pour l'armée continentale et des auxiliaires utiles sur le champ de bataille de la guerre d'Indépendance.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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