Résoudra-t-on un jour ces cinq mystères archéologiques ?

Certains lieux comme l’île de Pâques et El Dorado ont déjà révélé une partie de leurs secrets sans pour autant complètement dissiper le mystère qui les entoure.

De Pat Daniels
Publication 14 mars 2024, 16:12 CET
Les moaïs de l’île de Pâques ont été sculptés dans la roche il y a plusieurs ...

Les moaïs de l’île de Pâques ont été sculptés dans la roche il y a plusieurs siècles par les Rapanuis. Il y a peu, un incendie a ravagé ce site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO et a irréversiblement endommagé bon nombre de ces effigies humaines.

PHOTOGRAPHIE DE Onfokus, Getty Images

Qu’il s’agisse de pierres dressées, de monticules indéfinis ou de lignes tracées dans la terre, les anciennes civilisations ont laissé derrière elles des vestiges de leur existence auxquels elles attribuaient sans doute une signification profonde, signification qui nous est désormais inaccessible tant le temps a passé. Nous, habitants de cette terre et descendants de ces civilisations, n’avons hérité que de questions : qui, quoi, où et quand ? Les archéologues ont réussi à faire parler bon nombre de ces talismans géographiques d’importance, mais certains résistent et ne veulent pas révéler leurs secrets. Voici quelques exemples.

 

LES SCULPTURES ET L’ÉCRITURE DE L’ÎLE DE PÂQUES 

L’île de Pâques, Rapa Nui dans la langue de son peuple, est l’un des endroits les plus isolés sur Terre. Il y a plus de mille ans, ses habitants érigèrent des centaines de monolithes de plusieurs tonnes, des moaïs, qui fascinent les archéologues depuis leur découverte il y a 300 ans environ.

Principalement sculptées dans du tuf volcanique à l’aide d’outils, les statues furent transportées, on ne sait comment, puis positionnées sur des plateformes de pierre. Quelle pouvait bien être leur raison d’être ? Comment a-t-on déplacé ces monolithes ? Selon les Rapanuis, ces statues marchaient. Et à en croire certains auteurs fantasques, les moaïs n’auraient pu être positionnés ainsi que par des civilisations disparues ou par des extraterrestres. Des sources plus académiques suggèrent qu’ils auraient pu être transportés sur des sortes de rails.

Récemment, des archéologues ont montré que les Rapanuis disaient peut-être vrai quand ils affirmaient que les statues marchaient. Une vingtaine de personnes peuvent, à l’aide de cordes, imprimer un mouvement de bascule à un moaï et, en le faisant osciller sur sa base courbe, le faire « marcher » vers l’avant. Quand les explorateurs européens arrivèrent, la plupart des moaïs étaient renversés et leur signification était inaccessible à la mémoire. Il s’agissait peut-être de symboles de pouvoir entre groupes en guerre. Ou bien de statues érigées dans un but religieux et pacifique.

Des tablettes de bois et de pierre découvertes sur l’île épaississent le mystère. Elles contiennent un texte non déchiffré en rongorongo. Ces glyphes curieux se lisent de gauche à droite, puis de droite à gauche quand on retourne la tablette. Comme les statues, ceux-ci résistent pour le moment à toute tentative d’explication.

 

LES ALIGNEMENTS DE CARNAC 

Non loin du village de Carnac, près de 3 000 pierres dressées auquel le vent et la pluie ont donné une forme courbée forment de longues avenues. Cet ensemble composé de monolithes (menhirs) et de groupes de pierres multiples (dolmens) s’étire sur trois kilomètres environ. Bien que les pierres se tiennent là depuis des millénaires, les archéologues ne sont toujours pas parvenus à retracer leur origine, ni à déterminer la raison pour laquelle on les a érigées.

Le site de Carnac est connu pour abriter plus de 10 000 menhirs érigés entre 2100 et 1500 avant notre ère au Néolithique. Ceux-ci ont été sculptés à partir de roches de la région et érigés par les peuples pré-celtiques qui vivaient en Bretagne. Toutefois, personne ne sait pourquoi ; une théorie avance que des générations successives se sont rendues sur le site afin d’ériger une pierre en l’honneur de leurs ancêtres.

PHOTOGRAPHIE DE funkyfood London, Paul Williams, Alamy

Des générations successives de Bretons ont vu dans ces mégalithes des structures sacrées. Les Romains de l’Antiquité sculptèrent les effigies de leurs dieux sur des surfaces de granite ; les chrétiens y ajoutèrent plus tard leurs propres symboles. D’après une légende, les menhirs seraient les vestiges rocheux d’une armée de païens qui auraient chassé saint Cornély vers la mer ; acculé, ce dernier aurait transformé ses poursuivants en pierre.

En réalité, ces pierres sont bien plus anciennes que le christianisme et datent probablement de la période néolithique pré-celtique de la Bretagne, qui a duré de 4500 à 2000 avant notre ère environ. Furent-ils érigés en l’honneur d’anciens dieux ? En l’honneur d’ancêtres ? Permettent-ils de suivre l’alignement du soleil ou des étoiles ? Ces armées grises continuent pour l’instant de taire leur secret.

 

LE TUMULUS DU GRAND SERPENT

Le tumulus du Grand serpent, qui mesure 396 mètres de long, six à huit mètres de large environ et un à deux mètres de haut, ondule à travers les collines du sud de l’Ohio et est le plus grand tertre figuratif du monde. Sa queue se termine en une élégante spirale, et sa tête semble être en train d’avaler un œuf géant.

L’identité de ses bâtisseurs ainsi que sa signification demeurent aujourd’hui encore inconnues. Décrit pour la première fois dans les années 1840, ce tumulus sinueux fut tout d’abord attribué aux Adenas, qui vécurent dans la région de 500 à 200 avant notre ère environ et dont les restes furent découverts dans des sépultures voisines.

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    Les archéologues sont convaincus que ce tumulus de 400 mètres de long a été construit par des Amérindiens de la civilisation de Fort Ancient pour un usage rituel il y a 13 à 30 siècles. L’ovale représente peut-être un œuf ou bien la bouche ouverte du serpent.

    PHOTOGRAPHIE DE Richard A. Cooke III, Nat Geo Image Collection

    Des datations au carbone 14 suggèrent que celui-ci est plus récent et qu’il aurait été construit il y a 900 ans environ, à l’époque de la civilisation de Fort Ancient. La culture de Fort Ancient fut influencée par la culture mississippienne, qui aimait à mettre en avant des serpents à sonnette dans son iconographie ; de nombreuses civilisations amérindiennes attribuaient aux serpents des pouvoirs spirituels.

    Certains archéologues font remarquer que la tête du tumulus en forme de serpent est en phase avec le solstice d’été et a pu servir un but astronomique ou cérémoniel. Mais en l’absence de tout artefact et de toute trace écrite, le tumulus demeure une vaste énigme serpentine.

     

    À QUOI SERVAIENT LES GÉOGLYPHES DE NAZCA ?

    Il y a deux mille ans, dans le désert qui borde le littoral du sud du Pérou, furent gravées dans la terre plus d’un millier de silhouettes à la taille démesurée. Quadrangles, trapézoïdes, spirales, fines lignes et contours suggérant les formes de créatures géantes s’étirent sur des milliers de kilomètres carrés de plateaux arides massés entre les villes de Nazca et de Palpa. Dans les années 1920, des pilotes transandéens redécouvrirent ces énormes géoglyphes et inaugurèrent des décennies de recherches dont le but serait de répondre à la question suivante : à quoi pouvaient-ils bien servir ? 

    Plus d’un millier de silhouettes gigantesques gravées dans le désert péruvien forment les géoglyphes de Nazca. On ne sait toujours pas pourquoi ceux-ci ont été tracés.

    PHOTOGRAPHIE DE Glowimages, Getty Images

    Au fil des années, une multitude d’hypothèses furent émises, puis rejetées. Nous savons que ces géoglyphes furent principalement l’œuvre de la civilisation nazca qui prospéra de 200 avant notre ère à l’an 600 de notre ère environ. Des personnes ayant étudié ces silhouettes avancent tour à tour qu’elles représentent des lignes d’irrigation, un calendrier astronomique, des routes incas, des icônes visibles depuis des montgolfières archaïques ou encore, de manière tout à fait improbable mais non moins persistante, des spatioports destinés à des vaisseaux extraterrestres.

    L’explication la plus en vue aujourd’hui est plus simple : ces glyphes formaient peut-être des chemins processionnels au sein d’un paysage sacré. En effet, de nombreuses silhouettes sont associées à la pluie ou à la fertilité, et des traces de pas sont encore visibles le long des contours.

     

    DÉCOUVRIRA-T-ON UN JOUR EL DORADO ?

    À l’origine, El Dorado était un homme et non une ville. Des explorateurs espagnols présents en Amérique du Sud eurent vent de cette légende dès le début du 16e siècle. Quelque part dans les Andes, leur dit-on, les Muiscas, un peuple autochtone, initiait ses nouveaux chefs en les saupoudrant d’or de la tête aux pieds et en jetant de l’or et des émeraudes dans un lac sacré.

    Plus d’un millier de silhouettes gigantesques gravées dans le désert péruvien forment les géoglyphes de Nazca. On ne sait toujours pas pourquoi ceux-ci ont été tracés.

    PHOTOGRAPHIE DE rafcha, Getty Images

    Enivrés par la cupidité, des aventuriers espagnols, allemands, portugais et anglais s’enfoncèrent dans les impitoyables régions sauvages de la Colombie, de la Guyane et du Brésil, et dans tout lieu qui semblait prometteur, pour découvrir ce trésor mythique. Au fil du temps, El Dorado, qui était dans la légende un homme, est devenue une vallée pavée d’or, attendant juste d’être découverte.

    Parmi ces aventuriers se trouvait Sir Walter Raleigh, dont le fils Watt mourut en 1617 en tentant de découvrir El Dorado, et qui fut lui-même exécuté à son retour en Europe pour avoir désobéi aux ordres du roi. De nombreuses personnes, des Amérindiens autant que des Européens, trouvèrent la mort dans ces quêtes brutales. Et aucun trésor tel ne fut jamais découvert.

    Cependant, cette légende comporte peut-être une part de vérité. Le lac dont il est fait mention dans le récit muisca pourrait être la laguna de Guatavita, située dans les hauteurs des Andes, près de Bogotá, en Colombie. Certains objets et bijoux dorés ont été sortis de cette étendue d’eau et d’une autre située non loin de là, mais les tentatives de drainer le lac et de récupérer ses richesses supposées ont échoué. Quel qu’il soit, le trésor enfoui là-bas demeure intact.

    Des portions de cet article figurent dans l’ouvrage 100 Greatest Mysteries Revealed de Pat Daniels. Copyright © 2023 National Geographic Partners, LLC.

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