Ascension de l'Everest : que peut-on considérer comme de la triche ?

Quatre grimpeurs ont gravi et ont redescendu l’Everest en moins d’une semaine en s’aidant de gaz xénon. Une ascension record qui a attisé la controverse dans le monde de l’alpinisme.

De Vedrana Simicevic
Publication 7 juil. 2025, 14:08 CEST
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Pour atteindre le point le plus haut de la Terre, les grimpeurs moyens ont besoin de trois à quatre semaines pour que leur corps puisse s’acclimater à l’ascension et à la descente. Pour raccourcir ce temps à sept jours, le grimpeur Lukas Furtenbach propose un coup de pouce chimique grâce au xénon, un gaz inerte qui est surtout utilisé en tant qu’anesthésiant.

PHOTOGRAPHIE DE Cory Richards, Nat Geo Image Collection

En 1978, le médecin et alpiniste autrichien Oswald Oelz, était le médecin d’une équipe d’expédition sur l’Everest quand les grimpeurs Reinhold Messner et Peter Habeler sont devenus les premières personnes à atteindre son sommet sans avoir eu recours à de l’oxygène supplémentaire. Avant cela, il était impensable que des humains puissent grimper, sans assistance, les 8 849 mètres du mont Everest où, à cause de la baisse de la pression atmosphérique, on n’inhale que 30 % de l’oxygène que nous respirons au niveau de la mer.

Presque un demi-siècle plus tard, le petit-neveu d’Oswald Oelz, le guide alpin autrichien Lukas Furtenbach, est devenu l’architecte d’une nouvelle prouesse sur l’Everest. En mai 2025, quatre de ses clients, soutenus par quatre sherpas, ont atteint le sommet du toit du monde seulement cinq jours après avoir quitté Londres. Habituellement, il faut environ quarante jours d’une longue acclimatation afin de s’adapter à la haute altitude et au manque d’oxygène sur la montagne.

Le secret de cette ascension éclair ? Environ deux semaines avant l’expédition, les clients de Lukas Furtenbach ont respiré du xénon par le biais d’un masque médical. Ce gaz rare est parfois utilisé en tant qu’anesthésiant mais également afin de booster la production d’érythropoïétine, une hormone qui stimule la production de globules rouges. Cette idée, suggérée à Lukas Furtenbach par l’anesthésiologiste allemand Michael Fries, a servi à accélérer le processus d’acclimatation.

Cette stratégie a cependant causé la controverse au sein de la communauté alpiniste. Les experts de recherches en haute altitude qui se sont confiés à National Geographic ont surtout remis en question les effets du xénon sur la production d’un effet suffisamment puissant pour répliquer le processus d’acclimatation. Et, plus tôt cette année, l’Union internationale des associations d’alpinisme a publié un communiqué mettant en garde sur le manque de données scientifiques quant à la sûreté et l’efficacité du xénon en haute altitude.

La question est ensuite de savoir si le xénon, banni dans le sport professionnel par l’agence mondiale anti-dopage, ne rendrait pas l’ascension de l’Everest si facile qu’il brouillerait les frontières entre le sport et le tourisme.

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Des bouteilles d’oxygène sont aperçues le long d’une section de l’Everest, le « balcon », proche du sommet. Près de 7 000 personnes entreprennent l’ascension de l’Everest chaque année, sans utiliser d’oxygène supplémentaire. Pour les autres, y avoir recours est considéré comme un raccourci facile qui s’apparente à demander l’aide de sherpas et se servir d’une corde fixe.

PHOTOGRAPHIE DE Mark Fisher, Nat Geo Image Collection
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Un grimpeur escalade l’Everest avec une bouteille d’oxygène.

PHOTOGRAPHIE DE Matthew Irving, Nat Geo Image Collection

Dans le monde de l’alpinisme, il n’existe aucune agence officielle qui surveille l’usage de produits améliorant les performances physiques, mais le style d’une ascension qu’entreprend un grimpeur forge toujours une réputation. Depuis l’expédition menée par Messner et Habeler en 1978, on sait qu’il est possible d’atteindre le sommet de la montagne sans oxygène supplémentaire. Ne pas s’en servir est devenu un aspect essentiel pour repousser les limites du corps humain en haute altitude. On l’appelle le style alpin, et cette forme d’alpinisme, embrassée par les grimpeurs d’élite, valorise une ascension entreprise sans aide médicale, lignes de vie ou grande équipe de soutien.

Par contraste, on remarque un gain d’intérêt depuis trente ans pour l’ascension de l’Everest que les expéditions commerciales ont rendu plus accessible aux grimpeurs moins expérimentés, grâce à des centaines de mètres de cordes fixes, de grandes quantités d’oxygène en bouteille et le soutien de sherpas. Certains guides qui mènent ces grands groupes estiment que la controverse sur l’usage du xénon fait une mauvaise publicité sur un outil qui n’est que le petit denier d’un large éventail d’adjuvants qui rendent l’alpinisme plus accessible et plus sûr.

Le grimpeur américain Adrian Ballinger, propriétaire de l’agence de voyage Alpenglow Expeditions, pense que les grimpeurs devraient simplement se montrer transparents sur le style qu’ils choisissent d’adopter. « Les athlètes professionnels n’ont pas recours aux bouteilles d’oxygène lorsqu’ils font l’ascension des montagnes parce qu’elles rendent l’entreprise plus facile. Mais pour les grimpeurs qui pratiquent cette activité comme un loisir et pour les non-professionnels qui passent par des agences de voyage, ce n’est pas la même chose », déclare-t-il.

Cependant, il ne passe pas le pas quant à l’usage du xénon en alpinisme. Même lors d’expéditions commerciales. « Je ne vois aucune raison, dit-il, d’utiliser une substance considérée comme un produit dopant. »

 

PLANER À 8 849 MÈTRES D’ALTITUDE

Les grimpeurs ont un long historique d’utilisation de drogues afin de survivre au froid et aux conditions dangereuses des plus hauts pics du monde.

En 1953, une légende de l’alpinisme, Hermann Buhl, a consommé des pilules de méthamphétamine, que l’on connaissait alors sous le nom de marque Pervitin. Il ne souhaitait pas s’endormir lors d’une descente périlleuse après l’ascension du Nanga Parbat, une montagne de l’Himalaya au Pakistan. Buhl a entrepris son ascension sans bouteille d’oxygène et est devenu le premier et le seul homme à réaliser une ascension en solo d’un sommet de 8 000 mètres, survivant notamment une nuit à 7 900 mètres en se tenant sur un minuscule rebord.

Au cours des décennies qui ont suivi, les alpinistes ont testé des substances tant légales qu’illégales, de l’amphétamine au Viagra. Deux médicaments sur ordonnance, l’acétazolamide diurétique, ou Diamox, et la dexaméthasone corticostéroïde, Decadron, sont souvent utilisés dans le traitement de maladies de haute altitude, comme le mal aigu des montagnes ou les œdèmes cérébraux. Cependant, et à l’encontre des recommandations des médecins, certains grimpeurs en prennent de façon préventive.

Rien ne fonctionne toutefois mieux contre l’hypoxie, ni n’améliore mieux les performances en haute altitude, qu’un flux constant d’oxygène, par le biais d’une bouteille.

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    Hermann Buhl en 1953 après avoir gravi le Nanga Parba, la neuvième plus haute montagne du monde, au Pakistan. Sous l’influence de la Pervitin, un stimulant similaire à la métamphétamine, Buhl est parvenu à repousser ses limites et à atteindre le sommet alors que son équipe était forcée de s’en retourner au camp. Buhl est ainsi devenu le premier et le seul homme à faire l’ascension d’un sommet de 8 000 mètres en solo.

    PHOTOGRAPHIE DE Touring Club Italiano, Marka, Universal Images Group, Getty Images
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    Une vue du Nanga Parbat depuis Jammu et Cachemire, en 1933.

    PHOTOGRAPHIE DE Royal Air Force, Royal Geographical Society, Getty Images

    « Si vous avez un apport supplémentaire et continu en oxygène, les tissus continueront d’en recevoir. Vous ne développerez pas de maladie d’altitude et la performance sportive ne sera pas affectée », explique Martin Burtscher, chercheur depuis des années dans la médecine de haute altitude et professeur à la retraite de l’université d’Innsbruck, en Autriche.

    C’est pourquoi certains grimpeurs, éternels dévoué au style alpin, refusent d’avoir recours à des bouteilles d’oxygène, car ils considèrent qu’il s’agit d’une forme de dopage de haute altitude.

    Lukas Furtbenbach était un adepte de ce style minimaliste d’escalade lorsqu’il était plus jeune, mais au fil du temps, il a opté pour des adjuvants qui rendaient ses ascensions plus sûres pour lui et ses clients. Il ne pense pas que les nouvelles techniques devraient être interdites si elles rendent l’alpinisme moins risqué sur l’Himalaya.

    « Si vous souhaitez grimper à cette altitude, vous pouvez le faire soit d’une manière très dangereuse et mettre votre vie en danger, soit le faire en prenant le moins de risques possible », dit-il. « Et cela signifie que vous devez utiliser toutes les aides médicales disponibles. »

    Il avance que les attaques sur le xénon sont hypocrites : « Si quelqu’un souhaite bannir le xénon de l’alpinisme, alors il faut se montrer logique et bannir tout le reste, de l’oxygène à la dexaméthasone. »

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    Le tintement des cloches accompagne les yaks qui acheminent du propane et d’autres fournitures au camp de base avancé.

    PHOTOGRAPHIE DE Renan Ozturk, Nat Geo Image Collection

     

    UNE NOUVELLE EXPÉDITION SUR L’EVEREST

    Avant de devenir un fervent défenseur du xénon, Lukas Furtenbach avait essayé de faire dormir ses clients chez eux dans une tente avec un apport en oxygène réduit et de les entraîner avec une limitation en oxygène pour aider à simuler le processus d’acclimatation. Le temps d’ascension s’en voyait réduit à trois semaines.

    En sachant cela, Michael Fries, l’anesthésiologiste, a approché Lukas Furtenbach en 2019 avec l’idée d’utiliser le xénon et sa capacité de production d’érythropoïétine pour accélérer encore plus le processus d’acclimatation.

    Le corps humain, lorsqu’il est confronté à l’oxygène limité en haute altitude, sécrète graduellement de l’érythropoïétine avec quelques semaines d’acclimatation, en même temps qu’un grimpeur s’entraîne sur la montagne et gagne petit à petit de l’altitude.

    Michael Fries, qui a passé quinze ans à étudier les différents effets du xénon en travaillant à l’hôpital de l’université d'Aix-la-Chapelle, en Allemagne, a émis la théorie qu’une seule dose réduite du gaz pourrait produire les mêmes résultats en seulement quelques jours. L’anesthésiologiste soutient également que le xénon pourrait prévenir le mal de haute altitude grâce, en partie, à son effet positif sur les vaisseaux sanguins qui relient le cœur aux poumons.

    Lukas Furtenbach a lui-même testé le xénon pour la première fois en 2020, alors qu’il entreprenait l’ascension de l’Aconcagua, en Argentine, un sommet de 6 962 mètres. Il l'a testé ensuite deux ans plus tard sur l’Everest. Il a confié s’être senti fort et rapide les deux fois, et n’a souffert d’aucun effet secondaire néfaste.

    Il a ensuite échafaudé un plan pour inclure le xénon dans les expéditions qu’il propose via son agence, Furtenbach Adventures, qui propose des ascensions de l’Everest et d’autres montagnes connues. Cette décision de proposer le xénon à ses clients a été prise pour rendre les ascensions plus sûres.

    « Moins on a à faire de rotations sur la montagne, plus l’expédition devient sure », avance-t-il. Lukas Furtenbach pense également que les séjours plus courts sur la montagne pourraient aider à réduire la grande quantité de déchets que les longues expéditions laissent derrière elles.

    Pour sa première expédition avec du xénon, il a choisi quatre clients britanniques qui avaient à la fois une expérience en alpinisme de haute altitude et un entraînement militaire. Après dix semaines de pré-acclimatation chez eux, à avoir dormi et s’être entraînés avec un taux d'oxygène limité, ils se sont rendus dans un hôpital allemand pour recevoir une faible dose de xénon. Deux semaines plus tard, ils embarquaient depuis Londres pour leur ascension de cinq jours. Furtenbach et les membres de son expédition n’ont observé aucun effet secondaire immédiat sérieux.

    Le prix de cette ascension était de 15 000 euros par personne. Lukas Furtenbach n’a pas souhaité révéler combien le xénon, un gaz très cher, ajoutait à ce total.

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    Les cordes d’escalade sont des outils répandus parmi les alpinistes, et savoir installer un ancrage et assurer sont des compétences indispensables. Cependant, sur certaines montagnes, les cordes peuvent être pré-ancrées et laissées en place pour l’entièreté de la saison afin d’aider les grimpeurs moins expérimentés. Ici, la première femme népalaise à gravir le Manaslu étudie les ancres de glace lors d’un cours d’escalade. 

    PHOTOGRAPHIE DE Aaron Huey, Nat Geo Image Collection
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    Un alpiniste descend au camp 3 au cours d’une tentative d’ascension du mont Hkakabo Razi, la plus haute montagne d’Asie du Sud-Est.

    PHOTOGRAPHIE DE Renan Ozturk, Nat Geo Image Collection

     

    LE XÉNON EST-IL NÉCESSAIRE POUR UNE ASCENSION RAPIDE ?

    Tous les experts de haute altitude ne sont pas convaincus que le xénon soit la meilleure solution pour entreprendre rapidement l’ascension de l’Everest.

    Certains experts avancent qu’une ascension d’une semaine pourrait être possible sans une drogue miracle comme le xénon, si seulement les grimpeurs utilisaient un apport suffisamment élevé en oxygène depuis le pied de la montagne.

    « Si vous avez un apport important en oxygène, vous n’avez pas besoin de faire autant d’efforts pour vous acclimater. Ainsi, c’est comme si vous alliez gravir un sommet beaucoup moins élevé que l’Everest », explique Mike Grocott, professeur en anesthésiologie et soins intensifs de l’université de Southampton, en Angleterre, et expert en physiologie de l’hypoxie.

    Cette théorie a également été mise à l’épreuve en mai, quand le grimpeur ukrainien Andrew Ushakov a déclaré avoir gravi l’Everest en moins de quatre jours après avoir quitté New York. Pour réaliser cette prouesse, il a eu recours à de l’oxygène supplémentaire et s’est entraîné en conditions, avec peu d’oxygène. Une équipe de l’agence Elite Exped a guidé Andrew Ushakov jusqu’au sommet. Il dit avoir utilisé de l’oxygène dès le début de son ascension depuis le camp de base, en commençant avec un apport de 0,5 litres par minute et en augmentant progressivement les doses jusqu’à 3 à 4 litres par minute au sommet.

    L’équipe du xénon de Furtenbach n’a pas eu recours à des bouteilles d’oxygène avant d’avoir atteint les 6 000 mètres et ont, à partir de ce point, continué avec un apport de 1 à 2 litres par minute. À partir de 7 900 mètres, ils ont augmenté les doses. Cela signifierait, en théorie, que le xénon pourrait effectivement avoir des effets sur le processus d’acclimatation qui dépasseraient ceux de l’oxygène supplémentaire.

    Toutefois, sans études revues par des pairs, il est dur de parvenir à la conclusion que le xénon fait la différence, avertit Peter Hackett, un chercheur en haute altitude et professeur au sein de l’université du Colorado, sur le campus médical Anschutz. « Je me demande pourquoi on est si pressés. »

    « Ces ascensions révèlent que le défi que pose l’Everest à présent, c’est de résister à l’hypoxie et non plus de le gravir », déclare le professeur.

     

    « AUCUNE AIDE, MERCI » POUR CERTAINS GRIMPEURS

    Les grimpeurs qui s’abstiennent de consommer des substances augmentant leur performance ou d’avoir recours à de l’oxygène supplémentaire voient le xénon comme un autre écart de la forme la plus pure, et donc celle de l'élite de l’alpinisme.

    Le Piolet d’Or, la récompense la plus convoitée dans le milieu de l’alpinisme, est peut-être le meilleur exemple des styles les plus prestigieux d’escalade. Elle ne reconnaît pour le moment pas les ascensions entreprises à l’aide de bouteilles d’oxygène ou de cordes fixes. Le Piolet d’Or met en avant les nouvelles routes imaginatives et innovantes, insiste sur la philosophie du « faire plus avec moins » et encourage de s’appuyer sur son expérience.

    Membres de l'une des équipes qui ont remporté le Piolet d’Or l’an dernier, les grimpeurs américains Matt Cornell, Jackson Marvell et Alan Rousseau, ont passé sept jours à se frayer un nouveau chemin le long de la face nord escarpée du Jannu, au Népal. Pour voyager léger, ils se sont partagé un unique sac de couchage.

    « L’alpinisme sans le facteur de l’inconnu n’est qu’une activité physique », explique le grimpeur slovène de légende, Marko Prezlj, qui a remporté quatre fois le Piolet d’Or. « Si on prépare la montagne pour vous en y fixant des cordes et que vous grimpez avec 500 personnes, il n’y a plus rien d’inconnu. »

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    Le massif de l’Everest depuis le camp 1, sur le Pumori.

    PHOTOGRAPHIE DE Cory Richards, Nat Geo Image Collection

    Steve House, célébrité de l’alpinisme, connu pour son audacieuse première ascension en 2005 de la face du Rupal du Nanga Parbat en « style alpin », considère que l’alpinisme est un processus qui consiste à se débarrasser des excès pour se rapprocher au plus de l’expérience.

    « En soi, il n’y a rien de mal à ces ascensions entreprises avec des bouteilles d’oxygène ou du xénon. Mais il faut que l’on considère ces ascensions comme du tourisme, pas de l’alpinisme », déclare Steve House.

    Et Mingma Gyalje Sherpa, premier Népalais à gravir les quatorze sommets de 8 000 mètres du monde sans bouteille d’oxygène et fondateur de l’agence de guide népalaise Imagine Nepal, explique qu’il devrait y avoir une limite aux services que proposent les agences. Il est d’avis que les méthodes traditionnelles d’acclimatation sont les meilleures.

    « Je suggèrerai toujours à mes clients de faire au moins une rotation sur la montagne jusqu’au camp 2, avant la poussée vers le sommet, afin qu’ils puissent comprendre leur corps en haute altitude. Nous n’acceptons d’ailleurs pas les clients qui n’ont pas d’expérience préalable », dit-il.

    Mais même si les ascensions assistées et les aides médicales sont devenues plus courantes, Adrian Ballinger, d’Alpenglow Expeditions, pense qu’il subsistera toujours un intérêt pour les ascensions alpines sans assistance.

    « Il y a un nombre illimité de nouvelles routes d’alpinisme sur l’Himalaya. Et je ne pense pas que le fait d’avoir des guides commerciaux sur la poignée de routes des montagnes les plus populaires se mettra en travers du côté novateur de ce sport », affirme Adrian Ballinger.

    Peter Hackett, le chercheur de haute altitude, se montre moins optimiste : « L’accès amélioré, la sûreté et le succès sur l’Everest ont conduit à l’apparition d’une nouvelle “génération” de touristes de haute altitude avec de grandes ambitions mais peu d’expérience d’escalade et qui a plus d’argent que de temps libre », déclare-t-il. « Ils ne pensent qu’à aller le plus vite possible au sommet pour rater le moins de jours de travail. »

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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