Cinq astuces simples pour un mode de vie plus écoresponsable

Face à l'ampleur de la crise environnementale, adopter un mode de vie plus écoresponsable peut paraître insurmontable. Voici quelques actions faciles à mettre en œuvre qui peuvent faire toute la différence.

De Sarah Gibbens
Publication 20 févr. 2024, 17:33 CET
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Markus Ernst, responsable d'un club de mycologie établi en Suisse, recherche des champignons sauvages dans la nature. Lorsqu'elle est pratiquée de manière responsable, la cueillette peut constituer un passe-temps facile et écoresponsable.

PHOTOGRAPHIE DE Christian Beutler, Keystone, Redux

Il est parfois frustrant d’entendre que nous devons adopter de nouvelles habitudes dans notre vie quotidienne pour lutter contre ce qui est, de l’avis de tous les scientifiques, une crise environnementale mondiale, alors que les émissions de combustibles fossiles sont plus élevées que jamais et que nous voyons des célébrités prendre des jets privés pour traverser des distances qu’elles pourraient très facilement parcourir en voiture.

C’est pourquoi cet article n’a pas pour objectif de vous demander d’arrêter de prendre des douches chaudes à la fin d’une longue journée de travail, ni de vous faire culpabiliser parce que vous utilisez une bouteille d’eau en plastique de temps en temps.

Étant moi-même très préoccupée par l’état actuel de notre planète, j’ai néanmoins constaté que certaines petites actions simples peuvent s’avérer très efficaces pour calmer mon sentiment d’éco-anxiété. Même si nos actions individuelles ne suffiront pas à elles seules à empêcher la montée du niveau de la mer, elles peuvent par exemple contribuer directement à améliorer la vie des insectes pollinisateurs de nos régions, dont le rôle est essentiel au bon fonctionnement de notre environnement.

Des études scientifiques ont même prouvé que de grands changements peuvent découler de ces petites actions, tout particulièrement lorsque nous partageons les informations dont nous disposons et inspirons ainsi nos voisins à adopter davantage de choix écoresponsables.

Nombre de ces suggestions sont faciles à mettre en œuvre, et la plupart d’entre elles vous aideront à vous reconnecter avec la nature qui vous entoure. Après tout, le printemps arrive à grands pas et, avec lui, le beau temps et l’envie de passer davantage de temps en extérieur, dans une nature qui n’attend que d’être protégée.

 

1. ÉTEIGNEZ LA LUMIÈRE

Une action efficace n’a jamais été aussi facile : une simple pression sur un interrupteur peut permettre de sauver les oiseaux, les abeilles, les lucioles et toutes les autres créatures nocturnes volantes qui souffrent de la pollution lumineuse.

Gauche: Supérieur:

Vues d'en haut, les lumières de Chicago illuminent la ville. Selon une étude, réduire la pollution lumineuse émanant des immeubles de Chicago de moitié pourrait suffire à diminuer le nombre de décès d'oiseaux dus aux collisions avec les bâtiments.

Droite: Fond:

Une tortue luth se débat sur le rivage pour pondre ses œufs. La pollution lumineuse les décourage de rejoindre leurs sites de nidification sur le rivage.

Photographies de Jim Richardson, Nat Geo Image Collection

Bien que ce type de pollution puisse sembler anodin, en réalité, il bouleverse la cycle naturel du jour et de la nuit sur 80 % de la surface de notre planète. De ce fait, la pollution lumineuse n’a pas seulement pour conséquence de camoufler les constellations de notre ciel nocturne : elle perturbe les repères visuels qui jouent un rôle essentiel pour indiquer aux animaux sauvages quand ils doivent migrer, chasser et s’accoupler. Une étude publiée en 2020 a même révélé que cette pollution lumineuse, qui vient s’ajouter à la menace de la perte d’habitat et des pesticides, fait courir un risque d’extinction à pas moins de 2 000 espèces de lucioles.

Outre le fait d’éteindre les lumières, l’installation de détecteurs de mouvement, de variateurs d’intensité et de protections destinées à diriger les lumières des lampadaires vers le bas peut grandement contribuer à réduire les effets de la pollution lumineuse.

 

2. COMPOSTEZ VOS ÉPLUCHURES

Lorsqu’ils sont ensevelis dans les décharges, en plus de prendre de la place, les restes de nourriture émettent de grandes quantités de méthane, un type de gaz à effet de serre vingt-cinq fois plus puissant que le célèbre dioxyde de carbone.

Pourtant, les peaux de banane, les coquilles d’œuf, les écorces d’agrumes et les feuilles de salade ne sont pas de simples déchets : mélangé à des matières organiques sèches telles que l’herbe et les feuilles mortes, ce type de déchets alimentaires se transforme naturellement en un riche additif comparable au terreau qui, une fois répandu sur la terre, encourage la pousse de nouvelles plantes. C’est ce que l’on appelle le compostage.

Si vous avez la chance d’avoir un jardin, vous pouvez apprendre à faire votre propre compost chez vous et, si vous vivez en appartement, de nombreuses options sont également disponibles. Je conserve personnellement mes déchets alimentaires dans un récipient hermétique dans la cuisine de mon appartement et vais les jeter dans un bac de compostage communautaire environ une fois par semaine. De nombreuses villes en France offrent un système de compostage collectif similaire, souvent gratuit, où vous avez la possibilité de déposer vos déchets alimentaires (attention cependant, certains déchets alimentaires comme la viande et le fromage ne peuvent pas être compostés). Certains marchés locaux et lieux de travail proposent également des options de poubelles à compost collectives.

Le compostage des déchets alimentaires peut être une action à grand impact et très simple à intégrer à votre quotidien, n’hésitez donc pas à vous renseigner pour découvrir quelles sont les options disponibles près de chez vous !

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    Le compost se fait à partir d'un mélange de déchets alimentaires et de déchets de jardin, tels que les feuilles mortes. Lorsqu'il est répandu sur la terre, il aide les plantes à prospérer.

    PHOTOGRAPHIE DE Severin Wohlleben, Laif, Redux

    Conseil : Si vous craignez que le fait de conserver vos déchets attire des mouches et autres nuisibles, vous pouvez tout à fait les garder dans votre congélateur en attendant de pouvoir aller les déposer dans votre bac à compost individuel ou collectif.

     

    3. PRIVILÉGIEZ LES PLANTES INDIGÈNES DANS VOTRE JARDIN

    À quelques semaines de l’arrivée du printemps, je prévois déjà de faire pousser des herbes aromatiques sur le rebord de la fenêtre de ma cuisine et d’acheter une nouvelle plante en pot pour la seule pièce de mon appartement bénéficiant d’une bonne luminosité indirecte. Si vous avez la chance de disposer d’un espace pour jardiner, envisagez de planter des plantes indigènes de votre région.

    Selon Drake White, propriétaire d’une pépinière de plantes indigènes, ces dernières nécessitent en effet moins d’entretien que les plantes non indigènes, car elles sont déjà adaptées au climat et au sol dans lesquels vous les plantez. Elles auront ainsi besoin de moins d’eau et d’engrais.

    Certaines plantes indigènes sont également essentielles pour la survie des populations menacées d’insectes pollinisateurs essentiels comme les papillons et les abeilles, qui sont de plus en plus menacés.

    Un porte-queue verdâtre se pose sur une fleur d'asclépiade indigène, au Texas. L'asclépiade constitue une source importante de nourriture ainsi qu'un habitat pour les papillons d'Amérique du Nord, et compte de ce fait parmi les nombreuses relations formées entre les faunes locales et les plantes indigènes à travers le monde.

    PHOTOGRAPHIE DE Wolfgang Kaehler, LightRocket, Getty

     

    4. PARTEZ À LA RECHERCHE DE NOURRITURE DANS LA NATURE

    La recherche de nourriture dans la nature a connu un véritable essor au plus fort de la pandémie de COVID-19. C’est une activité facile, gratuite et qui peut être pratiquée aussi bien seul qu’en groupe.

    Si vous souhaitez vraiment faire quelque chose de positif pour l’environnement, partez à la recherche d’espèces envahissantes : les plantes et champignons nuisibles qui ne devraient pas être là. Ces espèces étrangères peuvent nuire à l’écosystème local en rendant plus difficile la croissance des espèces indigènes et en perturbant les relations délicates que ces dernières entretiennent avec les pollinisateurs.

    Soyez très prudent si les plantes ou champignons que vous recherchez peuvent être confondus avec d’autres espèces toxiques. Les amanites phalloïdes, les champignons les plus mortels du monde, ressemblent par exemple à s’y méprendre à des espèces comestibles.

     

    5. ABANDONNEZ L'IDÉE D'UNE PELOUSE PARFAITE

    Ce changement n’est peut-être pas le plus facile à mettre en œuvre, mais si vous êtes prêt à faire un peu de travail en amont, beaucoup de ces pelouses alternatives nécessiteront à long terme moins d’entretien qu’une pelouse « classique ». Elles nécessitent en effet moins d’eau, un entretien minimal, pas d’engrais nocifs, et créent des habitats pour la faune et la flore.

    Du trèfle blanc (Trifolium repens) recouvre une terre de pâturage dans le Berkshire, au Royaume-Uni. La sécheresse étant de plus en plus fréquente, les paysagistes se tournent vers des alternatives à la pelouse plus économes en eau.

    PHOTOGRAPHIE DE Nigel Cattlin, Nature Picture Library

    Que ce soit par le biais du xéropaysagisme dans les régions sujettes à la sécheresse ou de la création de pelouses composées de trèfles, qui a récemment fait beaucoup de bruit sur TikTok, le « mouvement anti-gazon » vise à inciter les propriétaires à repenser cette tradition néfaste pour l’environnement.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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